Outre les cinq jours d'enfer passés à lutter contre le feu, qui n'a vraiment été éteint que lundi dernier, les habitants de Dmit, dans le Chouf, en sont sortis avec un sentiment d'abandon. Une superficie non négligeable, bien que pas encore estimée, de pins, de cèdres et de chênes centenaires est partie en fumée, pratiquement sans réaction officielle.
La municipalité, elle, a porté plainte contre inconnu. Le président du conseil municipal, Bassam Tarabay, estime ne pas connaître l'identité du pyromane présumé, ou même s'il s'agit d'un acte délibéré ou d'un accident. Il se contente de remarquer que « le premier foyer d'incendie a éclaté à une vingtaine de mètres au-dessus de la route, dans un endroit accessible ».
Interrogé sur les pertes pour son village, Bassam Tarabay préfère parler de « perte pour tout le Chouf ». « La colline sinistrée est celle qui apparaît en premier à tous ceux qui prennent la route du Chouf, dit-il. C'est en la voyant que, sortant de la pollution des villes, on commence à respirer. »
À la question de savoir pourquoi la lutte contre l'incendie a duré si longtemps, il évoque « des difficultés à atteindre les foyers en raison de leur inaccessibilité, et des pentes très raides, sans compter des années sans élagage des arbres ». Mais il se félicite « de la solidarité des gens du village, même les plus jeunes, qui ont prêté main forte aux pompiers de la Défense civile et à l'armée durant cinq jours, et un sixième pour vérifier que tous les foyers étaient vraiment éteints ».
Sans pouvoir estimer avec exactitude la superficie brûlée, M. Tarabay souligne qu'elle est considérable. Or ce bois est une véritable richesse pour le village, comme l'explique la journaliste Rima Khaddaj, ancienne responsable de communication de la branche de Dmit au sein de l'Association de conservation et de développement des forêts (AFDC). « En 2000, après un incendie moins dramatique que celui-là, nous avons lancé un travail volontaire pour le développement de l'écotourisme dans notre village, au sein de cette association, nouvelle en ce temps-là », raconte-t-elle. Depuis, les campagnes de reboisement et de nettoyage se sont succédé, ainsi que la création d'un centre forestier dont la renommée a dépassé le village, et la présence de cette localité sur la carte écotouristique du pays. « On peut comprendre donc la frustration des habitants à la vue de leur forêt dévastée », poursuit Rima Khaddaj.
Le président du conseil municipal affirme sa détermination à tirer les leçons de ce drame. Il évoque la nécessité de poster des gardes forestiers en permanence dans cette région boisée afin qu'ils puissent, tout au moins, donner un signal précoce en cas de feu. M. Tarabay souligne également l'importance des routes agricoles et affirme que des opérateurs d'écotourisme ont proposé d'aider à les construire.
La colline dont une grande partie a brûlé à Dmit se trouve à 600 mètres d'altitude, et elle comporte, outre une biodiversité remarquable, des vestiges historiques et archéologiques.
Pour mémoire
Des incendies monstres ravagent les forêts du Chouf, à Dmit et Jahiliyé
La municipalité, elle, a porté...
commentaires (4)
IL Y A DEUX ANS ON M,A INVITE A LA CHASSE DE FIN SEPTEMBRE POUR ASSISTER AU TIR DES GRIVES A PEINE VENUES AU LIBAN... OR ILS TIRAIENT TOUS DES VERDIERS ET NON SEULEMENT... J,EN FUS CHOQUÉ... QUI PASSENT A CETTE EPOQUE EN GRANDS GROUPES DE PLUSIEURS CENTAINES ... VENANT DES PAYS LES PLUS FROIDS...
LA LIBRE EXPRESSION
19 h 58, le 06 octobre 2017