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À La Une - crise

Catalogne : les dirigeants séparatistes défient le roi et son discours de fermeté

Le président du gouvernement catalan Carles Puigdemont s'apprête à déclarer l'indépendance "à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine".

Une manifestation à Las Ramblas à Barcelone, en Espagne, le 3 octobre 2017. REUTERS / Jon Nazca

Les dirigeants indépendantistes de Catalogne ont relancé la mise mercredi en annonçant qu'ils allaient proclamer leur indépendance dans les prochains jours malgré l'avertissement sans précédent du roi d'Espagne, une crise que l'UE appelle de son côté à résoudre par le "dialogue".

Depuis le "référendum d'autodétermination" organisé dimanche en Catalogne, marqué par des violences policières, le ton n'a cessé de monter entre Madrid et Barcelone. Cette crise, la plus grave depuis la tentative de putsch de 1981, a provoqué une chute de la bourse espagnole.

Le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a déclaré devant les députés européens qu'il était "grand temps de dialoguer, de parler, de trouver une voie en dehors de l'impasse et de travailler conformément à l'ordre constitutionnel espagnol".
Mais, galvanisés par le référendum qu'ils estiment avoir remporté, une grève générale, et des manifestations qui ont réuni mardi 700.000 personnes à Barcelone, les dirigeants séparatistes pourraient déclarer l'indépendance dès lundi, selon une source au sein du gouvernement régional.

Le président du gouvernement catalan Carles Puigdemont, qui avait auparavant assuré que son gouvernement s'apprêtait à passer à l'acte "à la fin de la semaine ou au début de la semaine prochaine", devait prononcer un discours mercredi à 21h00 (19h00 GMT). Les partis indépendantistes, majoritaires au parlement régional, ont réclamé une séance plénière lundi au cours de laquelle ils souhaitent que M. Puigdemont s'exprime.

D'après les résultats provisoires, le oui à l'indépendance l'a emporté avec 90% des suffrages dans ce scrutin sans listes électorales et sans observateurs, où la participation a été d'un peu plus de 42% selon les autorités catalanes.

Dans une allocution mardi soir d'une fermeté inédite, le roi Felipe VI a accusé le gouvernement régional catalan d'avoir bafoué "de façon répétée (...) et délibérée" la Constitution et de "mettre en danger la stabilité" de la Catalogne et de toute l'Espagne. Il a accusé le gouvernement régional catalan de "mettre en danger la stabilité" de la Catalogne et de toute l'Espagne et a fustigé sa "déloyauté inadmissible".
Son discours, martelant qu'il est de "la responsabilité des pouvoirs légitimes de l'Etat d'assurer l'ordre constitutionnel", ouvre la voie à de nouvelles mesures du gouvernement de Mariano Rajoy contre les dirigeants indépendantistes.

L'impasse politique s'est répercutée sur la bourse. L'indice Ibex 35 a cloturé à 2,85% passant sous les 10.000 points, après avoir plongé sous les 3%, et les banques catalanes CaixaBank et Banco de Sabadell ont perdu respectivement 4,96% et 5,69%. "Le risque politique est de nouveau au programme en Europe", a commenté l'analyste financier Nick Stamenkovic de NFS Macro.

 

 

(Lire aussi : Quels scénarios après le référendum en Catalogne ?)

 

'Huile sur le feu'
M. Rajoy n'avait pas réagi mercredi. Mais il pourrait notamment invoquer l'article 155 de la Constitution, jamais encore utilisé, qui permet de prendre le contrôle des institutions catalanes.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement catalan Jordi Turull a accusé le roi d'avoir "jeté de l'huile sur le feu".

La première réaction de l'Etat après l'allocution royale a été la convocation pour inculpation du chef de la police catalane Josep Lluis Trapero, dans le cadre d'une "enquête pour sédition". La police catalane a été accusée d'avoir tardé à intervenir pour dégager des Gardes civils encerclés par des manifestants le mois dernier. La sédition est passible de quinze ans de prison pour un fonctionnaire.

 

(Commentaire : L'autodétermination n'est pas toujours la solution)

 

'Plus notre roi'
Les images des interventions brutales de policiers casqués pour fermer des bureaux de vote, qui ont fait au moins 92 blessés, ont fait le tour de la planète et indigné les Catalans de tous bords.

Et dans cette région où vivent 16% des citoyens espagnols, le discours de fermeté du roi a été mal reçu.
"Il sait déjà qu'il n'est plus notre roi. Il parle comme si nous ne faisions plus partie de l'Espagne", a martelé Trinidad Garcia.

Domingo Gutierrez, 61 ans, d'origine andalouse, dit n'avoir "jamais" été indépendantiste, mais se dit désormais "plus indépendantiste que quiconque à cause de gens comme (le roi) qui ne comprennent rien".
Le gouvernement catalan "a l'initiative, et le gouvernement central court derrière en essayant maladroitement de boucher les trous", a estimé Antonio Torres del Moral, professeur de droit constitutionnel à l'Université d'enseignement à distance (UNED).

Une grande majorité de Catalans (80% selon les sondages) souhaite un référendum légal. Mais ils sont partagés sur la sécession: le dernier sondage des autorités catalanes, publié en juillet, montrait que les adversaires de l'indépendance étaient plus nombreux que ses partisans (49,4% contre 41,1%).

 

 

 

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LES EFFETS NEGATIFS DE LA MONDIALISATION !

LA LIBRE EXPRESSION

22 h 03, le 04 octobre 2017

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Commentaires (2)

  • LES EFFETS NEGATIFS DE LA MONDIALISATION !

    LA LIBRE EXPRESSION

    22 h 03, le 04 octobre 2017

  • L'Europe connaît en effet une forte poussée indépendantiste. Qui sait après-demain le Pays Basque et plus tard la Corse ?.

    Antoine Sabbagha

    16 h 50, le 04 octobre 2017

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