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Moyen Orient et Monde - Référendum

Madrid au défi de trouver une solution politique à la crise avec la Catalogne

Le président catalan, Carles Puigdemont, s'est dit prêt à négocier avec Madrid tout en demandant une médiation internationale.

Hier, plus de 15 000 personnes ont manifesté à Barcelone et dans d’autres villes espagnoles pour dénoncer les violences policières. Enrique Calvo/Reuters

Le gouvernement conservateur espagnol était pressé hier par la communauté internationale de renouer le dialogue avec la Catalogne, dont les dirigeants menacent de déclarer l'indépendance après un référendum interdit émaillé de violences policières. Les indépendantistes catalans criaient victoire au lendemain de cette consultation, que Madrid a tenté d'empêcher et qui a plongé le pays dans l'une de ses plus graves crises depuis le retour à la démocratie.
Dimanche, les images des policiers faisant usage de matraques contre des manifestants ont frappé l'opinion au-delà des frontières espagnoles et encore aggravé la fracture entre Madrid et les indépendantistes catalans.
« Nous appelons tous les acteurs pertinents à passer rapidement de la confrontation au dialogue », a déclaré le porte-parole de la commission européenne Margaritis Schinas lors d'un point de presse à Bruxelles. « La violence ne peut jamais être un instrument en politique », a-t-il ajouté. Depuis Genève, le haut-commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme Zeid Ra'ad el-Hussein a souhaité « des enquêtes complètes, indépendantes et impartiales sur les violences ». « La situation devrait se résoudre par un dialogue politique », a-t-il ajouté. À Berlin, le ministre des Affaires étrangères allemand Sigmar Gabriel a aussi souhaité des « discussions entre les deux parties afin de trouver une solution politique viable ».
Dimanche, des dizaines de policiers et de gardes civils sont intervenus pour saisir les urnes dans au moins une centaine de bureaux de vote destinés à l'organisation d'un référendum sur l'indépendance interdit. Face aux manifestants pacifiques qui tentaient de leur barrer la route, ils ont distribué des coups de matraque et ont parfois fait usage de balles en caoutchouc. Les blessés, parmi lesquels des personnes âgées, s'affichaient hier à la une de toute la presse européenne.

« Médiation internationale »
Soufflant le chaud et le froid, le président catalan Carles Puigdemont a demandé hier une médiation internationale. Mais il devrait aussi soumettre au Parlement catalan les résultats du référendum dans les prochains jours, ouvrant la porte à une déclaration unilatérale d'indépendance. « Il nous faut la présence d'un tiers, elle doit être internationale pour être efficace », a déclaré Carles Puigdemont à Barcelone, en souhaitant l'instauration d'un « climat plus détendu ». Il a aussi déclaré qu'il répondrait immédiatement à l'appel de Madrid si le gouvernement était disposé à négocier « de tout sans conditions ». Cependant, il insiste pour qu'un référendum en bonne et due forme ne soit pas exclu des discussions, ce dont M. Rajoy ne veut pas entendre parler.
Entre-temps, le gouvernement espagnol s'est dit décidé à empêcher une déclaration unilatérale d'indépendance. Il pourrait notamment avoir recours à l'article 155 de la Constitution, qui permet de suspendre l'autonomie de la région, actuellement très large. « Si quelqu'un prétend déclarer l'indépendance d'une partie du territoire par rapport à l'Espagne (...) il faudra faire tout ce que permet la loi pour que ce ne soit pas ainsi », a déclaré le ministre de la Justice Rafael Catala.
La journée en Catalogne a été marquée par de nouvelles manifestations de militants indépendantistes, dénonçant les violences et criant « Démocratie! ». « Voter n'est pas illégal ! » lisait-on sur la pancarte d'un manifestant à Barcelone où, à la mi-journée, des milliers de personnes ont chanté et dansé sur la grande place de Catalunya.

Grève
Les principaux syndicats de cette région, qui représente 19 % du PIB de l'Espagne, ont annoncé une grève générale de protestation aujourd'hui.
Selon l'exécutif catalan, le oui à un « État indépendant sous forme de République » l'a emporté à 90 %, avec 2,26 millions de voix et un taux de participation de 42,3 %. Cette consultation, jugée illégale par la Cour constitutionnelle, n'était assortie d'aucune des garanties nécessaires : aucune commission électorale n'a supervisé l'organisation, le recensement n'était pas transparent, le vote n'était pas secret.
Des sanctions judiciaires pourraient viser M. Puigdemont et l'ensemble de l'exécutif catalan, déjà visés par une enquête pénale pour « désobéissance, prévarication et détournement de fonds publics », en lien avec l'organisation du référendum. Le 25 septembre, le procureur général espagnol avait suggéré que l'arrestation de Carles Puigdemont était une possibilité. L'indépendantisme n'a cessé de grandir en Catalogne depuis le début des années 2010, alimenté par la crise économique et l'annulation partielle d'un statut qui conférait à la région de très larges compétences.

Source : AFP

Le gouvernement conservateur espagnol était pressé hier par la communauté internationale de renouer le dialogue avec la Catalogne, dont les dirigeants menacent de déclarer l'indépendance après un référendum interdit émaillé de violences policières. Les indépendantistes catalans criaient victoire au lendemain de cette consultation, que Madrid a tenté d'empêcher et qui a plongé le...

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