Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'en est violemment pris tour à tour dimanche au groupe État islamique (EI), au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, aux États-Unis et à l'Arabie saoudite lors d'un discours prononcé à l'occasion du dernier jour des célébrations de Achoura.
Le wahhabisme à l'origine de l'EI
"La bataille contre l'EI se poursuivra jusqu'à ce qu'il soit définitivement éradiqué", a déclaré le leader du parti chiite, alors que des milliers de partisans du Hezbollah, tout de noir vêtus, s'étaient rassemblés dans la banlieue-sud de Beyrouth, appelant à juger les responsables du soutien militaire, de l'expansion et du financement de l'organisation jihadiste.
"C'est le wahhabisme qui est à l'origine de la pensée takfiriste qui a fondé Daech (acronyme arabe de l'EI)", a-t-il ajouté, organisation qui, selon lui, a "déformé l'image de l'islam et causé tant de morts". "Les musulmans doivent se réunir pour comprendre l'émergence de l'EI", a déclaré Hassan Nasrallah.
Le chef du Hezbollah s'en est de fait pris à l'Arabie saoudite, condamnant l'attitude "meurtrière" de Riyad qui dirige la coalition arabe contre le Yémen et ses "massacres quotidiens" et appelant les autorités saoudiennes à mettre fin à cette guerre "qui ne mène à rien". "Le peuple yéménite continuera de résister", a-t-il lancé.
Appel aux juifs
Le leader du parti chiite s'en est également pris au gouvernement israélien dirigé par Benjamin Netanyahu, appelant les juifs non-sionistes à se soulever contre le pouvoir en place et quitter le territoire israélien pour leurs pays d'origine.
"Vous menez une politique de colonisation dictée par la Grande-Bretagne et les États-Unis", a déclaré Hassan Nasrallah, dénonçant les violations israéliennes contre le Liban. "Je dis aux sionistes : si Netanyahu et (le président américain Donald) Trump venaient à lancer une guerre contre les peuples de la région, vous en paierez le prix fort", a-t-il lancé, "car le commandement israélien n'a aucune idée de nos capacités militaires".
"Ne laissez pas le gouvernement Netanyahu vous mener à votre perte", a-t-il poursuivi.
Appel à se désolidariser de Washington
Hassan Nasrallah a ensuite attaqué les États-Unis. "Si les Irakiens, les Syriens et les Libanais avaient attendu la coalition internationale dirigée par les Américains, l'EI n'aurait pas été affaibli", a-t-il dit, appelant les gouvernements des pays de la région à retirer leur confiance à Washington et à compter sur eux-mêmes. "Le projet des États-Unis pour le Moyen-Orient, c'est la partition", a-t-il lancé, en référence au référendum du Kurdistan irakien.
Le leader du Hezbollah a par ailleurs condamné l'action du gouvernement du Bahreïn dont "le peuple est opprimé et les leaders jetés en prison". Il a enfin exprimé sa solidarité envers les musulmans Rohingyas qui ont fui la Birmanie par plusieurs centaines de milliers vers le Bangladesh, appelant les pays musulmans à condamner le pouvoir birman "raciste et fasciste".
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commentaires (12)
Tous les pays cités, les Etats-Unis, l'Arabie, Israël, Yémen, Syrie, Bahrein, Birmanie, Bengladesh... ne nous intéressent pas. Ce qui doit nous intéresser c'est notre patrie le Liban, ses 10.425 km2 et ses 18 communautés islamo-chrétiennes. Que Dieu veille sur tous les pays du monde y compris le nôtre, ce pré-carré si cher à tous nos coeurs.
Un Libanais
16 h 06, le 02 octobre 2017