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Liban - Conseil des ministres

L’éternel débat autour des carrières transféré au Conseil d’État

Les carrières, un secteur chaotique depuis de trop nombreuses années. Photo d’archives/ANI

Un débat qualifié dans la presse de « corsé » a opposé dimanche, en Conseil des ministres, le ministre de l'Environnement Tarek el-Khatib et le ministre de l'Information Melhem Riachi, autour du dossier des carrières illégales. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est le ministre de l'Environnement qui plaidait en faveur d'un délai de deux ans accordé aux exploitations sans permis en vue de régulariser leur situation, alors que le ministre de l'Information ne trouvait pas de justification à un délai de plus de six mois.

À la question de savoir ce qui s'est réellement déroulé en Conseil des ministres, M. Khatib minimise la portée de la discussion qui a eu lieu à ce propos. Il indique à L'OLJ que « l'idée était d'accorder aux propriétaires de carrières illégales un délai de régularisation de leur situation d'un an renouvelable, soit deux ans au maximum, ce qui nous paraît être un délai raisonnable, du fait qu'il permettra au plan directeur en gestation de se finaliser ».

Pourquoi, alors, ne pas tenir compte de la proposition du ministre Riachi de réduire ce délai à six mois ? « J'ai expliqué au ministre Riachi que le délai ne pouvait être réduit à six mois, étant donné que si l'on compte les quatre mois d'hiver où le travail est arrêté, cela ne laisse pas assez de temps à ces exploitants pour régulariser leur situation », souligne-t-il. « Après tout, poursuit-il, le travail se fait actuellement sans garanties pour le coût de réhabilitation (des sites dégradés), sans taxes payées aux municipalités... Il s'agit donc de réglementer ce secteur. »

 

(Pour mémoire : Polémique Machnouk-Khatib sur les travaux des carrières)

 

 

Contacté par L'OLJ, M. Riachi estime pour sa part que son avis est basé sur le fait qu'« il n'y a pas de justification pour accorder un délai de deux ans à des sites fonctionnant illégalement, sans trancher en faveur de la régularisation ou de la fermeture », soulignant qu'« un délai de six mois devrait suffire au ministère de l'Environnement, d'autant que les carrières ne sont pas toutes fermées durant les quatre mois d'hiver ».

Le Conseil des ministres a décidé de reporter le débat sur cette question, en la transférant au Conseil d'État. Pourquoi ce choix et pourquoi ne pas avoir tranché l'affaire durant la réunion ? « Le Premier ministre Saad Hariri a préféré cette option, qui n'est pas inédite en Conseil des ministres, afin de confirmer la légalité de l'option qui sera retenue », répond M. Khatib. M. Riachi rappelle que « le Conseil d'État n'avait pas été consulté sur cette question auparavant, et il pourra ainsi donner un avis scientifique et neutre en la matière ».

Notons que c'est loin d'être la première fois qu'un plan directeur est invoqué pour expliquer les retards dans la réglementation d'un secteur très politisé, qui échappe à tout contrôle et représente l'une des menaces les plus pesantes sur l'environnement.

 

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