Les actifs nets des banques alpha, les 14 banques du Liban dont les dépôts excèdent 2 milliards de dollars, ont augmenté de 2,6 % au premier semestre, pour atteindre 222 milliards de dollars, selon un rapport de Bankdata Financial Services. Près de 16,8 % du total des actifs, environ 37,2 milliards de dollars, sont placés dans des entités à l'étranger. Cette croissance a été qualifiée « d'acceptable » par Bankdata dans un communiqué publié lundi soir. En comparaison, les actifs nets des banques alpha avaient progressé de 1,5 % au premier semestre 2016, pour atteindre 206,7 milliards de dollars.
Dollarisation
Les dépôts des clients, qui ont représenté 81,4 % du total des actifs de ces établissements à fin juin, se sont élevés à 180,7 milliards de dollars sur cette même période, en hausse de 3,4 % sur les six premiers mois. La hausse avait été de 1,2 % sur les six premiers mois de 2016 (170,3 milliards de dollars). « La hausse des dépôts des banques alpha a été principalement liée à celle des dépôts effectués dans les branches locales, qui ont augmenté de 3,8 % sur cette période, tandis que ceux effectués dans des filiales à l'étranger n'ont progressé que de 0,9 % », a précisé Bankdata. Plus en détail, les dépôts en devises effectués au Liban ont progressé de 5 % à fin juin, contre 1,6 % pour ceux en livres libanaises. Le taux de dollarisation a atteint son plus haut niveau en six ans, à 65,2 % à l'issue de cette période.
Les banques alpha ont, en outre, poursuivi leur « politique prudente de prêts en raison d'un contexte opérationnel difficile ». L'activité de prêts a ainsi progressé de 2,9 % à fin juin pour atteindre près de 66,7 milliards de dollars, une croissance principalement tirée par les emprunts contractés au Liban. Les prêts en livres ont progressé de 9,4 % sur cette période, contre 1,2 % pour ceux en dollars, a précisé Bankdata. Ainsi, le taux de dollarisation des prêts a atteint 70,3 % à fin juin, un plus bas record.
Bankdata a rappelé que les banques libanaises bénéficient de plus en plus des plans de relance de la Banque du Liban, qui a alloué depuis 2013 une enveloppe globale de 5 milliards de dollars de crédits subventionnés, libellés en livres libanaises, pour relancer la demande interne. Le dernier plan, d'un montant de 995 millions de dollars, a été défini par la circulaire intermédiaire n° 444 émise le 12 novembre 2016 et couvre une période allant jusqu'au 17 octobre 2017. Bankdata précise néanmoins que le ratio des créances douteuses a légèrement augmenté, passant de 6,81 % en décembre 2016 à 7,46 % en juin dernier.
Les profits consolidés des banques alpha ont pour leur part progressé de 10,1 % sur les six premiers mois, pour atteindre près de 1,2 milliard de dollars. Une performance principalement liée à la hausse des profits réalisés au Liban (+15,1 %). En comparaison, les profits consolidés avaient augmenté de 8 % sur les six premiers mois de 2016, à près de 1,1 milliard de dollars, selon les chiffres publiés il y a un an. Enfin, le rendement moyen sur actifs est passé de 1,04 % à 0,7 % en glissement annuel, tandis que le rendement moyen sur fonds propres est passé de 12,83 % à 12,75 % sur un an. Les 14 banques libanaises les plus importantes en termes de dépôts sont, dans l'ordre : Bank Audi ; BLOM Bank ; Byblos Bank ; Fransabank ; Société générale de banque au Liban (SGB) ; Bank of Beirut ; Bankmed ; Banque libano-française ; Crédit libanais ; IBL Bank ; BBAC ; First National Bank ; Gulf Bank et Credit Bank.
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