Rechercher
Rechercher

À La Une - Syrie

Raids aériens près de Deir ez-Zor : 19 civils tués

Les jihadistes et le régime "se partagent désormais la ville de manière égale, 50% pour chaque partie", selon l'OSDH.

 

 

Issam Zahreddine, major-général de la Garde républicaine syrienne, entouré d'habitants de Deir ez-Zor, le 10 septembre 2017. AFP / George OURFALIAN

Des raids aériens imputés à la Russie, alliée du régime syrien, ont tué lundi 19 civils près de Deir ez-Zor, où des renforts de l'armée sont arrivés en vue d'une offensive visant à en chasser le groupe Etat islamique (EI).
La veille déjà, des frappes aériennes attribuées à Moscou avaient pris pour cible des ferries au sud-est de la ville de Deir ez-Zor, tuant 34 civils qui fuyaient les combats.

Riche en pétrole et frontalière de l'Irak, la province de Deir ez-Zor est la dernière de Syrie encore largement contrôlée par les jihadistes de l'EI. Deux offensives distinctes -l'une soutenue par Moscou, l'autre par Washington- sont en cours pour reprendre ces territoires. La perte de cette province porterait un coup très dur à l'organisation ultraradicale, qui a vu ses territoires se réduire comme peau de chagrin, tant en Syrie qu'en Irak voisin, depuis sa montée en puissance fulgurante en 2014.

Lundi, au moins 19 civils ont été tués dans des frappes aériennes visant à une demi-heure d'intervalle le village d'Al-Khrayta, encore aux mains de l'EI au nord-ouest de la ville de Deir ez-Zor, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). D'après l'OSDH, il s'agit de raids probablement menés par l'aviation russe. Les victimes se trouvaient dans des tentes plantées le long du fleuve Euphrate ou à bord de ferries, a précisé son directeur Rami Abdel Rahmane.

L'armée russe a été plusieurs fois accusée d'avoir fait des victimes civiles dans ses frappes, mais elle dément régulièrement, assurant cibler les "terroristes", en référence aux jihadistes.

 

 

 'Gains significatifs'
Les raids russes viennent en soutien aux forces du régime, qui préparent une vaste offensive pour chasser les jihadistes de la moitié de la ville encore sous leur contrôle. "Des renforts militaires importants, comprenant des hommes et des équipements, sont arrivés à Deir ez-Zor", a indiqué l'OSDH, alors que l'armée russe a annoncé l'envoi d'une quarantaine de démineurs.

Cette nouvelle offensive intervient alors que l'armée du régime a réussi la semaine dernière à briser le siège de deux enclaves gouvernementales de Deir ez-Zor, encerclées depuis près de trois ans par les jihadistes et où vivent plus de 90.000 personnes.

La situation à Deir ez-Zor illustre la complexification du conflit syrien, qui a débuté en 2011 par la répression par le régime de Bachar el-Assad de manifestations prodémocratie avant de se transformer au fil des ans avec notamment l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.

Le régime est engagé dans l'ouest de la province, divisée diagonalement par le fleuve Euphrate. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington, ont elles lancé une opération pour chasser l'EI de l'est du fleuve. "Les FDS ont remporté des gains significatifs (...), 250 km2 repris à l'EI" depuis le lancement samedi de l'opération, a indiqué sur son compte Twitter le porte-parole de la coalition internationale emmenée par Washington, le colonel Ryan Dillon.

 

(Lire aussi : Les FDS avancent rapidement dans la province de Deir ez-Zor)

 

'Course avec le régime'
Pour Aaron Stein, membre résident du Centre Rafic-Hariri pour le Moyen-Orient, "les FDS sont dans une course avec le régime", même si, selon lui, elles ne devraient pas chercher à entrer dans la ville de Deir ez-Zor.
"Le régime a forcé la main à tout le monde. Il a avancé plus rapidement que prévu le long du fleuve, et donc les choses ont commencé à bouger", a-t-il ajouté.

Les FDS, qui mènent déjà par ailleurs une offensive pour chasser l'EI de Raqqa (nord), se trouvent désormais à "six kilomètres de la rive est, face à la ville de Deir ez-Zor", située elle sur la rive ouest, selon l'OSDH. Elles assurent qu'il n'y a pas de coordination avec les forces du régime dans la province de Deir ez-Zor. Mais, selon la coalition internationale, il existe dans la zone une "ligne de +déconfliction+" pour éviter tout incident entre les multiples acteurs engagés.

Même si les FDS ne sont pas présentes dans la ville de Deir ez-Zor, des dirigeants tribaux qui les soutiennent ont mis en place un "comité préparatoire" en vue de créer un conseil civil chargé d'administrer cette cité après la défaite de l'EI.

 

 

Lire aussi
Appuyée par le Hezbollah, l'armée syrienne brise le siège de l'aéroport de Deir ez-Zor

 

Pour mémoire
L'armée brise le siège de l'EI à Deir ez-Zor

« Partout à Deir ez-Zor c'est la joie. La victoire de notre armée nous rend heureux »

Des raids aériens imputés à la Russie, alliée du régime syrien, ont tué lundi 19 civils près de Deir ez-Zor, où des renforts de l'armée sont arrivés en vue d'une offensive visant à en chasser le groupe Etat islamique (EI).La veille déjà, des frappes aériennes attribuées à Moscou avaient pris pour cible des ferries au sud-est de la ville de Deir ez-Zor, tuant 34 civils...

commentaires (2)

Logique: en tuant plus de civil on accélère l'arrivée de la paix. les syriens avaient bien sûr developper ce système lors de leur occupation du Liban. il le faisait en direct ou sous le camouflage d'Al Saika (au dire d'un certain Assad). L'alternative bien sûr, aussi efficace dit on, est de faire appel au prouesse de négotiateur de Hassan pour implorer auprès de Bashar "porteur de bonnes nouvelles" (traduction simpliste), la sortie des combattants et de leurs familles de toutes les villes syriennes vers des destinations Club Med locales. Et voilà des solutions et des faiseurs de solutions locales, arabes, existent, pas besoins de l'aviation bolcheviCapitaliste... non mais voyons...

Wlek Sanferlou

01 h 10, le 12 septembre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Logique: en tuant plus de civil on accélère l'arrivée de la paix. les syriens avaient bien sûr developper ce système lors de leur occupation du Liban. il le faisait en direct ou sous le camouflage d'Al Saika (au dire d'un certain Assad). L'alternative bien sûr, aussi efficace dit on, est de faire appel au prouesse de négotiateur de Hassan pour implorer auprès de Bashar "porteur de bonnes nouvelles" (traduction simpliste), la sortie des combattants et de leurs familles de toutes les villes syriennes vers des destinations Club Med locales. Et voilà des solutions et des faiseurs de solutions locales, arabes, existent, pas besoins de l'aviation bolcheviCapitaliste... non mais voyons...

    Wlek Sanferlou

    01 h 10, le 12 septembre 2017

  • ET LA CONNIVENCE EST EN PLEINE EXECUTION...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 26, le 11 septembre 2017

Retour en haut