L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Staffan de Mistura a jugé mercredi que l'opposition syrienne devait accepter qu'elle "n'a pas gagné la guerre", mais il a toutefois demandé au gouvernement syrien de ne pas crier "victoire".
"Le moment de vérité est très proche", a estimé M. de Mistura, lors d'un point de presse à Genève.
"Je sais que vous avez entendu les mots +processus politique+ à de maintes reprises mais est-ce que le gouvernement, après la libération de Deir ez-Zor et de Raqqa, sera prêt à négocier et à ne pas simplement crier victoire?" a-t-il dit.
"Est-ce que l'opposition sera capable d'être unifiée et d'être assez réaliste pour réaliser qu'elle n'a pas gagné la guerre?" a-t-il poursuivi. "A l'heure actuelle, je ne pense pas que quelqu'un puisse prétendre avoir gagné la guerre", a-t-il précisé.
Il a estimé que la priorité actuelle était de poursuivre la mise en œuvre des zones de désescalade en Syrie, puis de mettre sur pied "un cessez-le-feu national" qui ne pourra tenir sur le long terme que grâce à un "processus politique". Des "négociations politiques sont nécessaires" pour éviter "un avenir sombre" en Syrie, avec notamment un possible retour du groupe État islamique (EI) ou d'une "guérilla", a-t-il estimé.
(Pour mémoire : Mauvais temps pour l’opposition armée en Syrie)
L'envoyé de l'ONU pour la Syrie a répété qu'il espérait lancer en octobre des pourparlers de paix entre le régime et l'opposition à Genève. Il a également souligné la nécessité d'avoir une délégation de l'opposition "unifiée" et dotée d'un "certain réalisme". Faute de quoi, "il n'y aura pas de vraies négociations, et ce n'est pas dans l'intérêt de l'opposition".
Les Nations unies ont organisé plusieurs sessions de pourparlers à Genève, qui ont dans l'ensemble échoué, butant toujours face aux divergences sur le sort du président Bachar el-Assad.
La guerre en Syrie a fait plus de 330.000 morts depuis 2011 et poussé plus de la moitié de la population syrienne sur les routes de l'exil.
Lire aussi
Attaque chimique de Khan Cheikhoun : l'ONU juge Damas responsable
Pour mémoire
Syrie: des groupes de l'opposition échouent à trouver une stratégie commune
La guerre en Syrie a fait plus de 330.000 morts depuis 2011, selon l'OSDH
"Le moment de vérité est très proche", a estimé M. de Mistura, lors d'un point de presse à Genève."Je sais que vous avez entendu les mots +processus...
commentaires (5)
Quelle guerre et quoi gagner? Les syriens ont perdu leur pays leurs villes et leur unité pour les beaux yeux de l'oeuyiste en chef de ses copains iraniens de ses encourageurs russes mericain et israéliens. La mise en scène est impeccable les ventes d armes incroyables et le prix dérisoire pour ces organisateurs: quelque centaines de milliers de syriens et le pays en ruine... et Vive l économie de la guerre.
Wlek Sanferlou
01 h 03, le 07 septembre 2017