Rechercher
Rechercher

Économie - Focus

Le tourisme de masse en Europe de plus en plus rejeté par les habitants...

Selon l’OMT, un emploi sur dix dans le monde est lié au secteur touristique, qui représente 10 % du PIB mondial. Heino Kalis/Reuters.

« Vous n'êtes pas les bienvenus » : à Barcelone et dans d'autres destinations touristiques européennes, le flot de touristes commence à susciter l'hostilité d'habitants décidés à reconquérir leurs villes.
Des romantiques canaux de Venise aux remparts de Dubrovnik, en passant par l'île écossaise de Skye, les touristes sont devenus un cauchemar pour certains riverains, malgré la manne financière qu'ils apportent.
Dans le quartier côtier de la Barceloneta, les habitants protestent depuis des années contre les nuisances : ivresse, rapports sexuels en pleine rue... Et dorénavant, l'envolée des loyers en oblige même certains à partir. « Plus jamais un été comme celui-ci », « Pas de touristes dans nos immeubles », « Vous n'êtes pas les bienvenus », lisait-on samedi sur des pancartes lors d'une manifestation d'habitants sur la plage habituellement bondée de touristes.
De telles actions, qualifiées par la presse de « tourismophobie », détonnent en Espagne, troisième destination touristique mondiale, d'autant plus prisée que les vacanciers évitent l'instabilité en Tunisie, en Égypte ou en Turquie. Une organisation d'extrême gauche a même arrêté un bus de touristes à Barcelone au début du mois pour enduire son pare-brise de peinture, et à Palma de Majorque, aux îles Baléares, manifesté sur le port avec des fumigènes, déployant une banderole : « Le tourisme tue Majorque. »
Cet archipel très prisé vient de limiter à 623 000 le nombre de logements touristiques et entend encore réduire peu à peu ce chiffre dans les prochaines années à 500 000. « La base de l'économie, la base du travail et de tout, c'est le tourisme, a reconnu Arturo Monferrer, habitant de Palma, mais il faut avoir un tourisme ordonné. »

« C'est très dangereux... »
« Je n'aurais jamais cru devoir prendre la défense du secteur touristique espagnol », une activité qui génère 11 % de la richesse du pays, s'est récemment indigné le chef du gouvernement Mariano Rajoy. « Le tourisme n'est pas l'ennemi », assure Taleb Rifai, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), basée à Madrid.
Selon cet organisme des Nations unies, un emploi sur dix dans le monde est lié au secteur touristique, qui représente 10 % du PIB mondial. De 1995 à 2016, le nombre de voyageurs internationaux est passé de 525 millions à plus de 1,2 milliard grâce notamment aux compagnies aériennes low-cost et aux visiteurs des marchés émergents comme la Chine, l'Inde et les pays du Golfe.
Mais dans certaines destinations, le seuil de tolérance semble dépassé. C'est le cas de la ville-forte de Dubrovnik, en Croatie, encore plus fréquentée depuis qu'on y a tourné des épisodes de la série télévisée Game of Thrones. « Parfois, pour entrer dans la vieille ville, vous devez faire la queue pendant une heure par 40 degrés », se désole Ana Belosevic, employée dans l'hôtellerie. Les autorités de la perle de l'Adriatique ont installé des caméras aux portes des remparts pour contrôler le flux de visiteurs et veulent limiter les escales de paquebots de croisière. Parmi les solutions proposées, Rafat Ali, fondateur de la plateforme d'information touristique Skift, suggère de répartir les voyageurs en dehors des centre-villes.
Mais cela a étendu le problème à des quartiers jusqu'ici résidentiels, notamment à cause de l'irruption de plateformes de location saisonnière comme Airbnb. Ainsi, à Lisbonne, la multiplication d'appartements touristiques a fait grimper en flèche les prix du logement dans le vieux quartier d'Alfama. « Aujourd'hui, à Alfama, il est difficile de trouver un loyer de moins de 1 000 euros par mois (1 173 dollars), un montant énorme pour un Portugais dont le salaire est souvent inférieur à cette somme », a déclaré Maria de Lurdes Pinheiro, présidente de l'Association du patrimoine et de la population d'Alfama.
Même dans l'île écossaise de Skye, au paysage sauvage, les autorités sont préoccupées par l'encombrement des routes ou les dégradations de l'environnement qu'entraîne ce boom de la fréquentation. « La solution facile, c'est de dire : "Pas plus de tourisme", mais c'est très dangereux, avertit Taleb Rifai. Les mêmes qui aujourd'hui disent : "On ne veut plus de tourisme" seront les premiers à pleurer quand ils le perdront. »
C'est ce qui arrive en Turquie, dont les revenus issus du tourisme ont chuté de 30 % en 2016, année marquée par des attentats et un coup d'État manqué. Le pays a allongé de six à dix jours les vacances de la fête musulmane du sacrifice (Aïd al-Adha) pour tenter de dynamiser le tourisme domestique. « Trop de tourisme, c'est un bon problème. Le pire, c'est quand personne ne vient », ironise Rafat Ali.
Source : AFP

« Vous n'êtes pas les bienvenus » : à Barcelone et dans d'autres destinations touristiques européennes, le flot de touristes commence à susciter l'hostilité d'habitants décidés à reconquérir leurs villes.Des romantiques canaux de Venise aux remparts de Dubrovnik, en passant par l'île écossaise de Skye, les touristes sont devenus un cauchemar pour certains riverains, malgré la...

commentaires (2)

LE TOURISME C,EST UNE MANNE DANS LA BOUCHE MAIS AUSSI UNE BANANE DANS LE DERRIERE... FAUDRAIT S,Y HABITUER !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 43, le 18 août 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • LE TOURISME C,EST UNE MANNE DANS LA BOUCHE MAIS AUSSI UNE BANANE DANS LE DERRIERE... FAUDRAIT S,Y HABITUER !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 43, le 18 août 2017

  • Il serait bon qu’un jour quelqu’un se penche sur l’intérêt de ce tourisme à trois sous au Liban qui fait fuir les habitants de quartiers résidentiels et livrent ces zones aux saoulards, fêtards et autres pseudos touristes de la nuit. Il n’est pas certain que les bénéfices soient supérieurs aux nuisances engendrées par ces pollueurs.

    Emile Antonios

    03 h 36, le 18 août 2017

Retour en haut