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Liban - Communautés

Les patriarches catholiques d’Orient appellent à résoudre la question du retour des déplacés et réfugiés

Le secrétaire du patriarcat maronite donnant lecture hier du communiqué final du 25e congrès du Conseil des patriarches catholiques d’Orient. Photo ANI

Le Conseil des patriarches catholiques d'Orient (CPCO) a clôturé hier son congrès annuel. Dans son communiqué final, il est revenu sur la visite effectuée à Baabda chez le président de la République Michel Aoun, dont le conseil avait été sollicité sur les cinq points débattus ensuite pendant trois jours au siège du patriarcat maronite à Dimane. Cinq points « sur lesquels le président Aoun a eu des remarques éclairantes », selon le communiqué final.
Le premier point a mis en valeur les « spécificités du Liban et de ses institutions par rapport aux autres pays du Moyen-Orient, notamment la séparation entre l'État et la religion (un point sur lequel le communiqué du CPCO a insisté, NDLR), la régulation du vivre en commun, par le pacte national et la Constitution, la participation paritaire et équilibrée à la gestion de la chose publique, l'adoption d'un système démocratique, la consécration de toutes les libertés publiques, à commencer par la liberté de croyance ». « Il est nécessaire de préserver le Liban, afin de préserver son rôle au Moyen-Orient », a souligné le Conseil des patriarches. Et d'appeler, dans les recommandations finales publiées hier, à « préserver ce précieux échantillon d'égalité entre chrétiens et musulmans sur base de la citoyenneté ». Le deuxième point, relatif à la crise des déplacés, insiste sur « le fardeau lourd et dangereux aux niveaux politique, économique, sécuritaire et social des déplacés et réfugiés ». Tout en exprimant leur « solidarité humaine avec ces derniers et avec leur cause », les prélats ont appelé à « leur retour au plus vite, de sorte à ce qu'ils recouvrent leurs droits et leur culture ». Un troisième sujet, étroitement lié à la situation interne, a également été débattu, à savoir « les dangereuses retombées » du réajustement de la grille des salaires sur « les écoles privées, gratuites ou payantes », incapables de respecter la récente majoration salariale. Le CPCO a appelé les autorités concernées à « intervenir » pour éviter ces retombées et à « se concerter à cette fin avec le secrétariat général des écoles catholiques et la Fédération des associations scolaires privées ». « Il paraît inévitable de réexaminer la nouvelle grille salariale après l'approbation du budget, surtout sous l'angle des taxes imposées aux citoyens à revenu limité (...). » Les deux derniers points concernent la situation régionale dans son ensemble. Le CPCO a insisté sur « l'impératif de séparer l'État et la religion dans les pays du Moyen-Orient, afin que les chrétiens soient confortés dans leur qualité de citoyens ayant leurs pleins droits ». Le cinquième point a appelé enfin à « sauvegarder la présence des chrétiens au Moyen-Orient », en rappelant, sur un ton plutôt lyrique, « leur citoyenneté dans la région depuis 2 000 ans et leur contribution à son essor économique, social et culturel ».
Ces deux derniers points ont guidé les remarques rédigées distinctement sur la situation des chrétiens en Jordanie, en Terre sainte, en Irak, en Égypte et en Syrie, à la lumière des interventions faites par les patriarches.

La honte du XXIe siècle
L'appel général lancé par ces derniers à tous les chrétiens d'Orient s'est orienté vers « un attachement à notre identité orientale » en même temps que vers « la fidélité à notre message (NDLR : apostolique) ». Exprimant « leur douleur de voir leurs paroissiens subir la blessure du déplacement », les patriarches ont tenu à leur rappeler que « la justice du Ciel finira par vaincre ».
S'adressant au pape, les patriarches se sont comparés « à un petit troupeau pacifique » qui n'a plus d'appui que le Saint-Siège, celui-ci étant seul habilité à « réprimander ceux qui contrôlent les destins des peuples sur le génocide qui se prépare contre les chrétiens ». Un appel a également été lancé à l'ONU et aux « États concernés directement par la guerre en Syrie, en Irak et en Palestine, de mettre un terme à ces guerres (...) dont la visée manifeste est de raviver les organisations terroristes et d'exacerber le fanatisme ». « L'incapacité à instaurer une paix juste, globale et permanente dans la région, et la négligence de la question du retour des déplacés et réfugiés sont la marque de honte du XXIe siècle », a conclu le communiqué.
Outre le patriarche maronite d'Antioche et de tout l'Orient, Mgr Béchara Raï, ont pris part au congrès : le patriarche copte catholique d'Alexandrie, Mgr Ibrahim Issac Sidrak, le patriarche syriaque-catholique d'Antioche, Mgr Ignace Youssef III Younan, le patriarche grec-melkite d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem, Mgr Youssef Absi, le patriarche chaldéen de Babel Louis Raphaël Sako, le catholicos-patriarche de Cilicie, Mgr Grégoire Pierre XX, l'évêque William Chaoumali, représentant l'administrateur apostolique du patriarcat de Jérusalem, et l'archevêque Pierbattista Pizzaballa. Le nonce apostolique Gabriele Caccia avait pris part à l'inauguration du congrès, mercredi dernier, pour rappeler l'importance accordée par le pape François au rôle des chrétiens dans la région.

Le Conseil des patriarches catholiques d'Orient (CPCO) a clôturé hier son congrès annuel. Dans son communiqué final, il est revenu sur la visite effectuée à Baabda chez le président de la République Michel Aoun, dont le conseil avait été sollicité sur les cinq points débattus ensuite pendant trois jours au siège du patriarcat maronite à Dimane. Cinq points « sur...

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