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Liban - Environnement

Après Batroun et avant Byblos, #Balaplastic à Raouché...

Greenpeace Moyen-Orient et l'ONG Recycle Lebanon s'associent pour un double objectif : le nettoyage des différents sites et la sensibilisation de la population à la gestion des déchets.

Il est 8h ce samedi 5 août, sur la corniche de Beyrouth, et le soleil commence son dur labeur précoce. Le groupe Greenpeace Moyen-Orient est lui aussi déjà au travail : installation de drapeaux sur la promenade, balisage du chemin à suivre pour accéder au lieu de l'opération à quelques pas de là, en contrebas.
Julien Jreissati, coordinateur du projet pour Greenpeace, rappelle les instructions d'usage et les quelques précautions à prendre. « Surtout ne vous énervez en aucun cas, même si vous voyez des gens qui sont hostiles à notre projet, tout doit se faire dans le calme », insiste-t-il.

Énervé, il y a de quoi l'être. Si à première vue le panorama sur la mer paraît séduisant, la grotte aux Pigeons offrant une image de carte postale, il suffit de baisser le regard pour apercevoir les milliers de détritus, plastiques, papiers emballages qui jonchent le sol de ce lieu pourtant symbolique de la beauté de Beyrouth et site remarquable du Liban.

Greenpeace et l'ONG ont donc décidé de frapper fort en unissant leurs moyens pour mener le projet #Balaplastic. Objectif : nettoyer ce lieu symbolique pour qu'il retrouve sa propreté originelle.
C'est grâce aux réseaux sociaux, Facebook principalement, mais aussi Instagram et Twitter, que les deux ONG ont motivé les troupes bénévoles. L'actrice Nadine Labaki a même posté un message de soutien à l'opération. Au-delà du nettoyage de Raouché, l'initiative est avant tout citoyenne et vise à sensibiliser le grand public, pour que chacun comprenne que c'est en multipliant les petits gestes du quotidien qu'on obtient un effet collectif durable.

Gouvernement « responsable »

#BalaPlastic a d'abord un objectif éducatif. « Nous voulons d'abord changer les comportements et notre priorité est d'insérer le citoyen au cœur du projet et de le sensibiliser à la question des déchets », explique Julien Jreissati. Mais pour Greenpeace, cette pollution extrême des sites ne résulte pas seulement d'un manque de civisme. « La responsabilité première est imputable au gouvernement qui ne porte aucun intérêt aux initiatives écologiques, et surtout qui n'agit pas au niveau de l'éducation des jeunes Libanais, sans aucun souci d'éveiller leur conscience écologique », martèle-t-il.
Pour Greenpeace, c'est donc à la société civile de prendre le relais et de porter cette responsabilité. Le levier de la sensibilisation est donc l'enjeu primordial, selon cette ONG, en contraste avec les actions « coups de poing » souvent mal comprises de la population. L'opération est d'ailleurs émaillée d'activités éducatives écologiques, de stands faisant la promotion d'ONG qui organisent des filières de tri à Beyrouth.

Tri et recyclage

Dans un cadre plus large, Greenpeace est particulièrement réfractaire au projet d'incinérateur voulu par le gouvernement, qui selon l'ONG ne présente que des inconvénients : « La toxicité de la fumée est néfaste, aucun ou très peu de gain énergétique, et la création d'emplois bien moindre qu'avec la mise en place d'un recyclage efficace. » L'ONG a résumé il y a quelques mois dans une feuille de route ses propositions pour résoudre la crise des déchets qui sévit à Beyrouth depuis plus de 2 ans. Cependant, Greenpeace n'agit pas seulement pour le grand public. Les volontaires travaillent en étroite collaboration avec le secteur privé, notamment certains restaurants. « Nous voulons à terme mettre fin au plastique à usage unique, les pailles de boisson, les emballages... »

L'initiative #Balaplastic s'inscrit dans un cadre national. L'ONG Recycle Lebanon est spécialisée dans le nettoyage de grandes régions, comme celle de Raouché. Une opération du même genre était organisée à Batroun la semaine dernière et le sera aussi dans quelques jours à Byblos.

Au final, ce samedi aura su mobiliser plus de deux cents personnes ravies de cette expérience, heureuses d'avoir pu échanger, mais aussi de pouvoir se sustenter après une dure matinée d'efforts : des pizzas leur étaient offertes à l'heure du déjeuner. Alice, 25 ans, qui participait à l'action pour la première fois : « Je ne me rendais pas compte de la pollution de cet endroit et je suis fière d'avoir participé à ce grand nettoyage. »
L'opération s'est terminée peu après avec la formation d'une bannière humaine composant les termes « No plastic », un drone ayant immortalisé le moment.

Même les pêcheurs habitués de l'endroit ont regardé ce drôle de défilé toute la matinée avec des yeux circonspects, tout en saluant l'opération. L'un d'eux a voulu faire son malin, ironisant sur le fait que tout ce monde... faisait fuir le poisson !

 

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