L’incinération sauvage reprend de plus belle, des habitants suffoquent

Comme au pic de la crise des déchets de 2015-2016, des habitants se plaignent actuellement de fumées toxiques provenant de l'incinération sauvage d'ordures dans les rues. Hier, sur les réseaux sociaux, des résidents des alentours de Furn el-Chebbak et de Jdeidé ont déclaré s'être réveillés en suffoquant, en raison des fumées se dégageant de tas d'ordures incendiés.
Des habitants de Beyrouth et des banlieues déclarent à L'OLJ que les incendies d'ordures sont quotidiens. Ils suspectent que ces déchets, qui ne parviendraient plus dans leur totalité à la décharge de Bourj Hammoud en raison des problèmes qui freinent son fonctionnement (NDLR : le brise-lames qui n'a pas été entièrement construit) seraient régulièrement entassés en certains points et incinérés...
Cette pratique devient récurrente, insistent certains riverains.
L'incinération des déchets ménagers en plein air génère des fumées extrêmement toxiques, en raison de la diversité de matières potentiellement dangereuses qui s'y trouvent.
Interrogé par L'OLJ sur ces témoignages, le président du conseil municipal de Furn el-Chebbak, Raymond Semaan, nie formellement que l'origine des feux soit dans le périmètre de sa localité. « Il n'y a pas d'incinération de déchets en plein air dans Furn el-Chebbak, dit-il. Mais le littoral est très ouvert et nous sommes exposés à des actions de ce type qui peuvent être commises ailleurs, et nous affecter, malheureusement. Il arrive que des gens inconscients brûlent des herbes sèches, par exemple, et causent des incendies. »
M. Semaan affirme que les ordures sont régulièrement collectées de Furn el-Chebbak par la société privée en charge du Metn et du Kesrouan depuis quelques mois. Le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, était par ailleurs injoignable pour un commentaire.