Donald Trump a promulgué mercredi les nouvelles sanctions économiques contre la Russie voulues par le Congrès américain, tout en prenant immédiatement ses distances avec ce texte "très imparfait" susceptible de saper ses efforts pour réchauffer des relations au plus bas avec Moscou.
Ces sanctions, qui frappent notamment le secteur énergétique russe, visent à punir Moscou après les accusations d'ingérence dans l'élection présidentielle américaine, ainsi que pour l'annexion de la Crimée et son attitude en Ukraine. Le texte sanctionne aussi l'Iran et la Corée du Nord.
Outre une riposte immédiate de Moscou, il a entraîné des critiques dans l'Union européenne, qui craint pour son approvisionnement en gaz et dénonce une action unilatérale pouvant frapper certaines de ses entreprises en lien d'affaires avec la Russie.
L'exécutif américain n'avait pas caché ses réserves avant l'adoption des nouvelles sanctions par le Congrès. Mais les élus américains les ont adoptées la semaine dernière à la quasi-unanimité et Donald Trump a donc décidé de ne pas y opposer son veto, car le Congrès aurait pu facilement passer outre le non présidentiel en revotant son projet de loi à la majorité des deux tiers.
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'Très imparfaite'
"La loi reste très imparfaite", a déploré le président américain dans un communiqué, après y avoir apposé sa signature à l'abri des caméras.
"En limitant la marge de manoeuvre de l'exécutif, cette loi entrave la capacité des Etats-Unis à conclure de bons accords pour le peuple américain et va rapprocher la Chine, la Russie et la Corée du Nord", a-t-il estimé au sujet d'un mécanisme inédit introduit par les parlementaires, qui se sont arrogé le droit de s'interposer si jamais il décidait de suspendre des sanctions existantes contre Moscou.
"Pour autant, malgré ces problèmes, je promulgue cette loi au nom de l'unité nationale", a-t-il ajouté. Selon lui, "elle représente la volonté du peuple américain de voir la Russie prendre des mesures pour améliorer les relations avec les Etats-Unis".
Pour Moscou, la promulgation "ne change rien", a réagi le Kremlin, puisque la Russie a "déjà pris des mesures de rétorsion".
Sa réaction n'avait en effet pas attendu la signature de Donald Trump. Dès vendredi, elle a annoncé une prochaine réduction drastique de la présence diplomatique américaine sur son territoire: Washington devra diminuer à partir du 1er septembre de deux tiers le personnel de son ambassade et de ses consulats. Le président russe Vladimir Poutine a estimé avoir "attendu assez longtemps", en vain, que la situation s'améliore.
(Lire aussi : Donald Trump, entre enclume et marteau)
L'élection à la Maison Blanche du magnat de l'immobilier avait de fait laissé entrevoir une possible amélioration des relations entre Washington et Moscou, qui ne s'est toutefois pas concrétisée, sur fond d'accusations d'ingérence russe dans la présidentielle américaine.
"Les relations sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, et peuvent encore se détériorer", a redit mardi le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Il est même allé plus loin, redoutant que cette aggravation soit désormais en cours avec "les événements de cette dernière semaine". Il rencontrera son homologue russe Sergueï Lavrov en tête-à-tête au cours du weekend en marge d'une réunion à Manille.
"Nous espérons qu'il y aura une coopération entre nos deux pays sur les principaux dossiers internationaux, de manière à ce que ces sanctions ne soient plus nécessaires", a déclaré le président Trump dans son communiqué.
Il s'est aussi attaché à rassurer ses alliés européens, inquiets face à ces punitions décidées, une fois n'est pas coutume, sans aucun accord transatlantique, et surtout face à une disposition susceptible d'ouvrir la voie à des sanctions contre les groupes européens partenaires du projet de gazoduc Nord Stream 2 qui doit accélérer l'acheminement de gaz russe vers l'Allemagne à partir de 2019. "La nouvelle formulation prend en compte les remarques de nos alliés européens, qui ont été des partenaires résolus en matière de sanctions contre la Russie", a assuré Donald Trump.
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commentaires (2)
"Imparfaites" ne veut rien dire . injustes serait le mot juste ! aveu de faiblesse du camp des trump-pète et alliés .
FRIK-A-FRAK
00 h 56, le 03 août 2017