Lettre ouverte du fils de Nizar Zakka au ministre iranien des Affaires étrangères

Le fils de Nizar Zakka, Nadim, a adressé hier une lettre ouverte au ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, dans laquelle il demande la libération de son père détenu en Iran depuis fin 2015 alors qu'il y avait été officiellement invité pour prendre part à une conférence.
« Pourquoi avez-vous envoyé une invitation officielle à mon père et lui avez-vous accordé un visa d'entrée dans le but de le kidnapper, de le détenir et de le torturer mentalement et physiquement ? (...) Vous avez adressé une invitation à un homme innocent puis l'avez arrêté, contrairement à tous les accords internationaux (...). Mon père a perdu sa mère (morte après l'incarcération de son fils), sa force et sa santé en Iran, alors pas besoin de plus de souffrances », souligne Nadim Zakka, dans la lettre dont la teneur a été rapportée à L'Orient-Le Jour par l'avocat de Nizar Zakka à Beyrouth, Antoine Abou Dib.
« Je vous exhorte à nous rendre mon père avant qu'il ne soit trop tard. Il vient de mettre un terme à 33 jours de grève de la faim et a été transporté à l'hôpital après avoir refusé (jusqu'ici) tout traitement médical », ajoute-t-il.
Nizar Zakka était le secrétaire général d'une ONG régionale spécialisée dans le développement des technologies de la communication. Cette ONG recevait des fonds notamment d'agences onusiennes et des États-Unis.
En septembre 2015, il avait été invité à Téhéran par la vice-présidente iranienne pour les Affaires de la femme et de la famille, Shahindokht Molaverdi, afin de prendre part à une conférence sur le développement et l'emploi des femmes, avant d'être arrêté par les autorités iraniennes. Il a été condamné en 2016 à 10 ans de prison en Iran. La télévision d'État iranienne avait affirmé qu'il avait des « liens profonds avec la communauté militaire et du renseignement aux États-Unis ».
La Chambre des représentants américaine a adopté la semaine dernière une résolution réclamant la libération inconditionnelle et immédiate de Nizar Zakka, qui a le statut de résident des États-Unis. Mardi dernier, son fils avait plaidé sa cause lors d'une audition devant la Chambre des représentants américaine.