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À La Une - Politique

Au Pakistan, Nawaz Sharif désigne son frère comme successeur

L'ex-ministre du Pétrole Shahid Khaqan Abbasi assurera l'intérim comme chef du gouvernement.

Nawaz Sharif (à g.) et son frère Shahbaz (au c.) sur une affiche lors d'une manifestation à Rawalpindi, au Pakistan, le 29 juillet 2017. AFP / AAMIR QURESHI

Le Premier ministre pakistanais sortant Nawaz Sharif, destitué vendredi par la Cour suprême, a confié sa succession politique à son frère cadet Shahbaz Sharif et désigné son ex-ministre du Pétrole Shahid Khaqan Abbasi pour assurer l'intérim comme chef du gouvernement.

"Je soutiens Shahbaz Sharif après moi (comme successeur) mais il va prendre le temps de se présenter aux élections, donc pour le moment je désigne Shahid Khaqan Abbasi" à la tête du gouvernement par intérim, a-t-il annoncé dans un discours à son parti, le PML-N, samedi. La nomination de M. Abbasi doit encore faire l'objet d'un vote du Parlement mais celui-ci ne devrait être qu'une formalité, le parti de M. Sharif y disposant d'une large majorité.

Quant à Shahbaz Sharif, frère cadet de l'ex-chef du gouvernement, il ne siège pour le moment qu'au parlement provincial du Pendjab (centre) et devra donc se faire élire au Parlement fédéral s'il veut devenir à son tour Premier ministre. Né en 1950 à Lahore, la capitale de la puissante province du Pendjab, Shahbaz Sharif occupe actuellement le poste de chef du gouvernement provincial, où il a la réputation d'être un administrateur à poigne.

Les prochaines élections législatives au Pakistan sont prévues en juin 2018 et on ignore pour l'instant si Shahbaz Sharif a l'intention d'attendre cette échéance pour se présenter ou de conquérir dès à présent la circonscription électorale de son frère, laissée vacante par le verdict de la Cour suprême. La Commission électorale du Pakistan a confirmé que de nouvelles élections y seraient organisées prochainement.

 

Nominations express
Ces nominations express, intervenant à peine 24 heures après la chute de M. Sharif suite à un verdict controversé de la Cour suprême, devraient rassurer les observateurs, inquiets d'une vacance du pouvoir à la tête d'un pays perçu comme instable, doté de la puissance nucléaire et aux relations très tendues avec plusieurs de ses voisins.

La Cour suprême du Pakistan avait décidé vendredi de "disqualifier" Nawaz Sharif, le destituant de facto au motif que le Premier ministre ne s'est pas comporté en "membre honnête du Parlement" au regard de la Constitution. Ils lui reprochent de n'avoir pas déclaré un salaire de 10.000 dirhams (2.700 USD) attribué par une entreprise détenue par l'un de ses fils aux Emirats arabes unis, bien que M. Sharif n'ait pas perçu le salaire en question.

Ce verdict a divisé au Pakistan. Pour nombre d'observateurs, le motif avancé par la Cour relève de la "technicalité" et prouve le caractère "politique" du verdict. L'intéressé s'en est pour sa part déclaré "fier". "Je n'ai pas pris de dessous de table et je n'ai aucune souillure" à son nom, a-t-il lancé devant ses partisans.
Le chef de l'opposition et ex-cricketteur Imran Khan, en pointe dans la lutte contre la corruption, avait au contraire salué la sentence, jugeant que "la démocratie au Pakistan sort renforcée" de ces événements.

Les liens de M. Sharif avec l'entreprise émiratie sont apparus au grand jour dans le cadre d'une enquête pour corruption à l'encontre de sa famille après des révélations l'an dernier dans le cadre du scandale des Panama Papers. Le scandale qui lui coûte son poste avait éclaté l'an dernier lorsque le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a rendu publics quelque 11,5 millions de documents secrets émanant du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, les Panama Papers.

M. Sharif n'aura réussi à mener à terme aucun de ses trois mandats à la tête du Pakistan.

Le Premier ministre pakistanais sortant Nawaz Sharif, destitué vendredi par la Cour suprême, a confié sa succession politique à son frère cadet Shahbaz Sharif et désigné son ex-ministre du Pétrole Shahid Khaqan Abbasi pour assurer l'intérim comme chef du gouvernement.
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