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Moyen Orient et Monde - Pakistan

Chute de Nawaz Sharif, « disqualifié » pour corruption

Nawaz Sharif, surnommé le « lion du Pendjab », n’aura mené à terme aucun de ses trois mandats comme chef du gouvernement. Aamir Qureshi/AFP

La Cour suprême du Pakistan a rendu hier un arrêt « disqualifiant » pour corruption le Premier ministre Nawaz Sharif, provoquant sa chute et celle de son gouvernement, et ouvrant une période d'incertitude politique pour le pays.
M. Sharif « est disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d'occuper le poste de Premier ministre », a déclaré le juge Ejaz Afzal Khan devant une foule compacte réunie au siège de la cour pour entendre ce jugement très attendu.
Cette décision fait suite à la découverte par une commission d'enquête d'une « importante disparité » entre les revenus de la famille Sharif et son train de vie, apparue au grand jour l'an dernier dans le cadre du scandale des Panama Papers. Les Sharif sont soupçonnés d'avoir dissimulé la vérité sur des sociétés et biens immobiliers détenus via des holdings off-shore, notamment de luxueux appartements londoniens. Leurs partisans assurent que les fonds sont légaux et viennent d'entreprises familiales basées au Pakistan et dans le Golfe.
Trois des quatre enfants du chef du gouvernement sont mis en cause, ses fils Hassan et Hussein, et sa fille Maryam Nawaz, jusqu'ici pressentie comme son héritière en politique à un an des prochaines élections législatives.
L'arrêt, rendu en fin de matinée dans une Islamabad placée sous haute sécurité, a immédiatement provoqué des scènes de liesse des partisans de l'opposition descendus dans la rue à Islamabad et dans d'autres villes du pays. L'ancienne star du cricket Imran Khan, chef de l'opposition et en pointe dans l'offensive contre M. Sharif, s'est félicité de la sentence, estimant que « la démocratie du Pakistan sort renforcée » de ces développements. « Aujourd'hui n'est qu'un début. Les autres puissants corrompus devront aussi rendre des comptes », a-t-il ajouté.
À l'inverse, à Lahore, fief de la famille Sharif, des manifestants ont protesté ponctuellement contre la sentence, bloquant des rues et brûlant des pneus.
Le jugement ordonne aussi à l'autorité anticorruption de lancer une nouvelle enquête qui pourrait se traduire par des poursuites judiciaires contre les Sharif.
Le parti du Premier ministre, le PML-N, a confirmé peu après que M. Sharif avait quitté son poste en dépit de ses « fortes réserves » à l'encontre de la sentence. Son départ entraîne automatiquement celui de son gouvernement. « Pas un centime de corruption n'a été prouvé dans cette décision contre Nawaz Sharif, et le peuple pakistanais le sait aussi », a déploré Maryam Aurangzeb, qui y officiait en tant que ministre de l'Information. « Si Dieu le veut, Nawaz Sharif sera réélu une quatrième fois », a-t-elle ajouté.

Succession incertaine
L'incertitude plane désormais sur l'identité du successeur de M. Sharif. Le PML-N n'a aucun dauphin attitré pour le moment et les prochaines élections législatives ne sont théoriquement prévues qu'en 2018. Hassan Askari, analyste spécialiste de sécurité, déclare toutefois ne pas s'attendre à « des bouleversements internes ». « Après ce jugement, le parti au pouvoir va élire un nouveau chef qui deviendra Premier ministre, puis nous verrons comment les choses se passent », dit-il.
M. Sharif, surnommé le « lion du Pendjab », n'aura ainsi mené à terme aucun de ses trois mandats comme chef du gouvernement. Il avait déjà été contraint à la démission en raison d'accusations de corruption en 1993. Son deuxième mandat, démarré en 1997, avait lui aussi tourné court en 1999 à la suite d'un coup d'État militaire, et M. Sharif avait été contraint à plusieurs années d'exil en Arabie saoudite.
C'est la seconde fois dans l'histoire du Pakistan qu'un Premier ministre en poste est démis par une intervention de la Cour suprême, la première fois remontant à 2012.
Source : AFP

La Cour suprême du Pakistan a rendu hier un arrêt « disqualifiant » pour corruption le Premier ministre Nawaz Sharif, provoquant sa chute et celle de son gouvernement, et ouvrant une période d'incertitude politique pour le pays.M. Sharif « est disqualifié en tant que député au Parlement et a donc cessé d'occuper le poste de Premier ministre », a déclaré le juge Ejaz Afzal Khan...
commentaires (2)

EXEMPLE A PRATIQUER CHEZ NOUS CONTRE TOUTE LA CLIQUE POLITIQUE...

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 22, le 29 juillet 2017

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • EXEMPLE A PRATIQUER CHEZ NOUS CONTRE TOUTE LA CLIQUE POLITIQUE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 22, le 29 juillet 2017

  • Bravo le Pakistan ! Ce n'est pas demain la vieille que les politiciens libanaise corrompus seront poursuivis en justice

    Tabet Ibrahim

    11 h 46, le 29 juillet 2017

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