Rechercher
Rechercher

À La Une - Allemagne

L'agresseur au couteau de Hambourg était connu comme islamiste

Le débat sur l'accueil des migrants reprend en Allemagne car l'assaillant est un demandeur d'asile débouté.

Une agression au couteau a été commise vendredi dans une rue commerçante de Hambourg par un demandeur d'asile débouté. AFP / dpa / Markus Scholz

L'agresseur au couteau de Hambourg était connu comme islamiste et avait montré des signes de radicalisation, ont révélé samedi les autorités allemandes, mais ses motivations restent incertaines car il était aussi instable psychologiquement.

Si les enquêteurs cherchent encore à percer les raisons précises de ce que le maire de Hambourg a qualifié d'"attentat odieux", le débat sur l'accueil des migrants, lui, a repris en Allemagne car l'assaillant est un demandeur d'asile débouté.

Vendredi après-midi, l'homme a attaqué des gens qui faisaient leurs courses dans une rue très commerçante d'un quartier du nord de Hambourg. Le dernier bilan s'établit à un mort et six blessés, cinq hommes et une femme, dont certains grièvement.

"Il était connu comme islamiste mais pas comme jihadiste" par les services de sécurité, a déclaré à la presse le ministre de l'Intérieur de la ville-Etat de Hambourg, Andy Grote. L'homme de 26 ans, un Palestinien né aux Emirats arabes unis arrivé en mars 2015 en Allemagne depuis la Norvège, était considéré comme "un cas suspect" suite à "des éléments montrant une radicalisation" religieuse.

 

'Changement'
Il s'était récemment vêtu d'habits religieux musulmans, récitait des sourates du Coran dans son foyer et avait "changé", selon les autorités locales.

"Pendant le dernier ramadan il a acheté des vêtements islamistes et lisait le Coran dans sa chambre a voix haute", a raconté à l'AFP son voisin de chambre, Mohamad, 31 ans. Il s'était rendu dans une université de la ville "pour faire des prêches, il criait aux étudiants qu'on tuait des musulmans, il parlait de la situation en Palestine", ajoute-t-il.

Mais dans le même temps, les autorités de Hambourg ont mentionné une "instabilité psychologique" chez l'homme. Au final la situation reste "confuse" et il n'est pas encore possible de savoir "lequel des éléments a constitué l'élément déclencheur", a souligné M. Grote.

Le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas De Maizière, proche de la chancelière Angela Merkel, a appelé dans ce contexte à ne pas tirer de conclusions hâtives, alors que la droite nationaliste de l'AfD s'est empressée de mettre en cause "l'islam" à Hambourg.

"Il faut s'attendre à ce que l'idéologie jihadiste soit utilisée comme justification pour des actes qui ont d'autres motivations" et trouvent leur origine peut-être "dans la personnalité" des auteurs, a-t-il dit.
Une chose paraît établie : l'assaillant a agi seul vendredi. "Il n'y a pas d'éléments sur l'existence d'un réseau", a souligné la police locale.

L'homme a d'abord fait irruption dans un supermarché, s'est emparé dans un rayon d'un couteau de cuisine avec une lame de 20 centimètres et a immédiatement poignardé mortellement un Allemand de 50 ans. Il a ensuite blessé deux autres clients à l'intérieur du magasin puis quatre autres dans la rue, en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand) sur son passage.

 

(Pour mémoire : En Allemagne, un festival de rock reprend, la menace terroriste pas confirmée)

 

'Cauchemar'
"Les courses pour le week-end de nombreux Hambourgeois ont tourné au cauchemar", a résumé le ministre de l'Intérieur, "cela aurait pu frapper chacun d'entre nous". Ce sont finalement des passants qui se sont lancés à sa poursuite et ont réussi à le maîtriser, une action saluée comme "très courageuse" par la ville de Hambourg.

Sur le plan politique, les interrogations autour des migrants ressurgissent dans le pays, qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015. Angela Merkel se voit depuis accusée par la droite nationaliste d'avoir fait entrer des jihadistes en puissance en Allemagne.

Débouté de sa demande, l'agresseur de Hambourg n'avait pu être reconduit à la frontière. "Il ne pouvait pas être expulsé parce qu'il n'avait pas de documents d'identité", a expliqué le maire de Hambourg Olaf Scholz.

Politiquement, ce point est délicat pour les autorités allemandes, dans un contexte chargé du fait de la proximité des élections législatives du 24 septembre, où Angela Merkel briguera un quatrième mandat.
Le lien a commencé en effet à être fait en Allemagne avec l'attentat jihadiste au camion-bélier contre le marché de Noël à Berlin en décembre (12 morts).  Il avait été commis par un demandeur d'asile tunisien, Anis Amri, qui était dans une situation juridique identique : débouté mais non expulsable car sans documents en règle.

 

 

Pour mémoire

Attentat de Dortmund : le suspect islamiste mis hors de cause

Les réfugiés veulent tous aller en Allemagne, regrette Juncker

Pour ou contre les réfugiés, un fossé se creuse en Allemagne

L'agresseur au couteau de Hambourg était connu comme islamiste et avait montré des signes de radicalisation, ont révélé samedi les autorités allemandes, mais ses motivations restent incertaines car il était aussi instable psychologiquement.
Si les enquêteurs cherchent encore à percer les raisons précises de ce que le maire de Hambourg a qualifié d'"attentat odieux", le débat sur...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut