Après le col du Galibier, Froome garde les commandes

Chris Froome (équipe Sky) a conservé le maillot jaune du Tour de France après la 17e étape, la première dans les Alpes, hier, à Serre-Chevalier, où la victoire est revenue à Primoz Roglic (équipe Lotto NL). Roglic (27 ans), ancien champion du monde juniors de saut à ski, s'est imposé pour la première fois dans le Tour, auquel il participe pour la première fois également. L'an passé, il avait gagné un contre-la-montre du Giro (Tour d'Italie) pour ses débuts dans un grand tour.
Le Galibier, le col le plus haut de la Grande Boucle, a coûté sa 2e place au classement général à Fabio Aru. Il est désormais devancé par Rigoberto Uran et Romain Bardet, à égalité de temps, à 27 secondes de Froome. Uran, 2e de l'étape à 1 min 13 sec de Roglic, a grignoté des bonifications (6), tout comme Froome (4). Aru, en difficulté dans le Galibier, est désormais pointé à 53 secondes. Alberto Contador, qui dispute en principe son dernier Tour à 34 ans, a lancé une offensive de grand style dès le pied de la Croix-de-Fer, à... 128 km de l'arrivée. Le double vainqueur de l'épreuve (2007 et 2009) est revenu sur l'échappée initiale. Il a fait rouler ses équipiers (Pantano puis Mollema) dans la Croix-de-Fer puis le Télégraphe.
Mais dans le Galibier, l'un des cols les plus durs des Alpes, Contador, pas plus que ses compagnons (Frank, Atapuma, Pauwels, Navarro), n'a pu suivre Roglic, qui a attaqué à 6,5 km du sommet. Bardet a démarré plusieurs fois dans la montée, sans jamais décrocher Froome et Uran. Aru, en revanche, a basculé au sommet avec un retard d'une quinzaine de secondes sur ses rivaux directs. Dans la longue descente (28 km), le groupe du maillot jaune, souvent mené par Warren Barguil, a creusé l'écart pour se disputer la 2e place à l'arrivée, sous les yeux du président français Emmanuel Macron, qui a assisté aux 60 derniers kilomètres de l'étape.

Abandons de Kittel et Pinot
Dans cette 17e étape longue de 183 km, Thibaut Pinot, fiévreux, a abandonné sans jamais avoir approché depuis le départ, à La Mure, sa forme du Giro (4e en mai). Marcel Kittel a renoncé quelques instants plus tard. Victime d'une chute en début d'étape, Kittel, coude droit abîmé, a laissé tout espoir de ramener à Paris le maillot vert, désormais promis à Michael Matthews à condition qu'il rallie la capitale française. Kittel, vainqueur de cinq étapes depuis le Grand Départ, était en position de ramener pour la première fois le maillot vert à Paris, malgré la menace représentée par Matthews, vainqueur mardi à Romans-sur-Isère pour la 2e fois du Tour. Kittel pouvait espérer succéder au champion du monde, Peter Sagan, inamovible détenteur du maillot vert depuis 2012 mais exclu cette année après un sprint dangereux à Vittel (4e étape).
Aujourd'hui, le dernier col de la Grande Boucle, le mythique Izoard, conclut la 18e étape, longue de 179,5 km. Après le départ de Briançon, le parcours dessine une boucle presque complète dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, en longeant le lac de Serre-Ponçon avant de remonter la vallée de l'Ubaye. Le sommet de Vars, col classé en 1re catégorie (9,3 km à 7,5 % de pente), est situé à 50 km de l'arrivée. Puis, c'est Guillestre et la vallée du Guil – torrent tempétueux qui descend du Queyras – qui précèdent l'Izoard (hors catégorie) et ses 14,1 km à 7,3 % de pente, ainsi que sa mythologie.
À la borne des 2 km après Briançon, le site grandiose et lunaire de la Casse déserte, désormais classé, est encore hanté par le souvenir des champions du passé. Fausto Coppi et Louison Bobet partagent la même stèle en ce lieu qui sera interdit au public, afin que les « coureurs se retrouvent seuls face à la montagne dans un lieu d'exception qui magnifie leurs exploits », selon les explications du directeur du Tour, Christian Prudhomme. Sur cette route construite à la fin du XIXe siècle (entre 1893 et 1897), la Grande Boucle est passée pour la première fois en 1922. L'arrivée, inédite, est jugée au col, à 2 360 m d'altitude, au-dessus du refuge
Napoléon.
Source : AFP