Machnouk interdit les manifestations prévues mardi et prend la défense de l'armée

Le ministre libanais de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a décidé dimanche d'interdire toutes les manifestations prévues mardi dans le centre-ville de Beyrouth, au moment ou plusieurs groupes et formations appellent à battre le pavé au même moment, les uns pour défendre l'armée libanaise, les autres pour critiquer les arrestations qu'elle a menée contre des réfugiés syriens.

"L'armée est tributaire des décisions adoptées en Conseil des ministres, c'est une institution nationale qui unifie les Libanais et défend le pays, ainsi que toutes les personnes présentes sur le territoire", a affirmé M. Machnouk, en allusion aux plus d'un million de réfugiés syriens présents au Liban.

"Nous appelons à accélérer l'enquête sur la mort des quatre détenus syriens", a ajouté en outre le ministre de l'Intérieur.

Une enquête est en cours sur les circonstances de la mort de ressortissants syriens arrêtés à la suite d'opérations de la troupe, le 30 juin dernier, dans deux camps de réfugiés dans la région de Ersal. Des dizaines d'arrestations de Syriens avaient été opérées. Les images des détenus ont provoqué une vive controverse au Liban. L'armée a annoncé le décès de quatre d'entre eux affirmant qu'ils souffraient déjà avant leur détention de problèmes de santé chroniques, mais des ONG ont appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante, laissant supposer qu'ils avaient pu être soumis à un mauvais traitement.

L'ensemble des responsables politiques ont apporté leur soutien à l'armée.

"Après avoir consulté les autorités sécuritaires, nous avons décidé de rejeter toute demande de manifester, indépendamment des parties qui la formulent, et ce pour préserver la paix civile", a annoncé M. Machnouk.