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Moyen Orient et Monde - Mossoul

Bagdad accuse l’EI d’avoir détruit la célèbre mosquée al-Nouri, Daech blâme les Américains

Sur cette image transmise par l’armée irakienne, ce qui apparaît comme étant les ruines de la mosquée al-Nouri. Handout/via Reuters

Les jihadistes du groupe État islamique ont fait exploser hier le minaret penché emblématique de la vieille ville de Mossoul et la mosquée adjacente où leur leader Abou Bakr al-Baghdadi avait clamé son « califat » en juillet 2014 lors de son unique apparition publique connue, a annoncé l'armée irakienne. L'EI a rapidement réagi via son agence de propagande Amaq en accusant l'aviation américaine d'avoir détruit les deux monuments par un bombardement.

« Nos forces étaient en train d'avancer (...) dans la vieille ville, lorsqu'arrivées à 50 mètres de la mosquée al-Nouri, Daech (le groupe État islamique, NDLR) a commis un nouveau crime historique en faisant exploser la mosquée al-Nouri et al-Hadba », le minaret penché qui lui est adjacent, a déclaré le général Abdulamir Yarallah, le commandant irakien responsable de l'offensive de Mossoul, dans un communiqué.

 Dans la soirée, la coalition internationale a rejeté les accusations de l'agence Amaq. "Alors que nos partenaires des forces de sécurité irakiennes se rapprochaient de la mosquée al-Nouri, Daech a détruit l'un des plus grands trésors de l'Irak et de Mossoul", a déclaré le général Joseph Martin, commandant des forces terrestres conjointes au sein de la coalition. "La responsabilité de ce désastre repose sur Daech, a-t-il ajouté.

 

 

En détruisant ces monuments emblématiques, l'EI a "officiellement reconnu sa défaite", a estimé peu après le Premier ministre irakien Haider al-Abadi.

La destruction de deux de ces monuments les plus célèbres de la deuxième ville d'Irak intervient au quatrième jour de l'offensive menée par l'armée irakienne contre l'EI avec le soutien d'une coalition militaire menée par les États-Unis, dans les derniers kilomètres carrées de la vieille ville où les jihadistes sont retranchés et lui opposent une sanglante résistance. Hier, des combats acharnés ont de nouveau opposé les forces irakiennes aux jihadistes de l'EI, dans la vieille ville de Mossoul, d'où des centaines de civils ont réussi à prendre la fuite. Les forces irakiennes disent y avancer lentement car les ruelles y sont étroites et densément peuplées. Les forces de la police fédérale avaient poursuivi mardi leur progression sur le front sud et encerclé un hôpital à la périphérie nord de la vieille ville. Depuis la proclamation de son « califat » entre les deux pays il y a trois ans, l'EI a détruit de nombreux monuments historiques en Irak et en Syrie.

 

 

Délimitée historiquement par des remparts du XIe siècle (détruits au XXe siècle) et adossée au Tigre sur sa partie orientale, la vieille ville de Mossoul, un secteur de 3 km², était le cœur vivant de la deuxième ville d'Irak, qui fut durant plusieurs siècles un carrefour commercial entre l'Inde, la Perse et la Méditerranée. Ce dédale de petites maisons en pierre était jalonné de boutiques de commerçants et artisans, de marchés, de mosquées et d'églises. La mosquée al-Nouri, qui tient son nom de Noureddine al-Zinki, l'unificateur de la Syrie qui régna également un temps sur Mossoul et ordonna sa construction en 1172, a été détruite et reconstruite en 1942 dans le cadre d'un projet de rénovation. Le minaret penché, que les habitants de Mossoul appellent « la bossue » (al-Hadba), est, lui, un des seuls vestiges du bâtiment d'origine. Décoré de motifs géométriques en briques, il était un emblème de la ville, imprimé sur les billets de 10 000 dinars irakiens, avant de devenir aussi un symbole du règne de l'EI lorsque les jihadistes y ont planté leur drapeau noir à son sommet, à 45 m de hauteur. Historiens et architectes redoutent que les violents combats en cours dans la vieille ville ne ruinent la plupart de cet unique patrimoine.

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