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Liban - Législatives françaises, 2e tour / Trois questions à...

Duel entre « En Marche » et LR dimanche au Liban

Les binationaux franco-libanais et les Français expatriés établis au Liban sont appelés aux urnes dimanche prochain, 18 juin, pour le 2e tour des législatives françaises afin de choisir leur député représentant la 10e circonscription des Français de l'étranger.

Cette circonscription est formée de la zone sud de l'Afrique - pays arabes - Moyen-Orient. Deux candidats s'affronteront dans le cadre de ce scrutin : Amal Amélia Lakrafi (La République en marche, formation du président Emmanuel Macron) et le député sortant Alain Marsaud (Les Républicains). Mme Lakrafi a pour suppléant Joseph Moukarzel, et M. Marsaud a choisi comme suppléant Laurent Rigaud. Pour le premier tour du scrutin, organisé le 4 juin, la candidate d'En Marche Amal Amélia Lakrafi avait obtenu, au niveau de l'ensemble de la 10e circonscription, 11 515 voix (60,08 pour cent) contre 3 620 à M. Marsaud (18,89 pour cent).

Dans la perspective de ce second tour, « L'Orient-Le Jour » a adressé au député sortant ainsi qu'à M. Moukarzel trois questions pour exposer les objectifs prioritaires et les possibilités d'action des deux candidats.

 

Joseph Moukarzel : Nous sommes mus par la volonté de changement

Avec plus de 85 % d'abstention au premier tour des élections législatives au Liban, un taux sans précédent, comment expliquez-vous cette désaffection des électeurs ?
Plusieurs raisons en sont la cause. La première est que les législatives françaises dans la région sont récentes et l'habitude ne s'est pas encore installée dans le réflexe citoyen. La seconde est que le premier tour s'est fait un dimanche, s'inscrivant dans le cadre d'un long week-end de congé. Nombre de personnes étaient donc en déplacement. Le troisième facteur est une lassitude après une série de sollicitations successives sur le plan des votes. De plus, les Français de l'étranger, qu'ils soient binationaux ou expatriés, ne voient pas encore l'utilité et le rôle des députés qui les représentent. On peut imputer cela à une mauvaise communication ou éventuellement à un manque de présence réelle des élus.

 

Quels sont les dossiers prioritaires qui, selon vous, intéressent les Français du Liban et les Franco-Libanais, dans la mesure où ils sont parfois très différents de ceux de leurs compatriotes en métropole ?
Je ne pense pas qu'il y ait une grande différence, côté besoin, entre les Français de la métropole et ceux résidant à l'étranger. À part les grands dossiers nationaux, les citoyens réclament une bonne couverture sociale, l'accès à l'éducation, l'assurance d'une couverture ou du rapatriement en cas de danger, une administration locale à leur écoute et à leur service, des élus proches et disponibles. En bref, les Français de l'étranger ont besoin de sentir qu'ils ont les mêmes droits que ceux de la métropole, partant du principe de l'égalité entre les citoyens sur laquelle la République française est fondée.

 

Au-delà des promesses électorales de tous les candidats en lice, estimez-vous être en mesure d'œuvrer à en concrétiser certaines ?
Absolument. Nos chances de réaliser nos promesses sont importantes, et ce pour plusieurs raisons. La première est que nous avons la volonté du changement, et c'est le principe d' « En Marche ». La seconde est que nous avons un bon potentiel d'action car nous sommes une équipe de jeunes très dynamiques. Enfin, nous avons la possibilité de réaliser nos objectifs du fait que nous serons au cœur du pouvoir au sein d'une majorité parlementaire dont devrait bénéficier le président Emmanuel Macron. Concernant les Français du Liban, l'avantage est que je suis résident à Beyrouth et donc facilement accessible. Enfin, notre défi est de réussir, et le président Macron a prouvé jusqu'à présent qu'il assumait ses promesses.

 

Alain Marsaud : L'esprit d'équipe est la clé du succès

Avec plus de 85 % d'abstention au premier tour des élections législatives au Liban, un taux sans précédent, comment expliquez-vous cette désaffection des électeurs ?
Nous avons effectivement été déçus du très faible taux de participation. Après avoir discuté avec de nombreux compatriotes, j'explique cette forte abstention par la suppression du vote électronique, par le fait que nombreux sont ceux qui ne savaient pas que le 1er tour se déroulait dimanche 4 juin (une semaine avant nos compatriotes de métropole) ainsi que par une lassitude à l'égard des rendez-vous électoraux (primaire, présidentielle, législatives) puis un trouble évident en politique.

 

Quels sont les dossiers prioritaires qui, selon vous, intéressent les Français du Liban et les Franco-Libanais, dans la mesure où ils sont parfois très différents de ceux de leurs compatriotes en métropole ?
Les dossiers prioritaires sont d'ordres social et fiscal. Ma suppléante, Fabienne Blineau, est à votre écoute avec son équipe lors de ses permanences hebdomadaires et ses nombreux déplacements, comme je le suis lors de mes nombreuses visites au Liban. Ces dossiers portent sur les bourses scolaires, les aides sociales, la fiscalité (inégalité face à l'impôt CSG, CRDS). Vos revendications sont légitimes : Nicolas Sarkozy avait entamé la gratuité de la scolarité pour les élèves français de l'étranger, interrompue par François Hollande. L'État ne cesse de baisser les moyens alloués aux établissements scolaires : 8 % d'aide à la scolarité de moins par l'intermédiaire des bourses en 2016 par rapport à 2012 avec 30 000 élèves en plus ! Les familles françaises au Liban souffrent aussi de chômage.

 

Au-delà des promesses électorales de tous les candidats en lice, estimez-vous être en mesure d'œuvrer à en concrétiser certaines ?
Je n'ai pas l'habitude de promettre, mais j'utilise plutôt un langage de vérité à l'encontre de mes compatriotes. Cela ne vous a pas échappé que je suis un député d'opposition, donc je n'ai pas pu œuvrer avec un gouvernement, ce qui ne m'a pas empêché d'être dans une opposition constructive. Je me félicite de ma contribution dans le dossier Saudi Oger où nombre de mes compatriotes était en extrême difficulté.

En contact permanent avec mes équipes sur la circonscription, élus conseillers consulaires comme responsables des Républicains, je ne cesse d'être en action pour réagir au plus vite. Cet esprit d'équipe est la clé du succès sur une circonscription aussi vaste. Avec Fabienne, comme Laurent Rigaud, élu aux Émirats arabes unis, mon suppléant pour le prochain mandat, nous œuvrons dans le seul intérêt de mieux vous servir. J'ai la chance de vous rencontrer partout sur ma circonscription : comme Fabienne et Laurent, qui a vécu longtemps au pays du Cèdre, le Liban est aussi rentré dans mon cœur.

 

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