Le Conseil des ministres réuni aujourd'hui devrait décider de la baisse des tarifs d'internet de plus de moitié. Dans son ordre du jour, il devrait adopter un décret de tarification, réduisant le prix de vente des deux Mbit/s (ce qu'on appelle E1) aux opérateurs de transmission des données de 245 dollars à 110 dollars. C'est ce que confirme à L'Orient-Le Jour le PDG d'Ogero, Imad Kreidieh. Et ce pour permettre à ces opérateurs de fournir un internet nettement plus rapide et moins cher. À plus long terme, il s'agit surtout de rendre la fibre optique accessible, en matière de tarifs, afin d'encourager les particuliers à s'abonner.
Commission parlementaire
C'est ce qui ressort aussi de la réunion de la commission parlementaire de l'Information et des Télécommunications, hier, présidée par le député Hassan Fadlallah. La réunion, à laquelle ont participé le ministre des Télécoms, Jamal Jarrah, et les députés Ammar Houry, Kamel Rifaï, Hani Kobeyssi, Ziyad Kadri et Émile Rahmé, était semble-t-il plus « une réunion de clarification » qu'un débat, révèle une source informée proche du dossier. Une clarification « loin du tapage médiatique », liée au développement de la fibre optique et en particulier à l'autorisation donnée par le ministre des Télécoms à la société GDS (GlobalCom Data services) de relier les foyers à la fibre optique, en utilisant les infrastructures étatiques, sur base d'un décret ministériel datant de 2000. Pour rappel, l'opérateur local de transmission de données avait obtenu en 1997 une licence du Conseil des ministres pour développer le secteur internet.
« L'ensemble des présents ont fait part de leur refus du moindre monopole. Nous prenons d'ailleurs des mesures dans ce sens », a assuré à la presse Hassan Fadlallah, à l'issue de la réunion. Preuve en est, « le ministre des Télécoms a également accordé à un second opérateur, a-t-il révélé, l'autorisation de développer la fibre optique ». Il s'agirait de l'entreprise Waves, a appris L'OLJ de source informée. « Les formalités sont d'ailleurs en cours dans ce sens », a ajouté la source. Sachant que six entreprises, de même que l'opérateur étatique Ogero, ont la capacité de développer le secteur, les participants se sont demandé « si le marché était assez important pour les contenir toutes ».
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Suite à des plaintes, la justice saisie de l'affaire
L'affaire est toutefois entre les mains de la justice, après les plaintes présentées par un collectif de la société civile auprès du juge des référés et du Conseil d'État qui se donne pour objectif la réforme du système, et qui s'estime lésée par la décision de Jamal Jarrah. « La justice suit son cours et les membres de la commission attendent qu'elle se prononce », a souligné M. Fadlallah, observant que « la réunion a permis d'écouter les différents points de vue, les pour et les contre, parmi lesquels celui du ministre Jarrah qui a rappelé s'être basé sur un décret du Conseil des ministres pour donner son accord à l'entreprise GDS ». « Après tout, des centaines de millions de dollars sont en jeu », a conclu le député, évoquant les recettes que l'accord devrait rapporter au trésor public.
Quoi qu'il en soit, « les choses semblent aller dans le sens de l'exécution du projet de fibre optique », constate la personnalité proche du dossier. D'une part, l'entreprise GDS « reste confiante, car le décret ministériel qu'elle brandit avait obtenu en 2000 un avis favorable du Conseil d'État ». D'autre part, le second opérateur privé est déjà « en pleine phase préparatoire ». Sans parler d'Ogero qui, « outre le déploiement de la fibre optique aux institutions et aux grandes entreprises, entreprend désormais de connecter les particuliers à internet par fibre optique là où elle peut, notamment dans les nouvelles constructions », assure Imad Kreidieh. La réputation du secteur public était en jeu et il est « hors de question de présenter ce dernier comme étant incapable d'assurer les services aux citoyens », comme l'a fait remarquer le président de séance, Hassan Fadlallah.
La décision de la justice se fait attendre. Aujourd'hui, on peut se prendre à espérer qu'internet ultrarapide ne soit plus une utopie au pays du Cèdre.
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commentaires (5)
JE CITE , ENRE AUTRE :"" et ce pour permettre à ces opérateurs de fournir un internet nettement plus rapide et moins cher."" quoique tous ces details ne soient pas assez clairs, faut esperer que la baisse des tarifs vise SURTOUT le trarif applique a tout usage additionnel, calcule en GB(giga bytes), qui est de LL> 2000--par GB ou partie de GB. C'est surtout cela qui rend l'addition elevee.
Gaby SIOUFI
10 h 38, le 07 juin 2017