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Liban - Internet

Une connexion rapide pour bientôt, par fibre optique, promet la commission parlementaire des Télécoms

Hassan Fadlallah discrédite la politique de Abdel Menhem Youssef et annonce des poursuites contre une douzaine de douaniers dans l'affaire de l'internet illégal.

Destinée à prendre connaissance du plan élaboré par le nouveau ministre des Télécoms, Jamal Jarrah, la commission parlementaire des Télécoms, réunie hier sous la présidence du député Hassan Fadlallah, a principalement évoqué l'internet illégal, le développement de la fibre optique et les équipements achetés par le ministère, qui n'ont jamais servi. Elle a surtout discrédité la politique suivie par l'ancien PDG d'Ogero Abdel Menhem Youssef, également ex-directeur de l'exploitation et de la maintenance au ministère des Télécoms, qui vient d'être limogé, et par l'ancien ministre des Télécoms, Boutros Harb. Une politique qui n'a pas su privilégier « le développement de la fibre optique » et qui s'est distinguée par son « haut niveau de gaspillage des deniers publics », a dénoncé M. Fadlallah.

Sanctionner les destinataires
Dans le dossier de l'internet illégal, le président de la commission parlementaire a annoncé qu'une douzaine d'agents des douanes font l'objet de poursuites judiciaires. « Des poursuites ont été engagées contre 12 agents des douanes et fonctionnaires chargés des formalités de dédouanement des marchandises, pour avoir perçu des pots-de-vin et pour avoir fait entrer au Liban des équipements de manière illégale, dans le cadre du dossier de l'internet illégal », a déclaré M. Fadlallah lors d'un point de presse, à l'issue de la réunion. Le député a ajouté qu'au niveau de l'enquête judiciaire, « le dossier de l'internet en est encore au début de la procédure (cette dernière étant contestée par les avocats de la défense) pour vice de forme ». Il parlait notamment de l'affaire de Zaarour et de la MTV. Il a insisté sur la nécessité d'accélérer le processus pour clore le dossier, et assuré à ce propos que la commission parlementaire a l'intention de suivre ce dossier jusqu'à son aboutissement.

Le député a tenu à préciser que les équipements introduits de manière illégale dans le pays étaient destinés à des entreprises et des individus. « Nous devons certes sanctionner les douaniers qui ont facilité l'entrée de tels équipements, mais aussi les destinataires », a-t-il martelé. À ce propos, le député Serge TerSarkissian a rappelé à L'Orient-Le Jour que les services de renseignements de l'armée avaient publié un rapport sur la question. « Un rapport qui incrimine les douaniers, mais aussi nombre d'entreprises privées, parmi lesquelles de grands noms qui importaient illégalement des équipements. Une partie de l'activité de ces entreprises était légale, à travers l'État, mais une grande partie de leur activité était concentrée sur le piratage de l'internet à partir de la partie turque de Chypre », a-t-il affirmé. De son côté, le député Alain Aoun, également contacté par L'OLJ, a expliqué que cette séance de la commission parlementaire, qui s'est déroulée en l'absence des juges, n'était pas destinée à évoquer l'avancée de l'enquête. « La prochaine réunion se déroulera avec les juges concernés », a-t-il noté. Étaient également présents à la réunion, outre le nouveau ministre des Télécoms, Jamal Jarrah, les députés Abbas Hachem, Serge TerSarkissian, Ziyad Kadri, Ammar Houry, Alain Aoun, Émile Rahmé et Hani Kobeissi.

 

(Pour mémoire : Harb : Je quitte les Télécoms la conscience tranquille)

 

Une connexion vingt fois plus rapide ?
Pour rappel, des réseaux illégaux, opérant à travers Chypre, dont certains présumés liés à Israël et qui distribuaient entre autres leurs services à des administrations publiques libanaises, notamment des services de sécurité, ont été découverts l'an dernier. Quatre relais internet illégaux ont été repérés dans les secteurs du jurd de Denniyé, au Liban-Nord, de Ouyoun el-Simane et de Faqra, dans le Kesrouan, ainsi que dans le secteur de Zaarour, dans le Metn. Plusieurs personnes, dont des agents des douanes, font l'objet de poursuites judiciaires dans le cadre de cette affaire.

Sur le plan de l'amélioration du réseau internet, M. Jarrah s'est prononcé en faveur d'une connexion par fibre optique à haut débit dans les plus brefs délais, à l'ensemble des abonnés. « Cette connexion sera vingt fois plus rapide », a-t-il promis. Elle permettra également de développer la 4G sur les téléphones portables. « Nous entendons aujourd'hui des propos bien différents que ceux prononcés du temps de Abdel Menhem Youssef », a lancé M. Fadlallah, dénonçant la politique suivie jusque-là. « Mais ces promesses restent à concrétiser, estime Serge TerSarkissian. D'autant que le nouveau ministre a demandé davantage de temps pour étudier le dossier. Sans compter que la fibre optique ne pourra être installée rapidement aux citoyens, mais qu'elle sera d'abord assurée aux 500 gros utilisateurs. » « C'est un défi, mais pas impossible à réaliser. Quelques mois seront toutefois nécessaires », a estimé de son côté Alain Aoun.

C'est aussi sur le gaspillage des deniers publics que s'est penchée la commission parlementaire. Hassan Fadlallah a révélé que des équipements d'une valeur de 6,7 millions de dollars ont été achetés par le ministère à une entreprise privée et rangés dans ses dépôts sans avoir jamais été utilisés. Mais que seulement une partie de leur coût a été payée, soit 1,4 million. Un marché qui suscite nombre d'interrogations, comme tant d'autres points. Parmi ces points également, « la saturation du réseau de téléphonie fixe », comme le note M. TerSarkissian, qui constate que « 85 000 demandes de lignes fixes de téléphone sont en attente ». Mais ça, c'est une autre histoire.

 

 

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