Le chirurgien plastique libanais Nader Saab. Photo d'archives AFP
Pourquoi cette quasi-omerta ? Pourquoi des sources qui suivent de près ou de loin l'affaire Nader Saab acceptent de se confier à L'Orient-Le Jour pour se rétracter un peu plus tard ? Pourquoi ces rumeurs insistantes tout le week-end dernier à propos de cette « couverture politique importante » qui soutient le chirurgien plasticien, renommé mais extrêmement controversé, et qui fait qu'à chaque fois, il réussit à s'en sortir ? Est-ce sur le point de changer ?
Le cas de la jeune Farah Kassab, une Jordanienne de 33 ans qui a perdu la vie à la suite d'une opération de chirurgie esthétique dans la clinique du Dr Nader Saab sur le littoral du Metn, a été suivi de près hier par le ministre de la Justice Salim Jreissati. Un communiqué du bureau du ministre précise que celui-ci « a demandé au procureur général près la Cour de cassation de lancer la procédure d'usage dans le cas du décès d'une ressortissante jordanienne (NDLR : selon les termes du communiqué) dans le centre du Dr Nader Saab, après avoir subi une série d'interventions chirurgicales ».
Le ministre Jreissati déclare avoir eu recours à l'article 14 du code de procédure pénale à cette fin, « demandant que soient prises les mesures de prévention et de sanction adéquates, partant du principe que l'enquête administrative que mène le ministère de la Santé n'empêche pas la reddition de comptes juridiques nécessaires ». Le ministre « a étayé son message des causes détaillées qui l'ont mené à prendre une telle mesure », demandant « à être informé des résultats des enquêtes autant que le permet le secret professionnel ».
Rappelons que la jeune femme, mère de deux enfants, était morte suite à une intervention chirurgicale au cours de laquelle elle avait subi une liposuccion, une rhinoplastie et une troisième intervention vraisemblablement. Elle aurait souffert de ce qu'on appelle une « embolie pulmonaire graisseuse », comme l'avait confirmé à L'Orient-Le Jour Raymond Sayegh, président de l'ordre des médecins, citant l'autopsie effectuée à la demande du ministère de la Santé. La jeune femme a été transportée dans un état grave de la clinique du Dr Saab à Naccache jusqu'à l'hôpital Notre-Dame du Liban à Jounieh, où elle est apparemment arrivée en état d'arrêt cardiaque.
Complication postopératoire ou erreur médicale ? Une source médicale interrogée assure que « l'embolie graisseuse reste une complication exceptionnelle de l'opération de liposuccion, rarement citée dans la littérature médicale ». Quoi qu'il en soit, la question subsistait hier alors que l'ordre des médecins attend toujours les rapports nécessaires en vue de formuler un avis officiel et de le publier, a-t-on su de source médicale.
Entre-temps, les rumeurs allaient bon train sur le médecin mis en cause, Nader Saab, certaines faisant état de son départ précipité du pays. Du côté de ce dernier, un certain cafouillage a été constaté, puisqu'une source proche avait accepté de livrer la version de la clinique à L'OLJ avant de se contenter d'un communiqué de presse publié hier en soirée. Dans ce communiqué, l'administration de l'établissement assure que « le Dr Saab se trouve au Liban ainsi que toute son équipe », déclarant avoir « une confiance absolue dans la justice et rester à la disposition de celle-ci ainsi que de l'ordre des médecins ». Elle y déplore « les accusations et les rumeurs véhiculées dans les médias et sur les réseaux sociaux, avant la publication des résultats de l'enquête », appelant à éviter « les accusations et les jugements médiatiques précipités ».
Pour mémoire
Enquête ouverte après le décès d'une patiente en chirurgie esthétique
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commentaires (7)
JE NE CONDAMNE D,AVANCE PERSONNE ! MAIS DANS CE BORDEL QU,EST DEVENU NOTRE ATOLL LES LUPANARS DE TOUTES SORTES FLEURISSENT AU DETRIMENT DU CITOYEN...
L,AUTHENTIQUE LIBRE EXPRESSION.
16 h 54, le 06 juin 2017