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Santé - Allergies

L’urticaire, une maladie dérangeante, encore mal connue

L'affection a un important impact sur la qualité de vie des patients.

L’urticaire chronique spontanée affecte beaucoup plus les femmes que les hommes et apparaît principalement entre 20 et 40 ans. Photo Bigstock

Imaginez la sensation provoquée par les piqûres d'un nid de moustiques et les démangeaisons persistantes qui s'ensuivent sur plusieurs parties du corps. Imaginez cette sensation d'une manière constante pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, parfois même plusieurs années. Il y a de quoi rendre fou. C'est exactement ce que ressentent les personnes souffrant d'une urticaire, une éruption cutanée largement méconnue, dont la forme chronique touche près de 2 % de la population mondiale, selon l'Organisation mondiale de l'allergie.

« L'urticaire se manifeste par des lésions rougeâtres, surélevées, mal délimitées, généralement prurigineuses et accompagnées de démangeaisons, explique la Dr Carla Irani, secrétaire générale de la Société libanaise d'allergie et d'immunologie. Ces lésions migrent sur différentes parties du corps, puis disparaissent en quelques heures, sans laisser de traces. »

Les spécialistes distinguent deux formes d'urticaires : aiguë, qui se traduit par des poussées qui peuvent durer jusqu'à six semaines ; et chronique spontanée, qui se traduit par des poussées qui surviennent d'une manière presque quotidienne et qui durent de six semaines à plusieurs mois, et parfois plusieurs années, avant de disparaître spontanément. « Les symptômes à eux seuls ne nous permettent pas d'établir la différence entre ces deux formes d'urticaires, puisqu'ils sont identiques dans les deux cas, souligne la Dr Irani. C'est la persistance des poussées qui nous permet de le faire. »

 

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La spécialiste précise que dans sa forme aiguë, l'urticaire pourrait avoir une cause allergique d'origine alimentaire ou médicamenteuse, ou une cause virale, c'est-à-dire infectieuse. Par contre, l'urticaire chronique spontanée est plus complexe. « Bien qu'il s'agisse d'une maladie allergique, les causes ne le sont pas, précise la Dr Irani. Dans cette forme de la maladie, le système immunitaire est mis en cause. C'est comme s'il se battait contre lui-même. » Chez ces personnes, des cellules jouant un rôle dans le système immunitaire seraient plus sensibles et déclencheraient des réactions inflammatoires. « L'urticaire chronique spontanée peut être liée à d'autres maladies auto-immunes comme la thyroïdite (inflammation de la thyroïde), le lupus, ou certaines maladies rhumatismales, poursuit la médecin. Le stress pourrait être un facteur aggravant de cette forme d'urticaire, mais il n'en est pas la cause. Parmi les urticaires chroniques spontanées figurent également les urticaires physiques, c'est-à-dire celles qui ont un facteur précipitant physique comme la pression, le soleil, le froid, les émotions, la température, l'alcool, le fait de se gratter, etc. »

 

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Impact sur la qualité de vie
L'urticaire chronique spontanée a un impact important sur la qualité de vie des patients. « La personne atteinte se sent souvent fatiguée, note la Dr Irani. Elle a des sensations de brûlure et des démangeaisons tellement fortes qui l'empêchent de sortir. Elle se sent malade. De plus, ces personnes consultent beaucoup les praticiens à la recherche d'une cause à leur malaise. Malheureusement, on ne la trouve presque jamais. » Et de constater que « l'urticaire chronique spontanée n'est pas encore bien classifiée en tant que maladie. C'est la raison pour laquelle, on se sent un peu perdu ».
Dans sa forme aiguë, l'urticaire touche plutôt les enfants, bien qu'elle puisse se déclencher à n'importe quel moment de la vie. Lorsqu'elle touche une personne âgée, il faut rechercher une cause inflammatoire. Dans sa forme chronique, elle affecte beaucoup plus les femmes que les hommes et apparaît principalement entre 20 et 40 ans. Elle peut aussi récidiver.

Quelle que soit la forme de l'urticaire, le traitement reposait essentiellement, jusqu'à une période récente, sur l'administration aux patients de la cortisone par voie orale. « C'est le principal problème que nous rencontrons, parce que les patients ont tendance à en prendre beaucoup, avec tout ce que cela peut présenter comme effets secondaires, note la Dr Irani. La cortisone par voie orale à long terme n'est donc pas une solution. Selon les nouvelles recommandations, la cortisone doit être administrée pour une courte durée. De plus, on augmente les doses des antihistaminiques si la maladie n'est pas bien contrôlée à faibles doses. Selon les cas, nous pourrons avoir aussi recours à une nouvelle classe de médicaments qui a fait ses preuves chez les patients, améliorant leur qualité de vie. Il s'agit des anti-IgE, qui sont des molécules qui neutralisent ces anticorps essentiels à la réaction allergique. »

Le plus important pour la Dr Irani reste l'évaluation de la sévérité de la maladie. « Nous avons développé à cet effet un questionnaire qui aide le patient à le faire », avance-t-elle. Baptisé Urticaire Control Test – UCT, il existe en anglais. « Nous œuvrons pour sa validation en langue arabe, ajoute-t-elle. Cet outil permet aussi au médecin de mieux gérer le traitement. »

 

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