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Santé - Vacances

Comme chaque année : bronzage, oui, mais surtout protection...

Avec le début de la saison de plage, les spécialistes renouvellent leurs mises en garde contre les effets délétères de l'astre doré.

L’usage des écrans vise à réduire les effets néfastes des UV sur la peau. Il ne doit être en aucun cas considéré comme un moyen pour augmenter la durée d’exposition au soleil. Photo Bigstock

« Et maintenant, opération bronzage! » Confortablement installée sur sa chaise longue, une fana de la plage règle son chronomètre et entame son bain de soleil. Soucieuse d'avoir un hâle uniforme, elle veille à assurer aux différentes parties de son corps une même durée d'exposition aux rayons de l'astre doré. Aussi, chaque quinze minutes, elle change de position : dos, ventre, côté droit puis gauche. Elle répète l'opération deux fois encore. Cette amatrice de la plage s'adonne à ce rituel de bronzage depuis plusieurs années déjà, à raison de deux à trois fois par semaine. Dès que le premier rayon de soleil pointe dans le ciel, elle enfile son maillot. La protection solaire, elle en fait fi, convaincue qu'elle est prémunie.

« L'exposition au soleil a un effet cumulatif », affirme le Dr Boutros Soutou, dermatologue, chargé d'enseignement à la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph. « Plus on s'y expose, plus on augmente le risque du cancer cutané, ajoute-t-il. Sans oublier que les rayons solaires ont aussi un effet délétère sur les cellules de la peau, accélérant ainsi le vieillissement cutané ou photovieillissement. »

Les personnes à peau blanche ou claire, celles qui ont une histoire familiale ou personnelle d'un cancer cutané ou encore des grains de beauté atypiques ont plus de risque de développer un cancer de la peau. À ces facteurs, s'ajoutent le nombre de brûlures causées par le soleil pendant l'enfance, le nombre d'expositions intenses et intermittentes au soleil, ainsi que l'exposition cumulée aux rayonnements solaires. Il ne s'agit pas donc de se priver de soleil, qui est bénéfique pour la vie et qui aide à synthétiser la vitamine D, une hormone vitale pour le maintien du capital osseux. Il s'agit plutôt de s'y exposer de façon modérée, en prenant les précautions nécessaires.

Précisons à ce stade que les rayonnements solaires qui arrivent sur terre sont les UVA, les UVB, la lumière visible et les infrarouges (qui donnent la sensation de chaleur). Les UVA et les UVB sont les plus nocifs. « L'intensité des UVA est faible, explique le Dr Soutou. Ces rayonnements arrivent sur le sol d'une manière constante tout au long de la journée, ce qui n'est pas le cas des UVB dont l'intensité atteint son pic entre 11h et 15h, période à laquelle il est déconseillé de s'exposer au soleil, d'autant que les UVB sont responsables des brûlures. Toutefois, les UVA et les UVB sont responsables à parts égales de l'effet cancérigène sur la peau. Quant à la lumière visible et aux infrarouges, ils seraient également nocifs puisqu'ils contribueraient au photovieillissement. »

 

Choisir sa crème solaire
De simples mesures permettent de se protéger des méfaits du soleil. Encore faut-il en être conscient de la nécessité. Le Dr Soutou constate dans ce cadre qu'« à la suite des campagnes de sensibilisation aux méfaits du soleil et au cancer de la peau, de nombreuses personnes prennent des précautions ». « Hélas, cela ne dure pas longtemps », remarque-t-il.

En quoi consiste la protection ? « Il s'agit, en premier lieu, d'appliquer un écran solaire », répond le Dr Soutou. Ces produits, rappelle-t-il, « bloquent uniquement les UVA et les UVB » et existent sous deux formes, chimique et minérale. « Les crèmes solaires à filtre chimique sont composées de molécules qui vont être absorbées par la peau et qui vont bloquer les UV, souligne le spécialiste. Les crèmes minérales, par contre, vont former un obstacle physique aux rayons ultraviolets. Le problème de ces produits réside dans leur texture sèche à la couleur blanchâtre, ce qui rend leur absorption par la peau difficile. »

La crème solaire est choisie en fonction du type de la peau, de la nature d'activité et de la durée d'exposition au soleil. Un écran SPF 30, à titre d'exemple, est ainsi indiqué à une personne « à la peau mate, qui ne s'expose pas durant les périodes ensoleillées ». Le SPF (Sun Protection Factor ou facteur de protection solaire) indique le niveau de protection contre les UVB. Plus il est élevé, plus l'action de photoprotection est élevée. Il existe quatre niveaux de SPF : de 6 à 10 (protection faible), de 10 à 25 (protection moyenne), de 30 à 50 (protection haute) et 50+ (protection très haute).

Quid de l'innocuité des crèmes solaires ? « Pendant longtemps, on a pensé que les écrans pourraient être carcinogènes ou avoir un effet hormonal œstrogénique. Or, à ce jour, les études menées dans ce sens ont conclu que ces effets délétères sont inexistants », rassure le Dr Soutou. Il souligne en outre qu'au nombre des appréhensions liées à l'utilisation des crèmes solaires reste celle de la synthétisation de la vitamine D. « On avait peur qu'en bloquant les UVB, ces crèmes vont diminuer la production par la peau de cette vitamine, note le spécialiste. Les études ont montré que ce risque n'existe pas avec l'usage de la crème solaire dans la vie courante. Par contre, ce risque est réel lorsqu'on a recours à une photoprotection solaire stricte pour des raisons multiples, comme le fait d'être à risque de développer un cancer de la peau ou de souffrir de maladies cutanées graves... Dans ces cas, il est vivement déconseillé de s'exposer au soleil pour augmenter sa vitamine D. Selon les nouvelles recommandations, ces personnes à risque doivent prendre la vitamine D en supplément. » Et le Dr Soutou de signaler que de nouvelles molécules, administrées par voie orale ou en sous-cutanée, sont susceptibles d'assurer une meilleure photoprotection contre les UV, « en réduisant la gravité des brûlures, la photosensibilité et les dégâts dus au soleil ». « Ces molécules sont toujours en phase d'étude, mais les résultats semblent être prometteurs », conclut-il.

 

Recommandations pour une protection solaire

– Éviter de s'exposer longtemps au soleil.
– Éviter de se mettre au soleil entre 11h et 15h.
– Appliquer régulièrement un écran solaire. L'usage des écrans vise à réduire les effets néfastes des UV sur la peau. Il ne doit être en aucun cas considéré comme un moyen pour augmenter la durée d'exposition au soleil.
– Les personnes rousses ou à la peau très claire ne doivent pas faire des bains de soleil.
– Les personnes blondes à peau claire doivent s'exposer progressivement au soleil, en augmentant chaque jour, de quinze minutes, la durée d'exposition sans protection solaire. Le reste de la journée, il faut appliquer une crème solaire.
– Éviter la position immobile, type bain de soleil, qui augmente le risque cumulé de l'exposition au soleil, même si on n'a pas de brûlures de peau.
– Ne pas utiliser des produits photosensibilisants.
– Privilégier la protection vestimentaire : chapeau à bords larges, vêtements, lunettes solaires...
– Ne pas utiliser les cabines de bronzage qui augmentent considérablement le risque de cancer de la peau.

Protection chez les enfants

– Chez les enfants de moins de 6 mois, éviter complètement l'exposition directe à la lumière solaire. Il faut toujours couvrir le nourrisson avec des vêtements et un chapeau. De plus, il faut lui appliquer un écran solaire, en petite quantité et seulement sur les parties nues du corps, lorsqu'on est dans l'impossibilité de le garder à l'abri du soleil.
– Chez les enfants âgés entre 6 mois et 2 ans, il faut protéger la peau. À cet effet, il est conseillé de garder l'enfant dans un milieu frais et de lui mettre des habits qui lui couvrent tout le corps. L'écran, de préférence une crème ou une lotion minérale, de SPF supérieur à 30, doit être appliqué vingt minutes avant l'exposition solaire avec une attention particulière aux lèvres, aux oreilles, au cou et au dos des mains. Il doit être répété toutes les deux heures, après chaque baignade, si l'enfant a transpiré ou si on l'a séché avec une serviette.
– Éviter d'exposer les enfants âgés de plus de 2 ans au soleil entre 10h et 16h. Il faut aussi leur assurer une protection vestimentaire et leur appliquer une crème solaire suivant les mêmes recommandations.
– L'essentiel reste d'éduquer l'enfant à avoir dès son jeune âge le bon comportement vis-à-vis du soleil.

 

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