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Santé - Diabète et ramadan

Bien manger pour contrôler sa maladie

Malgré les recommandations médicales, plus de 116 millions de musulmans diabétiques dans le monde insistent à observer le jeûne de ramadan, selon des études internationales. Une pratique qui n'est pas dépourvue de risques, puisqu'avec les changements des habitudes alimentaires et des horaires de prise des médicaments, de nombreuses complications sont à redouter : hypoglycémie et souvent une hyperglycémie (en cas de diabète de type 1), acidocétose (un coma suite à une hyperglycémie sévère non traitée) et déshydratation.
Autant de complications, parfois graves, qui ont poussé l'Alliance internationale du diabète et du ramadan (DAR) et la Fédération internationale du diabète (FID) à déconseiller le jeûne aux patients à haut et à très haut risque. Selon ces deux instances, ne peuvent pas jeuner : les personnes ayant eu un épisode d'hypoglycémie sévère, d'acidocétose ou d'un coma hyperosmolaire (hyperglycémie associée à des urines abondantes et une forte déshydratation) dans les trois mois qui ont précédé le ramadan ; les personnes qui ont des épisodes récurrents d'hypoglycémie ; les diabétiques de type 1; les personnes qui souffrent en plus de leur diabète d'une hypercholestérolémie et/ou d'hypertension... ou encore d'autres maladies graves ; les femmes diabétiques enceintes ou les femmes souffrant d'un diabète gestationnel ; les diabétiques présentant une insuffisance rénale ; les diabétiques présentant des complications macrovasculaires (touchant les gros vaisseaux) ; les personnes âgées à la santé fragile ; les diabétiques de type 2 dont la maladie est mal contrôlée ou ceux qui sont sous insuline ; les diabétiques qui exercent un travail physique très intense et les diabétiques qui prennent un traitement qui pourrait affecter leurs fonctions cognitives.
Si ces personnes insistent à observer le jeûne durant ce mois sacré, il est important qu'elles soient suivies par une équipe multidisciplinaire. Elles doivent aussi mesurer leur taux de glucose dans le sang plusieurs fois par jour. Elles doivent ainsi interrompre leur jeûne au cas où leur taux de sucre serait inférieur à 70 mg/dl ou supérieur à 300 mg/dl.
Peuvent jeûner, selon la DAR et la FID, les personnes diabétiques de type 2 dont la maladie est contrôlée par un mode de vie sain, des médicaments oraux ou de l'insuline. Toutefois, elles doivent observer leur glycémie de manière constante.
Les personnes diabétiques doivent en outre ajuster les doses des médicaments en concertation avec leur médecin traitant.

Conseils diététiques
Sur le plan diététique, les personnes diabétiques doivent opter pour une alimentation saine et faire en sorte d'éviter une prise de poids, ainsi que des épisodes d'hypoglycémie ou d'hyperglycémie. Il est ainsi conseillé :
– Pour rompre le jeûne, de remplacer les boissons servies avant l'iftar, notamment le jellab ou le jus à base d'abricots confits, qui regorgent de sucre, par 1 datte et deux verres d'eau auxquels on ajoute le quart d'une cuillère à thé de sel ou encore le jus d'une demi-orange ou un demi-verre de jus de fraises. Cela permet de rétablir le sodium qu'on a perdu au cours de la journée, mais aussi le potassium et le glucose.
– De prendre l'iftar le plus tôt possible. La moitié du plat doit être essentiellement composée de légumes. L'autre moitié comprendra des féculents (pâtes et riz complets, boulghour, friké...) et des protéines. Celles-ci peuvent être d'origine animale (poisson, viande, poulet) ou végétale (lentilles, pois-chiches, fèves...).
– De prendre un snack trois heures après l'iftar. Idéalement, les personnes diabétiques doivent consommer un fruit. Si elles ont envie d'une sucrerie, il est recommandé de privilégier la gelée aux fruits ou une crème au lait... Il est aussi conseillé de remplacer le sucre qui entre dans la préparation des pâtisseries par des édulcorants et de se servir uniquement d'une part n'excédant pas les 30 g ou 4x4 cm. Elles doivent par ailleurs éviter les pâtisseries frites.
– De prendre le souhour, ou repas du matin, le plus tard possible. Celui-ci doit comprendre des aliments riches en calcium (yaourt, fromage, lait...) et une portion de féculents (un demi-verre d'avoine, deux toasts, 30 g de pain...). Il est aussi possible de manger l'équivalent d'une cuillère à soupe de noix, de noisettes, d'amandes...

Malgré les recommandations médicales, plus de 116 millions de musulmans diabétiques dans le monde insistent à observer le jeûne de ramadan, selon des études internationales. Une pratique qui n'est pas dépourvue de risques, puisqu'avec les changements des habitudes alimentaires et des horaires de prise des médicaments, de nombreuses complications sont à redouter : hypoglycémie et...

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