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Économie - Énergie

Accord de Paris : les entreprises américaines moins frileuses que Trump

« Nous pensons que le changement climatique est réel et que la science fait foi », affirmait fin avril le patron de GE, Jeff Immelt. Sébastien Bozon/AFP

Donald Trump réserve encore sa décision concernant l'accord de Paris, mais plusieurs multinationales américaines n'ont pas attendu le verdict présidentiel pour s'engager à réduire leurs émissions de CO2, soucieuses de leur image comme de leur rentabilité.
Bien avant que ne plane la menace d'un retrait américain, Coca-Cola et le conglomérat industriel General Electric (GE) ont promis de réduire leur empreinte carbone de respectivement 25 % et 20 % d'ici à 2020, tandis qu'Apple se targue déjà d'utiliser 100 % d'énergies renouvelables pour ses activités aux États-Unis. « Nous pensons que le changement climatique est réel et que la science fait foi », affirmait fin avril le patron de GE, Jeff Immelt. Même des poids lourds du secteur énergétique, qui auraient a priori le plus à perdre, ont suivi le mouvement impulsé par l'accord de Paris de décembre 2015, qui vise à limiter la hausse du thermomètre mondial à moins de +2 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Le géant pétrolier Chevron « continue de soutenir l'accord de Paris parce qu'il constitue un premier pas vers un cadre international », assure à l'AFP une de ses porte-parole, Melissa Ritchie.

« Opportunités massives »
« Les entreprises s'engagent davantage sur le climat sans tenir compte de la décision (de M. Trump) parce que cela leur permet d'économiser de l'argent, de réduire les risques, et surtout parce que ça leur ouvre des opportunités massives », affirme à l'AFP Kevin Moss de World Resources Institute.
La donne économique a radicalement changé. De grands investisseurs se détournent des énergies fossiles et les entreprises sont pressées de toutes parts d'adapter leur modèle de croissance à un monde délesté du carbone. « Nos clients, partenaires et les États exigent des technologies qui produisent de l'électricité tout en réduisant les émissions », affirme M. Immelt.
Au cours des dernières années, les cours du pétrole se sont effondrés, le prix du baril évoluant autour de 50 dollars contre plus de 80 il y a dix ans. Résultat : les investissements dans cette énergie fossile sont devenus bien moins rentables. Le charbon n'a par ailleurs plus la cote aux États-Unis face au boom du gaz naturel qui émet moitié moins de CO2 lors de sa combustion.
Le coût des énergies renouvelables a parallèlement fondu sous l'effet des incitations publiques, dynamisant le secteur et le rendant plus attractif. American Electric Power, un des principaux producteurs d'électricité aux États-Unis, assure être déterminé à se « diversifier » et à investir « dans les renouvelables et dans d'autres innovations qui augmentent l'efficience (énergétique) et réduisent les émissions », déclare à l'AFP sa porte-parole Melissa McHenry. « Du fait des prix compétitifs du gaz naturel et du déclin des prix des renouvelables, continuer à se désengager du carbone est judicieux à nos yeux », soulignait la PDG du groupe d'énergie Duke Energy, Lynn Good, dans les colonnes du Wall Street Journal.
Jeremy TORDJMAN/AFP

Donald Trump réserve encore sa décision concernant l'accord de Paris, mais plusieurs multinationales américaines n'ont pas attendu le verdict présidentiel pour s'engager à réduire leurs émissions de CO2, soucieuses de leur image comme de leur rentabilité.Bien avant que ne plane la menace d'un retrait américain, Coca-Cola et le conglomérat industriel General Electric (GE) ont promis de...

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