« C’est (au tour des créanciers) de respecter leurs engagements comme nous l’avons fait », a déclaré le Premier ministre Alexis Tsipras, dans la nuit de jeudi à vendredi, au Parlement grec. Angelos Tzortzinis/AFP
Le gouvernement grec d'Alexis Tsipras attend désormais le déblocage d'une nouvelle tranche de prêts et un geste des créanciers de la Grèce sur l'allègement de la dette après l'adoption par le Parlement de nouvelles mesures d'austérité.
« La balle est dans le camp des créanciers, c'est leur tour de respecter leurs engagements comme nous l'avons fait », a déclaré le Premier ministre Alexis Tsipras, à l'issue du vote au Parlement dans la nuit de jeudi à vendredi de mesures équivalant à 4,9 milliards d'euros (5,5 milliards de dollars) de nouvelles coupes dans les retraites et de hausses d'impôts. « Nous attendons et nous méritons une décision lundi lors de l'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) sur le règlement de la dette publique, qui correspondrait aux sacrifices du peuple grec », a-t-il souligné devant les médias tôt hier. Le gouvernement d'Alexis Tsipras ne cesse d'imputer à l'Allemagne le retard pris dans les négociations sur l'allègement de sa dette, un sujet que Berlin n'est pas très désireux d'aborder à quelques mois d'élections cruciales.
Réclamé par les créanciers, UE et FMI, ce nouveau paquet de mesures n'a été approuvé que par la coalition gouvernementale forte des 153 députés sur 300 du parti de gauche radicale Syriza d'Alexis Tsipras et du petit parti souverainiste Anel. Sur 281 députés présents, 128 ont voté contre. Mais deux articles destinés à partiellement compenser ces mesures, la suppression des avantages fiscaux des députés et la réduction de la TVA pour les équipements agricoles de 24 % à 13 %, ont été votés par une grande majorité de députés.
Quelques heures avant l'adoption de la loi, des incidents ont éclaté devant le Parlement, spectaculaires, mais brefs.
Besoin d'engagements clairs
Les nouvelles mesures de rigueur doivent être appliquées dans les années suivant la fin du plan actuel d'aide (2015-2018), soit entre 2019 et 2021, dans le cadre du budget de moyen terme débattu depuis lundi au Parlement. La nouvelle loi comprend également d'autres mesures de compensation, comme des aides sur les loyers et les médicaments pour les plus démunis.
L'adoption de ces mesures est une condition pour le déblocage d'une tranche de 7 milliards d'euros (7,8 milliards de dollars) de prêts internationaux, qui serviront notamment à rembourser 4 milliards d'euros (4,5 milliards de dollars) à la BCE le 20 juillet et deux milliards à des investisseurs privés.
Le gouvernement mise surtout désormais sur des engagements clairs de ses partenaires sur des mesures facilitant pour la Grèce le remboursement de son énorme dette publique (179 % du PIB). « Après sept ans de crise, nous espérons finalement avoir un accord global (avec les créanciers) qui comprendra des mesures d'allègement de la dette », a expliqué Alexis Tsipras à l'Assemblée. Avouant que les nouvelles mesures sont « difficiles », il a toutefois espéré qu'elles contribueraient « à la stabilité du pays et la reprise ». Toutefois, malgré la politique stricte d'austérité imposée depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, l'économie grecque peine à sortir de la récession : le PIB s'est contracté de 0,5 % sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016.
Source : AFP