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Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner... - Pour préserver l’espoir

« Seuls ceux qui m’ont enlevé connaissent mon sort »

Des milliers de personnes ont disparu pendant la guerre du Liban. Leur sort reste inconnu. Dans le cadre du projet « Fus'hat Amal »*, nous publions le portrait de l'une d'elles.

Je m'appelle Ahmad.

J'étais vendeur dans un magasin de vêtements pour enfants dans les souks de Saïda. Compte tenu de mon métier, je devais rester toujours élégant. Ainsi, tous les matins, je prenais le temps de repasser moi-même mes vêtements, ce qui me valait les moqueries de mes proches. Le soir, je rentrais à la maison, content de retrouver mes neveux et nièces, qui m'attendaient, impatients de jouer avec moi et de découvrir si je leur avais rapporté quelque chose du magasin.

J'étais surtout très attaché à ma nièce Nariman. J'essayais de lui apprendre à marcher. Mes méthodes n'étaient pas toujours appréciées par ma sœur, Nour, qui me reprochait gentiment d'encourager sa fille à marcher en lui offrant des bonbons...

Un soir de février 1985, j'ai quitté la maison pour passer la soirée chez mon ami Abd à Abra. Il étudiait la médecine dentaire en Roumanie et était de passage au Liban.
Plusieurs amis nous ont rejoints et nous avons passé quelques heures à bavarder. Après nous être dit au revoir et nous être promis de rester en contact, je suis reparti en voiture.

Ce qui s'est passé ensuite, seules les personnes qui m'ont enlevé cette nuit-là le savent.
Mon nom est Ahmad Tabchi. J'avais 27 ans. Ne laissez pas mon histoire s'interrompre ici.

 

* « Fus'hat amal » est une plateforme numérique qui rassemble les histoires des personnes disparues au Liban. Le projet est financé par le Comité international de la Croix-Rouge, l'Union européenne, le National Endowment for Democracy et la Fondation Robert Bosch.
Des histoires d'autres personnes ayant disparu durant la guerre sont disponibles sur le site Web de Fus'hat amal à l'adresse: www.fushatamal.org
Si vous êtes un proche d'une personne disparue, vous pouvez partager son histoire sur le site du projet ou contacter Act for the Disappeared aux 01/443104, 76/933306.

 

Tous les témoignages dans notre dossier

Disparus de la guerre civile : S'ils pouvaient témoigner...

Je m'appelle Ahmad.
J'étais vendeur dans un magasin de vêtements pour enfants dans les souks de Saïda. Compte tenu de mon métier, je devais rester toujours élégant. Ainsi, tous les matins, je prenais le temps de repasser moi-même mes vêtements, ce qui me valait les moqueries de mes proches. Le soir, je rentrais à la maison, content de retrouver mes neveux et nièces, qui m'attendaient,...

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