Un « succès inattendu » pour la marche avec les forces spéciales de l’armée

Une marche pour rapprocher les citoyens de l'armée, et en particulier des forces spéciales, dont le mot d'ordre est la discrétion, a été organisée hier en trinôme par la réserve des cèdres du Chouf, l'ONG Jabalna et les forces régulières. C'est ainsi que des milliers de personnes ont déambulé aux côtés des militaires, très applaudis par un public enthousiaste, dans les sentiers de la réserve, dans des conditions climatiques idéales. Aimables et souriants, les soldats se sont prêtés au jeu du selfie. « Nous avons eu une permission, juste pour cette journée, d'être pris en photo », explique à L'Orient-Le Jour un soldat qui souhaite garder l'anonymat. « Cette marche a rapproché les civils de l'armée », se félicite-t-il.

Les civils, eux, semblaient ravis, comme ce couple de sexagénaire, venu d'Antélias : « C'est très agréable. Nous sommes venus de toutes les régions. Nous parlons avec des accents différents mais nous sommes un seul Liban. » Petits et grands, toutes confessions confondues, tous ont suivi le circuit prévu pour la marche qui avait pour thème : « Une randonnée avec un commando. » Une ambiance chaleureuse, familiale et agréable a dominé la journée. Des chants ont été entonnés par des groupes de jeunes le long du chemin, afin de motiver les troupes.

La ligne de départ était saturée. Sur plusieurs centaines de mètres, il était difficile de marcher à son rythme. C'est ce qu'a remarqué Kristin, venue avec ses enfants. « C'était bondé. Je pense qu'ils auraient dû faire des groupes pour espacer les marcheurs. » Mais la famille n'a pas été déçue. « Nous sommes venus pour l'armée, dit-elle. Les soldats sont très gentils. Ils nous ont aidés. Nous avons tous pris des photos avec eux. C'était très amusant. »

Il faut dire que le nombre de participants était « bien supérieur aux inscriptions en ligne » selon Charles Noujaim, président de l'Association de la réserve des cèdres du Chouf, qui co-organisait la marche. « On ne s'attendait pas à avoir dix mille personnes, mais plutôt cinq ou six mille. » Il a donc fallu s'adapter à la dernière minute face à ce succès inattendu et affréter des cars supplémentaires pour transporter gratuitement les marcheurs.

Expérience « géniale »
Le parcours de la marche avait été « choisi avec les commandos de l'armée, nous avons ensuite travaillé avec Jabalna », explique-t-il. Neuf kilomètres, avec un léger dénivelé et une vue plongeante sur la Békaa. Le sentier était poussiéreux et tapissé de cailloux, ce qui rajoutait une difficulté à la marche. Le chemin, bordé de cèdres, faisait cependant oublier les trois heures de marche, avec une vue imprenable sur la vallée verdoyante, sous un soleil d'été.

Le rendez-vous était fixé entre 6h30 et 7h00, en fonction du lieu de départ (neuf au total, dont Saïda, Jezzine...). Il s'est fait sans encombre, mais avec des délais plus longs que prévu, en raison de l'importance du nombre de participants. « Plus d'une heure de retard », s'énerve Alice, expatriée française, qui retient tout de même une expérience « géniale, dans un cadre superbe ».

Le long du sentier, l'on pouvait s'arrêter à trois points où se trouvaient des ambulances de la Croix-Rouge libanaise et des commandos pour vérifier que tout allait bien. La sécurité était de toute évidence parfaitement assurée, puisque « des commandos en civil surveillaient la marche », précise Charles Noujaim, au cas où quelqu'un aurait eu un malaise.

Le premier parcours, malgré le peu de dénivelé, était sportif, mais a permis aux commandos de connaître les civils qu'ils protègent dans un autre cadre et aux civils d'avoir une autre vision de leur armée.