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Liban - Médias

Face à la crise chronique de la presse, le cabinet prend son temps...

Le plan de soutien à la presse écrite, élaboré par Melhem Riachi, devrait être examiné lors du prochain Conseil des ministres.

Si le cabinet Hariri accorde la priorité à la mise en application du plan de production de l'électricité et aux contacts entrepris actuellement en vue d'adopter une nouvelle loi électorale, il semble négliger dans le même temps des dossiers tout aussi importants liés à l'identité du Liban, mais aussi et surtout au quotidien de nombre de familles. Tel est le cas, entre autres, de la question de l'aide qui devrait être accordée aux médias, et plus particulièrement à la presse écrite.

Depuis quelques années, la presse libre et indépendante, qui a longtemps été l'une des spécificités du Liban dans son entourage arabe, fait face à des crises chroniques. Ils en veulent pour preuve le fait que de grands quotidiens ont dû cesser de paraître, condamnant au chômage des centaines de journalistes, de maquettistes et d'employés administratifs.

Face à cette grave situation, le ministre de l'Information, Melhem Riachi, a présenté au Conseil des ministres un plan de soutien à la presse écrite, mais ce dernier n'a toujours pas été discuté lors des séances du gouvernement.

 

(Lire aussi : L’État veut-il réellement sauver la presse écrite ?)

 

Interrogé sur ce plan par L'Orient-Le Jour, M. Riachi souligne qu'il « ne comprend pas » les raisons de l'atermoiement du cabinet à cet égard. « J'ai demandé que ce dossier figure à l'ordre du jour du prochain Conseil des ministres, rappelle-t-il. Sinon, je tiendrai une conférence de presse et je mettrai les points sur les "i" une bonne fois pour toutes », déclare-t-il d'un ton déterminé, relevant qu'à plusieurs reprises, la priorité était accordée à l'étude du budget 2017 et à l'examen de la loi électorale.

Prié d'exposer quelques mesures prévues dans son plan, le ministre de l'Information fait état d'une subvention de 500 livres libanaises que recevront les journaux pour chaque numéro vendu. « Les factures d'électricité, de téléphone mobile et d'eau des journalistes seront réduites de moitié », ajoute Melhem Riachi, avant de poursuivre : « Le plan prévoit aussi le paiement par l'État des cotisations sociales des journalistes. Il se substitue donc aux administrations des journaux sur ce plan. » Le ministre note, toutefois, que cette mesure sera appliquée pour une période de deux ans.

Des sources au sein de l'ordre des journalistes indiquent dans ce cadre à L'OLJ que le conseil de l'ordre avait présenté au ministre de l'Information une série de propositions à même de sauver le secteur.

 

(Lire aussi : L’État veut-il réellement sauver la presse écrite ?)

 

« À quoi pense le gouvernement? »
À l'instar de Melhem Riachi, le ministre de l'Éducation, Marwan Hamadé (qui a été pendant de nombreuses années l'un des piliers de l'équipe journalistique du Jour puis de L'Orient-Le Jour), stigmatise ce qu'il appelle « l'absence de l'Àtat » dans plusieurs domaines, dont celui de la presse écrite.

Joint par L'OLJ, M. Hamadé ne manque pas de dresser ce constat fort : « La presse écrite n'est pas dans les priorités de ceux qui établissent (et approuvent) l'ordre du jour des séances gouvernementales. Ces priorités sont ailleurs, dans les chambres de gaz et les navires de pétrole. »

Pour ce qui est des raisons qui ont aggravé la crise, le ministre Hamadé estime qu'« une coalition d'intérêts vise à étouffer la presse par la faillite, alors que nombre de pays prévoient des subventions aux quotidiens, pour protéger ce secteur ».

Marwan Hamadé va même plus loin. « Il est du devoir impératif de l'État de soutenir un secteur qui a distingué le Liban de son entourage, souligne-t-il. Il était une bulle d'oxygène alimentée par les talents de journalistes courageux, de reporters et photographes audacieux, de caricaturistes d'exception, d'éditorialistes distingués », note-t-il. Et de conclure : « Il est dommage que tous ces talents disparaissent parce que le gouvernement n'y pense pas. D'ailleurs, je me demande à quoi il pense. »

Quant au ministre de l'État à la Planification, Michel Pharaon, il fait savoir à L'OLJ que « s'il y a un projet sérieux pour redresser la presse écrite, il sera à l'ordre du jour des séances du Conseil des ministres ».

 

 

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