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Liban - Lebanese Diaspora Energy

Signature du premier décret de recouvrement de la nationalité

« Comme vous avez un devoir de fidélité envers votre pays d'adoption, vous avez également un devoir de fidélité envers la mère patrie », lance Michel Aoun aux émigrés réunis au BIEL.

Michel Aoun signant le décret de recouvrement de la nationalité, avec Saad Hariri.

Le parterre de personnalités libanaises ou d'origine libanaise au BIEL, hier, était impressionnant : pour sa quatrième édition, le congrès « Lebanese Diaspora Energy » (LDE), qui se tient depuis hier à Beyrouth, a atteint un record de participation avec près de deux mille émigrés d'une centaine de pays, sans compter les invités libanais.

Des discours émanait une émotion palpable envers la mère patrie, qui tranche avec les problèmes du quotidien que l'on expérimente à Beyrouth. Le portrait de l'émigré de première génération qui, à force de travail acharné, arrive à se faire une position et à éduquer sa famille peut nous paraître un peu cliché.Pour ces descendants de Libanais, il est une réalité : il s'agit de leur père ou de leur grand-père. Et malgré leur adaptation parfaite à leur milieu d'aujourd'hui, ils insistent tous sur les « valeurs libanaises » qu'on leur a inculquées, sur cette « libanité » dont ils sont si fiers.

Au premier rang, le président de la République Michel Aoun et le Premier ministre Saad Hariri, les anciens présidents Amine Gemayel et Michel Sleiman, ainsi que de nombreuses personnalités, notamment le moteur de cette initiative depuis quatre ans, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil.

Le sujet vedette de cette première demi-journée était sans conteste le recouvrement de la nationalité. En grande pompe, le ministre Bassil a demandé aux présidents Aoun et Hariri de se joindre à lui pour signer le premier décret de recouvrement de la nationalité. Dans un atelier de travail suivant, une responsable du comité d'examen des dossiers de recouvrement de la nationalité a indiqué que dix autres décrets sont prêts pour la signature. Elle a expliqué la procédure qui consiste à remplir des formulaires avec le maximum d'informations disponibles : si le dossier est jugé recevable, une enquête sera ouverte par la Sûreté générale pour déterminer les origines de la personne. Elle a par ailleurs insisté sur la simplification de la procédure et le raccourcissement des délais, tout comme elle a mis l'accent sur le suivi.

Pour entrer en contact avec les responsables concernés et présenter leur dossier, les émigrés peuvent consulter le site www.lebanity.gov.lb, avec une possibilité d'écrire à support@foreign.gov.lb s'ils ont besoin d'un soutien.

Toutefois, aucun des responsables qui ont abordé ce sujet hier n'a fait mention du fait que ces descendants d'émigrés devraient avoir des ancêtres mâles pour profiter de la loi, les femmes libanaises étant toujours juridiquement incapables de transmettre leur nationalité...

 

(Lire aussi : Plus de 2 000 participants attendus à la conférence de la Lebanese Diaspora Energy)

 

Pourquoi les jeunes émigrent-ils ?
Gebran Bassil, lui, a insisté sur les divers sujets intéressant les émigrés, dont le recouvrement de la nationalité n'est pas le moindre, évoquant sans ambages le mot « droit » : le « droit à des formalités plus faciles de recouvrement de la nationalité », le « droit à six députés dans la nouvelle loi électorale pour les six continents », le « droit à des consuls honoraires dans chaque pays », le « droit à une véritable plateforme numérique pour relier le Liban et sa diaspora », le « droit à des maisons de l'émigré » dont plusieurs seront inaugurées ce week-end à Batroun, le « droit à une feuille de route économique entre le Liban et les pays de la diaspora » ou encore le « droit à des opportunités d'investissement par un Fonds libanais pour la diaspora (LDF) ».

Le président de la République a appelé pour sa part les participants à ne pas oublier la civilisation d'où ils viennent. « Vous êtes la fierté de votre pays d'origine, a-t-il dit. Et comme vous avez un devoir de fidélité envers vos pays d'adoption, vous avez un devoir de fidélité envers la mère patrie. » Le président s'est en outre interrogé sur les raisons qui continuent de pousser les jeunes à se tourner vers d'autres pays, à tout quitter et tout sacrifier pour émigrer. « Je suis convaincu que si nous trouvons des réponses honnêtes à ces questions, nous commencerons à bâtir un État », a-t-il ajouté.

 

(Lire aussi : Bassil : La nouvelle loi électorale doit accorder des droits aux émigrés)

 

 

« Le cèdre est dans mon ADN »
Plusieurs personnalités parmi les descendants de Libanais ont été appelées à la tribune hier, au cours de la séance d'inauguration. L'une d'elles est Béatrice Atallah, magistrate de formation, ministre des Affaires étrangères de Madagascar et présidente de la Conférence des ministres francophones. De mère malgache et de père libanais, elle se dit fortement influencée par les valeurs libanaises. À L'OLJ, elle assure que « c'est le pays cher à notre cœur, notre père, arrivé à Madagascar avec l'armée française, nous ayant inculqué toutes les valeurs libanaises, nous poussant à nous tourner vers les études ». Elle affirme avoir visité Butmé, le village de son père au Chouf, où elle a notamment retrouvé des plantes qu'il avait cultivées chez eux.

« Aujourd'hui, j'ai découvert un pays différent de l'image de guerre qui nous parvenait et des échos plutôt négatifs parvenant des travailleuses malgaches au Liban, poursuit-elle. Je souffrais qu'il y ait cette idée du Liban, j'ai mené des enquêtes à ce propos, et c'est pour cela que nous avons créé une direction de la diaspora au ministère. » Pratiquement, comment développer les relations entre les deux pays ? « J'ai proposé au président de la République de désigner un consul honoraire à Madagascar afin de rapprocher ces deux pays qui ont des similitudes, surtout qu'ils sont tous deux francophones », répond-elle.

En tant que femme ayant réussi en politique, que dit-elle aux Libanaises ? « Il est vrai que leur parcours n'est pas facile, dit-elle. Les femmes libanaises ont de la détermination et du courage. Il suffit de ne pas avoir peur et de bien faire ce que l'on fait, et nous serons respectées pour cela. J'espère que, dans la loi électorale en gestation, on décidera d'un quota pour les femmes. »

Autre figure : Luis Abinader, candidat à la présidence de la République dominicaine, un pays où la diaspora libanaise est estimée à quelque 80 000 personnes, selon lui. Il a martelé sa « grande fierté d'être descendant de Libanais et d'avoir le cèdre dans (son) ADN ».

Dans le discours de Nick Rahal, plusieurs fois membre du Congrès américain, les mots « travail assidu » reviennent à de très nombreuses reprises pour parler de ses 38 ans au Congrès américain comme du parcours de sa famille. L'homme politique a évoqué ses voyages au Liban en des temps troublés et insisté sur le fait de « croire toujours plus fort en un Liban souverain, libre et indépendant ».

Le LDE se poursuivra aujourd'hui et durant le week-end, avec plus d'ateliers de travail, l'inauguration de maisons de l'émigré à Batroun et une rencontre avec le président de la République.

 

Pour mémoire

Les congrès de la LDE, des événements qui gagneraient à être sectorisés

Le parterre de personnalités libanaises ou d'origine libanaise au BIEL, hier, était impressionnant : pour sa quatrième édition, le congrès « Lebanese Diaspora Energy » (LDE), qui se tient depuis hier à Beyrouth, a atteint un record de participation avec près de deux mille émigrés d'une centaine de pays, sans compter les invités libanais.
Des discours émanait une...

commentaires (2)

LA DIASPORA EST CONSTITUEE DE VRAIS LIBANAIS QUI VEULENT LE BIEN DU LIBAN... LA OU CA CLOCHE C,EST AVEC NOS ABRUTIS ELUS ALIBABISTES QUI S,EN FOUTENT DE TOUT...

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 58, le 05 mai 2017

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Commentaires (2)

  • LA DIASPORA EST CONSTITUEE DE VRAIS LIBANAIS QUI VEULENT LE BIEN DU LIBAN... LA OU CA CLOCHE C,EST AVEC NOS ABRUTIS ELUS ALIBABISTES QUI S,EN FOUTENT DE TOUT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 58, le 05 mai 2017

  • Le recouvrement de la nationalité poussera-t-il les libanais à revenir ou aimer plus le Liban ?Le doute est grand .

    Antoine Sabbagha

    12 h 47, le 05 mai 2017

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