Ukraine: le procès de l'ex-président Ianoukovitch ajourné au 18 mai

La justice ukrainienne a ajourné jeudi jusqu'au 18 mai le procès pour "haute trahison" de l'ancien président Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie depuis sa destitution, afin de lui permettre de témoigner par visioconférence.

Accusé de "haute trahison" et d'avoir "violé l'intégrité territoriale" de l'Ukraine et risquant en théorie la prison à vie, le président déchu souhaite témoigner afin que des "conclusions objectives" puissent être établies par la justice, a déclaré son avocat Vitali Serdabs lors de cette première audience.
Le tribunal de Kiev où se déroule le procès a accepté cette demande et a décidé de reporter au 18 mai la prochaine audience.

Viktor Ianoukovitch a fui en février 2014 à Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, à la suite de plusieurs semaines de contestation pro-européenne à Kiev, réprimée dans le sang. Il a été destitué le 22 février par le Parlement.

Vladimir Poutine a par la suite révélé que cette fuite avait été rendue possible grâce à une opération spéciale élaborée à Moscou et destinée à exfiltrer Viktor Ianoukovitch.

Les nouvelles autorités pro-occidentales de Kiev ont exigé à plusieurs reprises l'extradition de M. Ianoukovitch. Elles espèrent que sa condamnation pour "haute trahison" permette de renforcer la pression internationale sur la Russie, accusée de soutenir les séparatistes prorusses dans l'est du pays, ce que Moscou dément.

La justice ukrainienne a déjà eu recours à la visioconférence pour faire témoigner Viktor Ianoukovitch en novembre, dans le cadre du procès de policiers antiémeute accusés d'avoir tiré à balles réelles sur des manifestants durant le soulèvement du Maïdan.

Plus d'une centaine de manifestants et d'une vingtaine de policiers ont été tués au cours de ce soulèvement, qui a été suivi par l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie et par le déclenchement d'une insurrection séparatiste dans l'est industriel du pays, qui a fait plus de 10.000 morts en trois ans.