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À La Une - élections

Législatives anticipées au Royaume-Uni, le pari de Theresa May

Le scrutin anticipé "ne change pas les plans" des 27, a réagi un porte-parole du président du Conseil européen.

La Première ministre britannique Theresa May a appelé mardi à la tenue d'élections législatives anticipées le 8 juin afin de renforcer sa majorité en vue des négociations du Brexit. AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

La Première ministre conservatrice britannique Theresa May a créé la surprise mardi en appelant à la tenue d'élections législatives anticipées le 8 juin, un pari destiné à renforcer sa majorité parlementaire en vue des négociations du Brexit.

Les divisions au Parlement de Westminster "menacent nos chances de faire du Brexit un succès. Tenir ces élections est l'unique moyen d'assurer la stabilité pour les années à venir", a-t-elle expliqué dans une déclaration solennelle devant sa résidence officielle du 10, Downing Street.

Pour valider la tenue du scrutin, trois ans avant sa date prévue, Mme May doit encore obtenir mercredi l'aval du Parlement à la majorité des deux tiers. Cela ne devrait pas poser de problème puisque le leader de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a immédiatement "accueilli favorablement" l'annonce, alors même que son parti est au plus bas dans les sondages.

La Chambre des Communes sera dissoute le 2 mai, a précisé le chef du groupe conservateur David Lidington.

 

 

 

 

2017 sera ainsi la quatrième année de suite marquée par un vote crucial pour l'avenir du Royaume-Uni, après le référendum sur l'indépendance de l'Ecosse en 2014, les législatives de 2015 et le référendum sur le Brexit en juin 2016.

La perspective d'élections pouvant renforcer l'assise politique de la Première ministre a aussitôt fait grimper la livre sterling qui a atteint son plus haut en deux mois face au dollar, le jour-même où le FMI relevait ses prévisions de croissance pour le pays à 2% en 2017, vu la solidité de l'activité économique.

Côté UE, avec laquelle les négociations devraient commencer fin mai/début juin pour un divorce effectif prévu pour fin mars 2019, le scrutin anticipé "ne change pas les plans" des 27, a réagi un porte-parole du président du Conseil européen Donald Tusk. "C'est Hitchcock qui a réalisé le Brexit : d'abord un séisme, puis la tension monte", a ironisé M. Tusk sur son compte Twitter après ce énième rebondissement depuis le référendum du 23 juin.
Plus sérieusement, le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel a espéré que ces élections apportent "plus de clarté et de prévisibilité" dans les négociations avec l'UE.

Mme May compte tirer profit de la faiblesse des travaillistes dans les sondages pour asseoir son autorité et conforter sa majorité. D'autant qu'elle a pris les rênes de l'exécutif, sans être élue, quelques jours après le coup de tonnerre du référendum qui a entrainé la démission de son prédécesseur David Cameron.

 

(Lire aussi : Brexit : l’UE veut dicter les conditions des négociations)

 


"Revirement spectaculaire"
Actuellement, le Parti conservateur ne dispose que d'une courte majorité de 17 députés et le gouvernement n'est pas à l'abri d'une rébellion dans son propre camp susceptible de freiner son action.

Or les sondages prédisent tous un boulevard aux Tories face aux travaillistes et leur leader gauchisant Jeremy Corbyn en cas d'élections anticipées : deux enquêtes publiées au cours du week-end par les instituts YouGov et ComRes donnent 21 points d'avance aux conservateurs sur le Labour.
"Elle est au plus fort politiquement et elle a tout intérêt à empocher ce soutien politique aujourd'hui" avant que cela ne devienne "extrêmement difficile pour elle", a commenté un diplomate européen. "La bonne nouvelle côté européen, c'est que du coup elle sera moins fragile pour encaisser toutes les concessions qu'elle devra faire", a-t-on ajouté de même source.

 

(Pour mémoire : Brexit : Londres tente de dégonfler la polémique sur la sécurité)

 

Un mandat renforcé permettrait également à Mme May d'aborder plus sereinement la question de l'Ecosse, qui réclame à cor et à cri un nouveau référendum d'indépendance en réponse au Brexit, rejeté par la majorité des Ecossais.
La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon a d'ailleurs immédiatement dénoncé "un des revirements les plus spectaculaires de l'histoire politique récente" destiné à "forcer un Brexit dur et imposer de nouvelles coupes budgétaires en chemin".

Le dirigeant du parti libéral-démocrate, Tim Farron, qui est également un partisan de l'UE, a quant à lui appelé les europhiles à saisir "cette chance pour changer la direction de notre pays" et "éviter le désastre d'un Brexit dur" souhaité par Mme May, impliquant une sortie du marché unique.

 

 

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