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À La Une - Iran

Rohani candidat à un second mandat "pour l'islam, pour plus de libertés, pour l'Iran"

Le président sortant peut s'appuyer sur son grand succès diplomatique, mais son bilan économique est en demi-teinte.

Le président Hassan Rohani a annoncé, le 14 avril 2017, qu'il était candidat à sa propre succession. AFP / ISNA / ATTA KENARE

Le président modéré iranien Hassan Rohani s'est porté vendredi candidat à l'élection présidentielle du 19 mai avec l'espoir d'obtenir un second mandat malgré les critiques des conservateurs et un bilan économique en demi-teinte.
Son principal concurrent, le religieux conservateur Ebrahim Raissi, une figure montante au sein du pouvoir, s'est inscrit le même jour sur la liste des candidats.

"Je suis venu de nouveau pour l'Iran. Je suis venu pour l'islam. Je suis venu pour plus de liberté, plus de sécurité et plus de progrès", a déclaré M. Rohani peu après s'être inscrit.
"Nous devons venir pour un islam modéré (...) Je demande à tous les Iraniens de venir de nouveau" aux urnes "pour l'Iran et pour l'islam", a-t-il ajouté.

Âgé de 68 ans et lui-même religieux, M. Rohani avait été facilement élu en 2013 dès le premier tour grâce au large soutien des partis modérés et réformateurs.
Toujours soutenu par ces groupes, il peut se targuer d'avoir conclu l'accord nucléaire historique avec les grandes puissances et ramené l'inflation de plus de 40% à environ 8% en moins de quatre ans.
La déception est cependant palpable dans la société sur le manque de progrès économique et un taux de chômage qui est passé de 10,5% à 12,4%. De même, les milliards de dollars d'investissements étrangers attendus ne sont pas venus.

(Lire aussi : « Mahmoud Ahmadinejad souhaite montrer qu’il peut encore exister politiquement »)

 

"Toujours du chômage"
S'il a réussi à apporter plus de liberté sur le plan social, l'Iran compte toujours des prisonniers d'opinion dont Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, des leaders de l'opposition du temps du président Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) qui sont en résidence surveillée depuis 2011.

L'arrivée au pouvoir du président américain Donald Trump, qui a critiqué durement l'accord nucléaire et imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran notamment à cause de son programme balistique et la situation des droits de l'Homme, a compliqué encore la tâche de M. Rohani accusé par les conservateurs d'avoir été dupé par les Occidentaux.

Conscient des difficultés des classes populaires, le gouvernement vient de décider de tripler l'aide directe à quelque 10 millions d'Iraniens (sur 80 millions d'habitants), une mesure critiquée par les conservateurs, selon lesquels M. Rohani cherche à acheter le vote des classes populaires.

Pour sa part, Ebrahim Raissi, 56 ans, a mis l'accent sur le chômage, qui frappe 3,3 millions de personnes.
"Dans les gouvernements passés, de bons progrès ont été accomplis. Malgré tous ces progrès, les gens demandent pourquoi il y a toujours du chômage. Avec une gestion non partisane, on peut sortir de cette situation", a déclaré M. Raissi.
Il s'est encore dit "le candidat de tous les Iraniens (...) et de tous ceux qui veulent la grandeur de ce pays", ajoutant qu'il mettrait l'accent sur "l'aide aux pauvres".

(Lire aussi : Les conservateurs iraniens misent sur l'unité pour battre Rohani)

 

"Respect"
Sur le plan international, M. Raissi a joué la modération en affirmant être partisan de "l'interaction avec tous les pays (...) mais avec du respect", à l'exception d'Israël, ennemi juré de l'Iran.
Ce proche du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avait été nommé il y a un an par ce dernier à la tête d'une puissante fondation caritative basée à Machhad (nord-est), seconde ville du pays.
La fondation gère le mausolée de l'imam Reza, huitième successeur du prophète selon les musulmans chiites, et possède de nombreuses sociétés en bâtiment et de service ainsi que d'immenses usines, terres agricoles et terrains à travers le pays.

M. Raissi a en outre travaillé plus de 20 ans au sein du système judiciaire, contrôlé par les religieux conservateurs.
Il est arrivé en tête des cinq personnalités choisies par quelque 3.000 conservateurs, membres d'un nouveau groupe, le "Front populaire des forces de la révolution islamique" créé en décembre. Un seul des cinq candidats sera retenu pour affronter M. Rohani.

Enfin, parmi les autres personnalités inscrites, figure Mahmoud Ahmadinejad, qui a pris ses distances avec les conservateurs. Il a affirmé que son inscription, malgré l'opposition du guide suprême, visait "seulement" à soutenir son adjoint Hamid Baghaie, qui se présente également.
Le Conseil des gardiens de la constitution, instance contrôlée par les religieux conservateurs, aura jusqu'au 27 avril pour approuver les candidats autorisés à participer au scrutin.

 

Pour mémoire

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Encore au moins UN SIÈCLE, pour arriver au niveau.... de la Bulgarie !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 36, le 15 avril 2017

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Commentaires (3)

  • Encore au moins UN SIÈCLE, pour arriver au niveau.... de la Bulgarie !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 36, le 15 avril 2017

  • LA THEOCRATIE OU POUR SE PRESENTER AUX PRETENDUES ELECTIONS ON DEVRAIT AVOIR AVANT L,ACCORD DU FAKIH N,EST QU,UNE MASCARADE... LES DEUX FACES DE LA MEME MONNAIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 56, le 15 avril 2017

  • UN EXEMPLE DE DÉMOCRATIE À SUIVRE DANS LA RÉGION DES ALLIÉS WAHABITES DE L'OCCIDENT .

    FRIK-A-FRAK

    17 h 41, le 14 avril 2017

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