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Liban - Citoyen grognon

Parlementaires de pacotille

Photo Marwan Assaf

L'autoprorogation se dessine. Les élections n'auront visiblement pas lieu. Quatre mois n'auront pas suffi aux politiciens libanais pour accoucher d'une loi électorale digne de ce nom, pour s'entendre ne serait-ce que sur l'aspect que prendra le scrutin, proportionnel, composite ou majoritaire. Trop occupés qu'ils sont à tirer la couverture chacun dans sa direction, dans le sens de la communauté religieuse qu'il représente, bien entendu. À se tricoter une loi sur mesure qui représenterait un maximum la communauté de chacun d'entre eux, confessionnalisme politique oblige !

Histoire de se perpétuer, comme toujours, de garder les mêmes personnes ou au mieux leurs descendants, de préserver les mêmes configurations à quelques exceptions près, et de régner en maîtres absolus, encore et encore. Laissant le citoyen pantois, en colère surtout. Lui qui avait tant espéré un réveil de conscience de ses dirigeants. Un sursaut qui pousserait la classe politique à dépoussiérer la vie publique. Un changement qui la ferait émerger de son irresponsabilité et de son immobilisme, qui l'inciterait à écouter les revendications citoyennes en faveur de l'alternance, du renouvellement de la caste politique, de la démocratie. Pour des lendemains meilleurs.

Mais point de réveil, ni de sursaut. Point de changement non plus. Point de démocratie surtout, ni de lendemains meilleurs. Prisonniers de leurs divisions et de leurs tiraillements, et sous prétexte d'éviter le vide, nos parlementaires se préparent à reconduire une nouvelle fois leur mandat, pour une année entière. Après deux prorogations, huit longues années de députation et autant d'années de privilèges personnels. Sourds aux critiques d'une société civile outrée, indifférents aux appels répétés du citoyen privé de son droit de vote.
Qui représentent-ils aujourd'hui, ces parlementaires de pacotille qui s'accrochent au pouvoir ? Plus personne, assurément. La question ne semble pas les inquiéter outre mesure. Les effleure-t-elle seulement ? La soif du pouvoir est si forte. Bien plus que la colère citoyenne.

Michel Aoun avait promis le changement. Mais quel changement avec une même classe politique au pouvoir, et corrompue de surcroît, qui brandit à présent la menace d'une crise islamo-chrétienne ? Le citoyen n'est pas dupe. Sa réponse ne saurait tarder. L'offense a dépassé les limites. Les réseaux sociaux sont déjà en ébullition, exprimant le dégoût d'une société civile prête à l'affrontement. La rue dira-t-elle son dernier mot ?
À moins d'un miracle de dernière minute qui modifierait totalement la donne.

Le citoyen grognon c'est aussi vous. Si vous avez été victime ou témoin de corruption, si vos droits ont été bafoués, racontez-nous votre expérience.


annemariehage@lorientlejour.com

 

L'autoprorogation se dessine. Les élections n'auront visiblement pas lieu. Quatre mois n'auront pas suffi aux politiciens libanais pour accoucher d'une loi électorale digne de ce nom, pour s'entendre ne serait-ce que sur l'aspect que prendra le scrutin, proportionnel, composite ou majoritaire. Trop occupés qu'ils sont à tirer la couverture chacun dans sa direction, dans le sens de...

commentaires (5)

C'est l'hégémonie du CPL et des FL sur les chrétiens qui est la raison principale de la pagaille. Les chrétiens indépendants ne l'accepteront jamais. CQFD

Un Libanais

15 h 18, le 13 avril 2017

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Commentaires (5)

  • C'est l'hégémonie du CPL et des FL sur les chrétiens qui est la raison principale de la pagaille. Les chrétiens indépendants ne l'accepteront jamais. CQFD

    Un Libanais

    15 h 18, le 13 avril 2017

  • CAVERNE D,ALI BABA ET DE SES SIMSOMIOTES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 51, le 13 avril 2017

  • Le Liban politique ? Recordman mondial incontesté de la sous-nullité évolutive ...

    Remy Martin

    11 h 01, le 13 avril 2017

  • Pays poubelle. Parlementaires a désintégrer d'une manière ou d'une autre. Dans ce bled pourri la civilité n'a plus de sens....

    Tabet Karim

    09 h 22, le 13 avril 2017

  • Yâ harâââm, yâ Anne-Marie El-HAGE ! Elle me fend le cœur, en se démenant pour des soi-disant "citoyens" pareils ! Äâââl "citoyens", äâââl !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 42, le 13 avril 2017

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