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Liban - Ordre des ingénieurs

Un CPL et deux indépendants favoris dans la course à la présidence

Le candidat des Forces libanaises, Nabil Abou Jaoudé, a retiré hier sa candidature.

Les ingénieurs et architectes de Beyrouth éliront aujourd'hui le nouveau président de leur ordre parmi les huit candidats (sur 12) encore en lice. Outre le président, l'assemblée générale élira également 5 nouveaux membres du conseil composé de 15 membres, qui se renouvelle par tiers chaque année. Selon des sources qui suivent l'échéance électorale, on s'attend à ce que 12 000 membres sur les 40 800 inscrits se rendent aujourd'hui aux urnes pour remplir leur devoir.

Conformément à une règle coutumière qui édicte une alternance confessionnelle à la tête de l'ordre, seuls des ingénieurs chrétiens ont posé cette année leur candidature en vue de succéder au président sortant, Khaled Chéhab, élu en avril 2014 pour un mandat de 3 ans. Il s'agit notamment de Pierre Geara, Paul Najm, Nabil Abou Jaoudé et Hiami Raï, tous anciens membres de l'ordre, ainsi que Jad Tabet, Nazih Bridi, Georges Ghanem, Michel Khoury et Michel Matta. Jusqu'à hier midi, quatre candidats, dont deux partisans et deux indépendants, étaient donnés favoris: Paul Najm (Courant patriotique libre), Nabil Abou Jaoudé (Forces libanaises), Pierre Geara et Jad Tabet.

L'appui annoncé, jeudi soir, par le courant du Futur et le mouvement Amal au candidat du CPL, venu renforcer le soutien apporté par le Hezbollah, a renversé la donne. Un observateur interrogé par L'Orient-Le jour a noté que « cette coalition est formée des partis relevant du président de la République, du Premier ministre et du président du Parlement, ainsi que du parti chiite omnipotent », estimant qu' « il serait difficile pour le candidat FL de poursuivre la bataille dans ce contexte ».

En effet, hier, en milieu de journée, Nabil Abou Jaoudé a annoncé son retrait. Lors d'une conférence de presse qu'il a tenue au Club de la presse, il a regretté que « la soif du pouvoir supplante la logique du service et (que) l'équation ordinale en soit l'otage ». Déplorant que la déclaration d'intention entre les FL et le CPL n'a pas été respectée, il a souligné que celle-ci se souciait de « protéger le droit à la différence, pour que cette dernière se transforme non en différend, mais en concurrence démocratique et constructive ». Il a dans ce cadre fait état du refus du Hezbollah et du mouvement Amal d'intégrer les FL dans la liste consensuelle.

 

« Une première en 20 ans »
L'ancien candidat a par ailleurs accusé le courant du Futur de s'être désolidarisé de sa formation. « Nous avons été abandonnés par nos proches, alors que nous nous sommes toujours tenus à leurs côtés », a-t-il accusé. À ce sujet, il a précisé à L'OLJ que « c'est bien la première fois depuis vingt ans que le courant du Futur et les Forces libanaises ne sont pas alliés dans une course électorale au sein de l'ordre des ingénieurs de Beyrouth ».

Prié de commenter les derniers développements qui ont abouti au désistement du candidat FL, M. Najm a indiqué que « les négociations au niveau des commandements ont généralement lieu à la dernière minute », attribuant le ralliement des partis à sa candidature par « la politique d'ouverture » que pratique sa formation. « Depuis l'avènement de Michel Aoun à la tête de l'État, le CPL est soucieux d'entretenir des relations avec toutes les composantes politiques », a-t-il observé, indiquant qu' « une telle approche s'est répercutée positivement au niveau des élections de l'ordre ».

En soirée, les ingénieurs FL ont tenu une assemblée générale au cours de laquelle ils ont décidé de reporter leurs voix en faveur de Jad Tabet, indépendant, soutenu par Naqabati, un mouvement relevant de Beyrouth Madinati. C'est en soirée également que le Parti socialiste progressiste (PSP) et les Kataëb ont décidé d'apporter leur soutien à cet architecte et urbaniste diplômé de l'Université américaine de Beyrouth (AUB). Une pétition d'intellectuels et de personnalités de la société civile en faveur de M. Tabet a également été publiée dans les colonnes de notre confrère an-Nahar.

Quant à Pierre Geara, ingénieur civil, diplômé de l'École supérieure d'ingénieurs de Beyrouth (ESIB), il se présente à titre personnel, tout en étant appuyé par le Parti national libéral (PNL). Hier, le parti de Dory Chamoun a publié un communiqué dans lequel il lui a réitéré son soutien, affirmant que sa position « ne se base pas sur des considérations partisanes étroites mais sur des critères de capacités ». « Pierre Geara jouit des compétences requises pour accéder à ce poste », souligne le texte, précisant que son programme « vise à organiser l'ordre des ingénieurs et à en moderniser les moyens d'action en vue de l'améliorer ».

Selon des sources proches de M. Geara, nombre d'ingénieurs qui étaient engagés aux côtés de M. Abou Jaoudé avant son retrait entendent apporter leur appui à ce candidat indépendant, mettant l'accent sur les facteurs de sympathie et les relations personnelles et professionnelles qui le lient à lui.
On saura donc cet après-midi sur lequel du candidat partisan ou des deux candidats indépendants les ingénieurs et architectes de Beyrouth auront porté leur choix.

 

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commentaires (2)

LE VIRUS MORTEL DE LA POLITIQUE DANS LES ECOLES ET LES UNIVERSITES... DOMMAGE !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 53, le 08 avril 2017

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Commentaires (2)

  • LE VIRUS MORTEL DE LA POLITIQUE DANS LES ECOLES ET LES UNIVERSITES... DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 53, le 08 avril 2017

  • Pourquoi faut-il toujours être appuyé par un parti politique pour des élections de ce type (professions libérales, étudiants, etc.)??? Ne faut-il pas voter selon les compétences du candidat seulement???

    NAUFAL SORAYA

    07 h 42, le 08 avril 2017

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