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Moyen Orient et Monde - Syrie

Maison-Blanche et Pentagone examinent de possibles options militaires en Syrie

Washington appelle au départ d'Assad ; Erdogan prêt à soutenir une intervention.

Une victime de l’attaque chimique de Khan Cheikhoun, dans un hôpital hier à Idleb. Omar Haj Kadour/AFP

L'administration américaine examine les possibles options militaires pour réagir à l'attaque à l'arme chimique qui a fait des dizaines de morts mardi matin à Khan Cheikhoun et que Washington impute au régime syrien, a-t-on appris hier auprès d'un responsable américain. Des discussions détaillées sont engagées entre la Maison-Blanche et le Pentagone sur ces possibilités. Il pourrait s'agir entre autres de clouer les avions des forces gouvernementales syriennes au sol ou d'autres types de frappes, ajoute-t-on de même source.
« Je pense que ce qu'Assad a fait est horrible », a déclaré Donald
Trump à bord d'Air Force One. « Ce qui se passe en Syrie est une honte pour l'humanité et il est là, je crois qu'il dirige, donc quelque chose doit se produire », a-t-il ajouté. Le président américain devait discuter de ces options avec son secrétaire à la Défense, Jim Mattis, plus tard dans la journée à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride où le président américain s'apprête à recevoir son homologue chinois Xi Jinping. D'autres échanges sont en cours, notamment entre le chef du Pentagone et le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison- Blanche, H.R. McMaster.
Rex Tillerson, le secrétaire d'État, a déclaré pour sa part que le gouvernement américain n'avait « aucun doute » sur la responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans l'attaque de Khan Cheikhoun, ajoutant que le président syrien ne devrait avoir à l'avenir aucun rôle en Syrie. « Il est très important que le gouvernement russe étudie soigneusement son soutien au régime Assad », a-t-il poursuivi devant la presse à son arrivée en Floride pour le sommet sino-américain. Il a également promis une « réponse appropriée » à l'attaque chimique, sans pour autant évoquer d'action précise. M. Trump a accusé mercredi le régime de Bachar el-Assad d'avoir dépassé une « ligne rouge » en menant une attaque chimique sur des civils et a annoncé que sa position sur la Syrie avait changé, ouvrant la possibilité d'une rupture avec Moscou. Sans préciser comment son administration entendait agir, M. Trump a estimé que le raid qui a fait au moins 86 morts, dont de nombreux enfants, avait « franchi beaucoup de lignes, au-delà de la ligne rouge », une allusion à son prédécesseur Barack Obama qui avait renoncé à agir lors d'une précédente attaque chimique en 2013.

Analyses et enquête
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a interpellé hier ses homologues américain et russe sur la Syrie, enjoignant le premier à passer aux actes contre le régime d'Assad et se disant « peiné » par le soutien qu'apporte Moscou à ce dernier. « Trump a dit qu'il était impossible de fermer les yeux face aux actions détestables du régime d'Assad. Je vous remercie, mais ne vous limitez pas aux paroles, (il faut) des actions », a déclaré M. Erdogan dans une interview à la chaîne Kanal7. « S'il est véritablement question d'actions, alors nous, la Turquie, nous sommes prêts à prendre nos responsabilités. Nous ne reculerons pas », a ajouté le président turc, dont le pays est l'un des principaux soutiens de l'opposition qui cherche à renverser le régime d'Assad. « Qui est le virus dans la région? S'il vous plaît, il est temps que nous le sachions. Et agissons en conséquence », a poursuivi M. Erdogan.
L'indignation a pris de l'ampleur après la diffusion d'images chocs d'enfants pris de convulsions sous leur masque à oxygène ou de personnes inertes gisant dans les rues et saisies de spasmes, de la mousse se dégageant de leur bouche. Le caractère chimique de l'attaque semble ainsi se préciser même si les circonstances restent controversées. En Turquie, où de nombreux blessés ont été évacués, les premières analyses « effectuées à partir des éléments prélevés sur les patients laissent penser qu'ils ont été exposés à un agent chimique », a indiqué le ministère de la Santé. Des médecins présents sur les lieux ainsi que des ONG internationales comme Médecins sans frontières (MSF) ont également évoqué l'utilisation d' « agents neurotoxiques », en particulier le gaz sarin. L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé qu'une enquête était en cours pour l'attaque de mardi et dit avoir « pris contact avec les autorités syriennes ».
Plus tôt en journée, le régime syrien et son allié russe ont rejeté en bloc hier les accusations des pays occidentaux sur l'attaque chimique. Le président russe Vladimir Poutine a jugé « inacceptable » d'accuser sans preuve le régime de Bachar el-Assad d'être responsable de l'attaque qui a fait mardi au moins 86 morts. Pour Moscou, Washington ne dispose pas d'une information « fiable » pour pointer du doigt, avec les Français et les Britanniques, le régime.
Pour sa part, le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem a réaffirmé hier que l'armée syrienne « n'a pas utilisé et n'utilisera jamais » des armes chimiques contre son propre peuple, « pas même contre les terroristes », mot utilisé par le régime pour désigner rebelles et jihadistes. D'après lui, l'armée de l'air a frappé « un entrepôt de munitions appartenant » à des jihadistes et « contenant des substances chimiques ». Cette explication concorde avec la version déjà avancée par l'armée russe, mais elle est jugée « fantaisiste » par plusieurs experts militaires.

Sources : agences

L'administration américaine examine les possibles options militaires pour réagir à l'attaque à l'arme chimique qui a fait des dizaines de morts mardi matin à Khan Cheikhoun et que Washington impute au régime syrien, a-t-on appris hier auprès d'un responsable américain. Des discussions détaillées sont engagées entre la Maison-Blanche et le Pentagone sur ces possibilités. Il...

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