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Culture - Exposition

« Tout ce qui brille plaît aux Libanais »

Théo Issa mise sur le graphisme dans un marché aux tendances figuratives.

Théo Issa : Grâce à ma spécialisation en patines, je travaille avec différents reliefs et textures. Photo Pierre Helou

Théo Issa a su comprendre les désirs de ses clients. Depuis le début de son exposition Abstraction, ce jeune peintre et décorateur franco-libanais a déjà vendu 9 toiles. « Je pense avoir cerné les goûts de mon public. Il faut savoir que tout ce qui brille plaît aux Libanais », assure-t-il. Sa collection de 19 œuvres use ainsi de matériaux nobles, comme la feuille d'or, d'argent et de cuivre. En imposant son univers graphique, Théo Issa contre les habitudes des galeries locales qui proposent de l'art figuratif ou abstrait. Moderne, sa collection très géométrique s'inspire de Piet Mondrian ou encore de Kasimir Malevitch, revisiteurs du néoplasticisme. « Grâce à ma spécialisation en patines, je travaille avec différents reliefs et textures », précise-t-il. Par ailleurs, ses œuvres parlent d'émotions, d'amour ou encore des quatre éléments : l'eau, l'air, la terre, le feu.
Perfectionniste, intransigeant quand il s'agit du détail, le jeune homme a travaillé plus de deux ans sur sa collection. « C'était du cinq jours sur sept. Chaque œuvre me prenait trois semaines de travail », explique-t-il. Malgré ses efforts, Théo Issa n'a pas fixé ses créations à des prix exorbitants : « Mes œuvres vont de 1 000 à 4 000 euros. Je suis au début de ma carrière, je ne peux pas me permettre de demander plus. »

Obsession
Né d'une mère française et d'un père libanais, Théo Issa a grandi à Cannes. Après un baccalauréat littéraire, il s'est tourné vers une formation en immobilier : « Le secteur ne me plaisait pas. Et j'avais cette obsession de faire de l'art », raconte-t-il. Une passion qui remonte à son enfance, puisque déjà à l'école, il passait son temps à dessiner.
En 2008, poussé par son père, il s'installe au Liban pour travailler aux côtés de Rima el-Yafi, spécialisée en peinture décorative. Dès lors, la magie s'opère : « Je me suis retrouvé dans le vif du sujet, sur les chantiers. Je ne connaissais pas un mot d'arabe et, pourtant, l'univers me parlait », raconte-t-il. Après quatre mois, il retourne en France et intègre l'IPEDEC (Institut supérieur de peinture décorative) dont il sortira troisième de promotion. « J'ai ensuite essayé de percer en France, mais la peinture décorative est un secteur compliqué d'accès », explique celui qui, depuis 7 ans, arpente les galeries libanaises pour exposer. « Après bon nombre de refus, j'ai reçu le feu vert de la galerie SV », sourit-il. Un lieu moderne et aéré, en accord parfait avec son travail.

*SV Gallery
Saifi Village, jusqu'au 9 avril.

Théo Issa a su comprendre les désirs de ses clients. Depuis le début de son exposition Abstraction, ce jeune peintre et décorateur franco-libanais a déjà vendu 9 toiles. « Je pense avoir cerné les goûts de mon public. Il faut savoir que tout ce qui brille plaît aux Libanais », assure-t-il. Sa collection de 19 œuvres use ainsi de matériaux nobles, comme la feuille d'or, d'argent et...

commentaires (1)

On peut toujours s'amuser avec la peinture décorative, (compliquée d'accès: ce terme en France est toujours péjoratif ) mais l'art est autre chose. Quand à l'artiste libanais, sincère,il n'a aucune parenté avec Mondrian et Malevitch, les précurseurs de l'abstraction occidentale! Essayez de "voir" les peintures de Said Akl, le peintre. Vous découvrirez la peinture libanaise, l'authentique!!

Skamangas Stelios

11 h 05, le 07 avril 2017

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Commentaires (1)

  • On peut toujours s'amuser avec la peinture décorative, (compliquée d'accès: ce terme en France est toujours péjoratif ) mais l'art est autre chose. Quand à l'artiste libanais, sincère,il n'a aucune parenté avec Mondrian et Malevitch, les précurseurs de l'abstraction occidentale! Essayez de "voir" les peintures de Said Akl, le peintre. Vous découvrirez la peinture libanaise, l'authentique!!

    Skamangas Stelios

    11 h 05, le 07 avril 2017

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