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LES PRINCIPALES UNIVERSITÉS

Ouverture et francophonie à l'Université islamique du Liban

Rattachée au Conseil supérieur chiite, l'Université islamique du Liban (IUL selon l'acronyme anglais) accueille plus de 4 000 étudiants au sein de ses trois campus et s'ouvre sur une nouvelle stratégie de partenariats grâce à sa présidente Dina el-Maoula, professeure de droit élue en septembre 2016.

C'est avec émotion que Dina el-Maoula évoque les origines de l'Université islamique du Liban, fondée en 1996, qui « est partie d'un rêve de l'imam Moussa Sadr, lequel voulait assurer un enseignement supérieur aux plus démunis ». Désormais, ouverture et francophonie semblent être les nouveaux arguments de campagne de l'IUL.

 

Les facultés et leurs départements : quelles spécialités ?
La présidente connaît bien les bienfaits de la mobilité à l'étranger. Elle-même a étudié à Lyon et Montpellier. Pour cette raison, depuis son arrivée, elle s'est axée sur la francophonie. Sur le terrain, cela s'est illustré par de nouveaux partenariats centrés sur la France pour permettre, dès la licence, aux étudiants de partir à l'étranger, et pas seulement à Paris ou à Lyon comme la plupart des autres universités, mais aussi à Nice ou Montpellier. Dès l'année prochaine, trois élèves françaises lyonnaises viendront également réaliser leur mobilité académique pendant un semestre ou une année, début d'une éventuelle « auberge espagnole » à la libanaise. De même, l'Institut français possède un bureau au campus de Tyr, permettant aux étudiants de passer le diplôme Delf (l'équivalent du Toefl en français) jusqu'au niveau B1.
Dina el-Maoula, également connue pour avoir été la première femme à la tête d'une université dans tout le Moyen-Orient, défend sa politique francophile : « Le français est encore la langue de la diplomatie, de la finance en interne, du tourisme et surtout du droit. Je suis juriste de formation, et on ne peut pas être bon juriste si l'on n'est pas francophone », déclare-t-elle.


Une des particularités de l'université, c'est évidemment son identité islamique, qui se retrouve lors d'une classe appelée « Culture, religion et éthique », partagée dans toutes les facultés. « Nous avons même des prêtres inscrits dans la faculté d'études islamiques », relève Dina el-Maoula. De même, elle rappelle l'aspect pionnier de l'université dans certaines carrières, comme la faculté de sciences biomédicales ou de tourisme.

 

Quels sont les coûts et quelles aides sont disponibles ?
« L'identité islamique de l'université fait que l'institution est non lucrative et assure des bourses et des aides financières », explique Dina el-Maoula. « Nous avons des bourses pour les premiers de promotion. Au-delà d'une note de 85 ou 90, nous offrons 50 % de rabais, et au-delà de 95, c'est 100 % de couverture des frais d'études », poursuit-elle (voir simulation). Des assistants sociaux soutiendront également les familles répondant à un certain nombre de critères pour une bourse supplémentaire.
Sur le campus de Baalbeck, ouvert il y a trois ans, tous les étudiants reçoivent d'entrée une réduction de 40 % sur les frais universitaires. « Cela signifie que nos tarifs sont inférieurs à ceux des autres universités, avec nos neuf facultés et 45 spécialisations », affirme Dina el-Maoula, qui précise que l'étudiant doit quand même verser 200 dollars de frais de dossier à l'inscription.


Le cadre offert par l'université dépasse largement la simple référence au chiisme. Bien sûr, les élèves d'autres confessions ou venant de l'étranger pourront assister aux fêtes chiites comme la célébration de la bataille de Kerbala par le biais d'une pièce de théâtre, mais l'ouverture prônée par l'université se retrouve dans de nombreuses autres initiatives, avec notamment les célébrations de Noël.
Dans la bibliothèque du campus principal de Khaldé, au sud de Beyrouth, Jamilé a ainsi pu réunir plus de 38 000 ouvrages de différentes langues ainsi qu'une cinéthèque dépourvue de toute censure : « Je ne veux pas interdire. J'ai même les "Versets sataniques" (ouvrage de Salman Rushdie faisant l'objet d'une fatwa). Grâce à Dieu, personne n'est venu me dire quoi faire ici. » Cette cinéphile a également tenu un club dans lequel elle diffusait Amélie Poulain devant les étudiants : « Ici, vous avez des étudiantes musulmanes qui étudient l'art, et si elles prennent un livre d'art, elles y verront des femmes nues. C'est la culture, et puis il faut mûrir un peu », soutient Jamilé qui a bénéficié également d'une mobilité à Bordeaux, en France.
Pour preuve de l'ouverture de l'université, un colloque sera organisé le 11 juillet sur le thème « Laïcité et religion – quelle société pour le Liban ? ».

 

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Simulation : qui veut gagner des millions ?

Premier cas : « Je viens de Tripoli et je veux aller étudier à Baalbeck dans la filière tourisme. » Une année théorique reviendrait à 8 000 dollars, sans les frais de dossier. Heureusement, le campus propose à l'entrée une remise de 40 %, et, de ce fait, le prix réel tombe à 4 800 dollars. Si tu es vraiment en difficulté, des assistants sociaux peuvent étudier ta demande et, dans le meilleur des cas, te donner une bourse s'élevant à 40 % des frais de départ, c'est-à-dire que tu ne paieras en réalité que 1 600 dollars.
Second cas : « Je prépare une licence de droit et à la première série d'examens, j'ai été major de promo avec une note de 90. » Félicitations ! Certes, quand tu es arrivé au campus de Khaldé tu n'avais aucune réduction de tes frais d'études, qui s'élèvent à 4 700 dollars par an. Mais tout travail mérite salaire, et tes efforts ont payé : tu as réussi à décrocher une bourse au mérite de 50 %, et tu ne paieras que 2 350 dollars. Encore un petit effort, et tes frais seront couverts... intégralement.

Rattachée au Conseil supérieur chiite, l'Université islamique du Liban (IUL selon l'acronyme anglais) accueille plus de 4 000 étudiants au sein de ses trois campus et s'ouvre sur une nouvelle stratégie de partenariats grâce à sa présidente Dina el-Maoula, professeure de droit élue en septembre 2016.
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