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Liban - Liban

Chasse : organiser le chaos ou réglementer la pratique ?

La chasse sera autorisée à partir du 15 septembre, a annoncé le ministre de l'Environnement.

La chasse sera à nouveau autorisée à partir du 15 septembre 2017 et jusqu’au 31 janvier 2018. Photo DR

Toute activité de chasse pratiquée sur le territoire libanais depuis 1996 a été et continue d'être illégale. Pour quelques mois encore du moins. Hier, le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, a en effet annoncé l'ouverture en septembre de la saison de chasse pour l'année 2017. Cette activité sera donc à nouveau autorisée à partir du 15 septembre 2017 et jusqu'au 31 janvier 2018.

Lors d'une conférence de presse tenue au ministère, en présence notamment de la conseillère à la présidence de la République, Claudine Aoun Roukoz (et fille du président), et du directeur général du ministère de l'Environnement, Berge Hatjian, M. Khatib a exposé les différents aspects de la réglementation de la chasse.

Des indications à respecter
« Avant la promulgation de la loi sur la chasse en 2004, c'est le ministère de l'Agriculture qui était en charge de tout ce qui se rapporte à ce sujet », a rappelé M. Khatib alors qu'il annonçait l'ouverture de la saison de chasse pour la première fois depuis 1996 donc. Cette décision a suivi une réunion du Conseil supérieur de la chasse tenue le 13 mars. Ce conseil a présenté au ministre une série de recommandations à ce sujet.

« La pratique de la chasse et son autorisation est réglementée par la loi, ainsi la chasse sera illégale sans une autorisation au préalable », a précisé le ministre de l'Environnement. Cette autorisation est régie par différents mécanismes. « Il y aura des clubs de tir, et les chasseurs seront testés afin d'obtenir les diplômes requis, car la chasse requiert un permis de port d'arme et une assurance afin d'obtenir ce document », a-t-il expliqué.

Les examens auxquels seront soumis les chasseurs se dérouleront en deux étapes, l'une théorique et l'autre pratique. Le premier examen servira à tester les connaissances du chasseur concernant l'environnement, les différents types d'oiseaux, ceux dont la chasse est permise ou interdite, et les oiseaux en voie de disparition. À noter que samedi, le président de la République, Michel Aoun, avait lancé une campagne de protection des oiseaux migrateurs, déplorant que chaque année, à pareille époque, de très nombreux oiseaux disparaissent au-dessus du Liban.

Le deuxième examen servira à tester le savoir-faire du chasseur et sa façon de manier les armes.
« Après avoir passé avec succès les deux étapes de l'examen, le chasseur recevra un diplôme du club de tir, et sera muni d'une autorisation de port d'armes et d'une police d'assurance », a dit le ministre avant de poursuivre : « La personne pourra donc présenter tous ces documents au ministère de l'Environnement et recevoir son permis de chasse, pour ensuite pratiquer cette activité. »

 

(Pour mémoire : Khatib met en garde « contre la chasse illégale d’oiseaux migrateurs »)

 

Les demandes d'octroi de permis de chasse peuvent être déposées au ministère de l'Environnement, dans les bureaux de LibanPost et bientôt dans n'importe quelle branche d'OMT. L'autorisation de port d'armes et le permis de chasse coûte chacun 100 000 livres, alors que le permis de chasse des animaux à fourrure coûte 150 000 livres. Le ministère est censé accorder le permis dans un délai de deux mois.

« Nous ne cherchons absolument pas à légitimer le chaos dans ce domaine. La partie chargée de garantir le respect de la loi, à savoir les forces de sécurité, veillera à ce que la loi soit appliquée et que toute violation soit sanctionnée », a assuré M. Khatib. « Nous comptons sur les plaintes déposées par les citoyens pour nous avertir de potentielles violations », a-t-il ajouté.

Le ministre de l'Environnement a finalement rappelé que la chasse dans les réserves naturelles est strictement interdite, toutes saisons confondues, qu'il est interdit d'utiliser des leurres, et d'attraper des oiseaux et de les garder vivants dans des cages. M. Khatib a également énuméré les types d'oiseaux dont la chasse est permise, ainsi que le nombre d'oiseaux chassés qu'il ne faut pas dépasser.

De son côté, Mme Aoun Roukoz a souligné qu'il « revient au citoyen libanais et au chasseur d'assumer leur part de responsabilité dans le respect de la loi sur la chasse », a-t-elle précisé.

 

(Pour mémoire : Étudiants et experts à l’USEK : Oui à une chasse durable et responsable)

 

Sensibiliser et responsabiliser le citoyen
Interrogé par L'Orient-Le Jour à ce sujet, le ministre de l'Environnement a assuré que « l'efficacité de cette mesure dépend essentiellement de trois éléments : les agents des forces de sécurité, les citoyens censés porter plainte en cas de violation de la loi et le respect de la loi par les chasseurs ». Pour M. Khatib, le défi à relever n'est pas celui de surveiller toute activité parce que ce serait impossible, mais d'agir à chaque fois que les organes concernés sont appelés à sanctionner les violations de la loi.

Dans quelle mesure la loi serait-elle applicable ? Sévine Fakhoury, membre du conseil d'administration de l'association Beta qui milite pour les droits des animaux, hésite longtemps avant de choisir de ne pas répondre à la question. La militante préfère s'attarder sur les mesures qu'il faudrait prendre afin d'assurer le respect de la loi.

« Créer un comité chargé du suivi des plaintes déposées, mener des campagnes afin de sensibiliser et de responsabiliser les citoyens et les chasseurs, demander aux leaders politiques de s'adresser à leurs sympathisants dans leurs régions et de leur adresser un message sur ce sujet, et enfin accorder à la police des municipalités un certain pouvoir afin qu'elle puisse agir sur-le-champ », a proposé Mme Fakhoury. « Deux autres mesures peuvent être également prises dans ce cadre, ajoute-t-elle : Interdire la vente des leurres afin de réduire automatiquement leur usage, et interdire la chasse à 200 mètres des lieux et des quartiers résidentiels afin d'éviter les accidents. »

Toute activité de chasse pratiquée sur le territoire libanais depuis 1996 a été et continue d'être illégale. Pour quelques mois encore du moins. Hier, le ministre de l'Environnement, Tarek el-Khatib, a en effet annoncé l'ouverture en septembre de la saison de chasse pour l'année 2017. Cette activité sera donc à nouveau autorisée à partir du 15 septembre 2017 et jusqu'au 31 janvier...

commentaires (4)

Tout cela est bei et bon. La question est - comme pour toutes les lois au Liban - de savoir si ce sera réellement appliqué. Quand on voit aujourd'hui où l'interdiction totale est encore en vigueur, des chasseurs passer, fusil sur l'épaule, devant les gendarmes qui répondent à leur salut, il est permis d'être sceptique.

Yves Prevost

07 h 08, le 06 avril 2017

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Commentaires (4)

  • Tout cela est bei et bon. La question est - comme pour toutes les lois au Liban - de savoir si ce sera réellement appliqué. Quand on voit aujourd'hui où l'interdiction totale est encore en vigueur, des chasseurs passer, fusil sur l'épaule, devant les gendarmes qui répondent à leur salut, il est permis d'être sceptique.

    Yves Prevost

    07 h 08, le 06 avril 2017

  • l'intention est louable, nous attendons pour voir les mesures effectives et les résultats ! Commencez avant tout aussi par donner des cours de discipline et de civisme à nos chasseurs libanais, sinon ils continueront à chasser nos oiseaux sans discernement... Irène Saïd

    Irene Said

    13 h 27, le 05 avril 2017

  • L'intention est louable ! Nous attendons pour voir les mesures effectives...et les résutats. Commencez

    Irene Said

    13 h 15, le 05 avril 2017

  • LE CHAOS NE PEUT ETRE OEGANISEE NI LA PRATIQUE REGLEMENTEE ! AVANT TOUT DEFENDRE LA CHASSE POUR CINQ ANS POUR PERMETTRE AUX GROUPES D,OISEAUX DE SE RECONSTITUER... PUIS ANNULER TOUS LES PERMIS ET NE DELIVRER DE NOUVEAUX QUE PAR EXAMEN... ENTRETEMP REGLEMENTER ET PUIS APPLIQUER...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 05 avril 2017

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