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À La Une - Elections

En Arménie, le parti au pouvoir en tête des législatives

L'opposition dénonce des fraudes.

Des électeurs arméniens à Erevan, en Arménie, le 2 avril 2017. AFP / KAREN MINASYAN

Le parti au pouvoir en Arménie était en tête des législatives de dimanche dans cette ex-république soviétique, les premières après une réforme constitutionnelle controversée, censée instaurer un régime parlementaire.

Ce scrutin, surveillé par les observateurs internationaux de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), représente un important test pour la démocratie dans cette ex-république soviétique de 2,9 millions d'habitants qui n'a jamais connu un transfert de pouvoir à l'opposition via un processus électoral.

Le Parti républicain du président Serge Sarkissian recueillait 46% des voix, après la fermeture des bureaux de vote à 16H00 GMT, selon un sondage à la sortie des urnes effectué par l'Association des Sociologues d'Arménie et le groupe Baltic Surveys/Gallup International. Une coalition de l'opposition menée par l'un des hommes d'affaires les plus riches du pays Gaguik Tsaroukian recueillait 25% des voix, selon ce même sondage. A 13H00 GMT, la participation était de 51%, selon la commission électorale centrale.

 

 

 

 

Gaguik Tsaroukian a bâti sa campagne sur des promesses de réduire les prix du gaz et de l'électricité et d'augmenter les salaires des fonctionnaires et les retraites.

Le Parti républicain, dont la tête de liste est le ministre de la Défense, Viguen Sarkissian, a prôné la "sécurité et le progrès" pour l'Arménie.

Au total, cinq partis et quatre coalitions étaient en lice pour 101 sièges du Parlement. Dans ce scrutin proportionnel, un parti doit obtenir 5% pour être représenté au Parlement, tandis qu'une coalition doit engranger au moins 7%.

 

 

'Nombreuses irrégularités'
L'opposition à d'ores et déjà dénoncé des fraudes, alors que le ministère de l'Intérieur a annoncé à la mi-journée avoir reçu 320 plaintes pour violations des procédures du vote.

"Nous avons observé de nombreuses irrégularités dans les bureaux, des violations du secret du vote, et des votes multiples", a déclaré à l'AFP Hovsep Khourchoudian, l'un des dirigeants d'une coalition d'opposition.

Pendant la campagne électorale, la délégation de l'Union européenne en Arménie et l'ambassade des Etats-Unis avaient souligné dans un communiqué commun leur "inquiétude face aux informations faisant état d'intimidation des électeurs, d'achat de votes, et de l'utilisation des ressources de l'administration en faveur de certains partis".

"J'ai voté pour le Parti républicain, parce que le Premier ministre Karen Karapetian est un homme énergique avec des idées neuves", a expliqué à l'AFP Svetlana Sarkissian, 37 ans, interrogée à la sortie d'un bureau de vote à Erevan. 

En revanche, Garnik Mnatsakanian, 69 ans, a expliqué avoir "voté pour Tsaroukian parce qu'il se préoccupe vraiment de la vie des gens ordinaires". La plupart des partis en lice ont fait campagne sur des thèmes tels que "emplois, salaires, retraites", dans un pays où près de 30% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

Le souvenir des violences post-électorales qui ont secoué le pays il y a huit ans est encore vivant, et le gouvernement promet de tenir cette fois un scrutin exemplaire pour élire "un Parlement en qui la société aura confiance".

Le président Serge Sarkissian, dont l'élection en 2008 a donné lieu à des affrontements entre la police et des partisans de l'opposition ayant fait dix morts, a assuré à l'AFP avoir fait "d'énormes efforts pour que le vote crucial (de dimanche) soit impeccable".

Cependant la Radio Free Europe/Radio Liberty a affirmé dimanche que son correspondant en Arménie, Sissak Gabrielian, avait "été attaqué par des partisans du gouvernement à Erevan alors qu'il couvrait les élections législatives arméniennes".

La réforme constitutionnelle de 2015, initiée par le président et adoptée à l'issue d'un référendum contesté, prévoit de diminuer les pouvoirs de l'exécutif et d'accroître ceux du Parlement après la fin du second et dernier mandat de Serge Sarkissian, fin 2018. Mais l'opposition y voit surtout une façon de permettre à Serge Sarkissian, 62 ans, de maintenir son emprise sur le pays en changeant de casquette l'année prochaine, prenant la direction effective de son parti politique.

 

 

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