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Culture - Musique

La Phèdre de Naji Hakim sera Rima Tawil

La soprano prête sa voix et son talent dramatique au compositeur. Interview croisée avec les deux artistes qui parlent de « Phèdre, cantate pour soprano et piano », ainsi que des autres œuvres présentes dans un nouvel opus.

Après le succès de son récital au mois de février, Salle Gaveau, où elle avait créé des œuvres de compositeurs libanais (Rania Awada, Joseph Khalifé et Georges Tomb), Rima Tawil devient la Phèdre de Naji Hakim. Photo Patricia Atallah

Ce n'est pas la première fois que vous travaillez ensemble ?
Rima Tawil : Nous sommes des amis de longue date ! Naji fréquentait le même collège que mon frère aîné, et quand il venait faire de la musique à la maison et qu'il se mettait au piano, j'étais fascinée ! J'ai déjà chanté des pièces de lui, la Misa Resurectionis, ainsi que Amazing Grace, où il fait des improvisations à l'orgue, et Die Taube (La colombe) pour voix, quatuor à cordes et orgue.
Naji Hakim : Ayant déjà travaillé avec l'excellente musicienne qu'est Rima Tawil, il m'a semblé naturel de faire appel à elle pour Phèdre. Sur le disque, il y a également d'autres pièces de musique de chambre, le Caprice en rondeau et le Diptyque pour flûte et piano interprétés par Magali Mosnier (flûte) et moi-même au piano. Enfin, mon Concerto pour piano, version avec quintette à cordes, interprété par Claire Foison (piano, le Quatuor de la chapelle royale (Benoît Marin, Jérémie Maillard, Jean-Philippe Kuzma et Emmanuel André) et Renaud Bary, contrebasse.

Il s'agit bien de la Phèdre de Racine, celle qui tombe amoureuse du fils de son mari ?
R.T. : Oui ! Et le langage musical de Naji Hakim, si riche, reflète parfaitement bien la palette de sentiments qui agitent cette femme: elle est tour à tour amoureuse, jalouse, honteuse, rageuse, désespérée et elle finit par se suicider parce qu'elle est contrainte de révéler la vérité. L'écriture du compositeur, si particulière et exigeante, est toujours dans le respect de la vocalité. Quelle que soit la difficulté, jamais il ne malmène la voix et sa musique fait si bien ressortir les vers de Racine.
N.H. : Cette œuvre, composée pour servir le personnage de Phèdre, s'incarne parfaitement dans la force rhétorique beethovénienne de la voix de Rima Tawil, dans le sens qu'elle peut exprimer tous les états d'âme de l'être par les changements de couleur et d'atmosphère qu'elle réussit si bien. J'avais l'impression, en l'accompagnant, d'assister à une sublimation de la tragédie de Racine, des ténèbres vers la lumière éblouissante de la Rédemption !

Allons-nous entendre cette œuvre si puissante au Liban ?
R.T. : J'aimerais beaucoup chanter cette pièce au Liban, peut-être dans le cadre d'un festival ou dans une église.
N.H. : J'ai suggéré, au pasteur de l'Église évangélique de Beyrouth le projet d'interpréter, à l'automne, la version orchestrale de ma cantate Phèdre avec Rima Tawil, au même programme que mon Augsburger Symphonie pour chœur soli et orchestre, à l'occasion du 500e anniversaire de la Réforme luthérienne.

Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
R.T. : « Après Orientarias, qui célébrait le mariage du chant lyrique avec la langue arabe, je suis en train de travailler sur Orientarias II avec Vincent Charrier et Suleiman el-Kodsi.
N.H. : Je donnerai une série de concerts d'orgue à travers l'Europe (Allemagne, Suisse...).

 

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