Rechercher
Rechercher

Culture - Concert

Rima Tawil électrise la salle Gaveau à Paris

C'est dans l'atmosphère feutrée et élégante d'une salle Gaveau pleine à craquer que la cantatrice libanaise, Rima Tawil, a retrouvé son public parisien le temps d'un récital.

Rima Tawil passe avec aisance parfaite d’un genre à l’autre. Photo Tony el-Hage

Pas moins de dix-sept compositeurs étaient au programme de ce concert de Rima Tawil à la salle Gaveau à Paris. Des airs extrêmement variés, allant du XVIIIe au XXe siècle, extraits d'opéras ou mélodies, pièces profanes ou sacrées, le tout chanté dans dix langues différentes. Une véritable odyssée lyrique à laquelle nous convie la soprano, entourée d'une remarquable formation chambriste dont les musiciens sont tous membres de prestigieux ensembles européens. Denis Dubois au piano, Pierre Lernet au premier violon, Albert Tawil au deuxième violon, Christophe Giovaninetti à l'alto et Carine Balit au violoncelle dialoguent entre eux et avec la cantatrice dans une homogénéité saisissante et un sens précis des structures et de l'équilibre.
Véritable tour de force vocal, Rima Tawil passe avec une aisance parfaite d'une atmosphère à l'autre, d'un genre à l'autre, d'une langue à l'autre. Qu'elle soit amoureuse éperdue (Porgy and Bess de Gershwin, En Aranjuez con tu amor de Rodrigo), piéta suppliante (L'Arlesiana de Cilea, Andrea Chenier de Giordano), ou madone hiératique (Ave Maria de Piazolla et de Garvarentz), la soprano séduit par la
justesse, la musicalité et l'émotion de ses portraits aux profils dramatiques habilement
différenciés.
Non seulement cet éclectisme n'effraie pas Rima Tawil mais, bien au contraire, il la stimule et elle ne dédaigne pas quelques incursions dans le répertoire de mezzo-soprano avec de larges extraits de Carmen de Bizet, faisant entendre une voix qui a gagné en ampleur et en générosité, et qui a développé un registre dont le grave sonore électrise la salle.
Rima Tawil se donne sans compter et elle sait cueillir l'auditeur là où la partition le demande. Rares sont en effet les chanteurs qui peuvent alterner dans la même soirée le spinto demandé au bel cantiste avec sa délicate écriture vocale (Giordano et Cilea), l'intériorité exigée par Rachmaninov (Nie poi Krasavitza), ou la légèreté de la crème fouettée viennoise (Giduditta de Lehar). Le défi est relevé avec brio.
La dernière partie du récital est consacrée à des pièces plus orientalisantes, Le Rossignol et la Rose du compositeur arménien Sayat Nova (1712-1795) et Enta du compositeur français Suleiman al-Qoudsi qui, présent dans la salle et « étant le seul compositeur vivant parmi tous ceux qui ont été interprétés », comme le dit avec humour la cantatrice, viendra saluer avec les musiciens.
Le public, qui, disons-le sans ambages, était assez indiscipliné en début de concert, tombe sous le charme de cette voix vibrante et, petit à petit, se calme. À la fin de la représentation, l'ascendant de la diva est total sur l'auditoire qui en redemande. Elle offre trois bis, dont une merveilleuse pièce composée par elle-même et dédiée à sa fille.
Belle soirée et beau voyage musical qui nous transporte dans l'univers lyrique d'une artiste accomplie dont le Liban peut être fier.

Pas moins de dix-sept compositeurs étaient au programme de ce concert de Rima Tawil à la salle Gaveau à Paris. Des airs extrêmement variés, allant du XVIIIe au XXe siècle, extraits d'opéras ou mélodies, pièces profanes ou sacrées, le tout chanté dans dix langues différentes. Une véritable odyssée lyrique à laquelle nous convie la soprano, entourée d'une remarquable formation...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut