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Liban - Campagne

« Fêtons les mères célibataires » : Nous existons malgré la marginalisation

Le 21 mars est l'occasion de fêter toutes les mamans du monde, y compris celles qui ne sont pas mariées. Nadine Jouni s'est donc exprimée dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux pour mettre fin à la discrimination contre cette catégorie de femmes libanaises.

Nadine Jouni porte son fils Karam lors du dernier sit-in en face du Conseil supérieur chiite pour réclamer le droit des mères à la garde de leurs enfants. Photo Maya Malkani

« Aux mamans divorcées, aux mamans veuves, aux femmes qui élèvent un neveu ou une nièce, à celles qui ont adopté un bébé ou celles qui ont choisi de concevoir un enfant hors mariage, bonne fête des Mères ! » Dans une vidéo diffusée le 21 mars sur son compte personnel sur Facebook, Nadine Jouni, elle-même mère célibataire et militante pour les droits des femmes, a réussi à afficher un grand sourire.
Le message que la jeune femme a voulu lancer à travers la campagne « Fêtons les mères célibataires » ne va pas au-delà de la tentative de transmettre ce sourire aux femmes qui se trouvent dans la même situation qu'elle. « Il s'agit de célébrer ces femmes souvent oubliées et marginalisées », précise-t-elle à L'Orient-Le Jour.

« Grâce à mon travail auprès des femmes, j'ai remarqué que les mères célibataires sont de plus en plus nombreuses au Liban. Les ignorer ne serait autre qu'une pratique poussée de la politique de l'autruche », affirme-t-elle. La jeune maman a donc eu l'idée de prendre elle-même l'initiative de lancer une campagne sur les réseaux sociaux dont l'objectif serait de fêter ces mères, mais également de sensibiliser les Libanais sur la question.

« L'appellation de mère célibataire continue à susciter une grande polémique dans la société libanaise, surtout dans les milieux ultraconservateurs, dit Mme Jouni. Et pourtant, nous existons, nous travaillons très dur pour assurer les besoins de nos enfants et pour les élever, et nous nous retrouvons souvent seules », poursuit-elle. « Toute femme en train d'élever un enfant est une maman par défaut, quels que soient son statut, ses choix et les circonstances dans lesquelles elle se trouve », affirme Mme Jouni, très convaincue.
« Cela dit, ces femmes doivent être fêtées, célébrées et doivent ressentir qu'elles existent aux yeux de leur entourage et que leurs sacrifices sont reconnus », affirme l'activiste. La campagne vise donc à placer sur un pied d'égalité les mères célibataires et les mères mariées élevant leurs enfants au sein d'une famille.

« Je crois que la campagne a réussi à répandre un brin de bonheur auprès des mères célibataires, ne serait-ce qu'en cette journée de fête », dit la jeune femme d'une voix qui laisse découvrir un sentiment de satisfaction. « Grâce à la campagne, les internautes ont fait l'effort de se rappeler des mères célibataires qu'ils connaissaient et ils leur ont consacré de petits mots tendres et joyeux », poursuit-elle. « Il est vrai que tout cela se limite au virtuel, mais il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir des mots », avoue Mme Jouni.

 

(Lire aussi : Dure-mère, par Rania Raad Tawk)

 

« Une maman, un jour sur sept »
Si elle n'était pas elle-même mère célibataire, Nadine Jouni n'aurait peut-être pas lancé cette campagne. Divorcée et mère de Karam, un petit garçon de sept ans, la jeune maman âgée de 26 ans seulement dit devoir faire un effort multiplié par sept pour pouvoir assurer à son enfant toute l'affection et l'attention qu'il est censé recevoir d'elle.

« Sur sept jours par semaine, j'ai le droit de voir mon petit Karam un seul jour. C'est un seul jour durant lequel je dois donner à mon enfant, en un seul coup, ce que les mères donnent à leurs enfants au quotidien, jour après jour, confie-t-elle. Je suis, comme la majorité écrasante des femmes divorcées de la communauté chiite, condamnée à élever mon enfant en un seul jour par semaine ou parfois en quelques heures seulement », ajoute-t-elle.

Bien qu'elle soit forcée à être loin de Karam la plupart du temps, Nadine Jouni n'est pas une « moindre maman ». « C'est justement pour cela que j'ai lancé la campagne, parce que nous sommes toutes des mères, sans exception », conclut-elle.

 

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commentaires (2)

A propos du pouvoir des mots: une mère célibataire est une femme ayant fait des enfants sans être mariée ce qui ne semble pas être le cas de Nadine jouni qui, selon cet article, est divorcée du père de son enfant. Vous pouvez l'appeler mère isolée, mère de famille monoparentale ou mère solo mais pas mère célibataire. D'accord pas d'accord?

Marionet

00 h 34, le 24 mars 2017

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Commentaires (2)

  • A propos du pouvoir des mots: une mère célibataire est une femme ayant fait des enfants sans être mariée ce qui ne semble pas être le cas de Nadine jouni qui, selon cet article, est divorcée du père de son enfant. Vous pouvez l'appeler mère isolée, mère de famille monoparentale ou mère solo mais pas mère célibataire. D'accord pas d'accord?

    Marionet

    00 h 34, le 24 mars 2017

  • “L'amour est la seule passion qui se paie d'une monnaie qu'elle se fabrique elle-même.” de Stendhal Extrait de De l'amour

    FAKHOURI

    12 h 40, le 23 mars 2017

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