Ce sera le premier contact d'un responsable libanais avec la nouvelle administration américaine. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, prendra l'avion lundi prochain pour Washington, en vue de répondre à l'invitation que lui a adressée le nouveau secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, pour participer à la réunion de la Coalition internationale des forces engagées dans la lutte contre l'organisation État islamique, qui s'ouvre le 22 mars dans la capitale fédérale.
Les 68 partenaires de l'alliance se retrouvent pour faire le bilan provisoire de leur action et envisager la stratégie destinée à anéantir militairement « l'État islamique » et les autres groupes jihadistes.
La dernière en date des réunions des ministres des AE de la coalition remonte au 21 juillet 2016, à Washington, rappelle-t-on. Elle avait été précédée d'une réunion restreinte de quelques hauts diplomates à Berlin, le 17 novembre 2015.
À Washington, outre les travaux du congrès, M. Bassil aura en parallèle une série de rencontres bilatérales avec ses pairs arabes, ainsi qu'avec des membres du Congrès. Il sera notamment question du financement de la lutte antiterroriste, de coordination militaire ainsi que de la politique de pacification des régions libérées.
À ceux qui s'interrogent sur le bien-fondé de la participation libanaise à la coalition, les milieux diplomatiques rappellent que le gouvernement a officiellement adhéré aux objectifs de l'alliance à la demande de l'Arabie saoudite. Et d'ajouter que le Liban est en confrontation directe avec des groupes terroristes dans le jurd de la ville de Ersal, à sa frontière est, et que ces derniers ont tenté et tentent toujours, en vain, de progresser à l'intérieur du territoire libanais.
Et de rappeler aussi que ces groupes ont capturé des militaires et agents libanais, en ont liquidé quelques-uns, et que d'autres demeurent pris en otages.
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Il est certain, assurent les milieux cités, que M. Bassil soulèvera ce problème devant ses interlocuteurs américains et fera connaître « les besoins exacts » de l'armée dans sa lutte contre le terrorisme.
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur les motifs qui empêchent l'aviation de la coalition de bombarder le jurd de Ersal, un diplomate occidental assure que, tout en état membre à part entière de cette alliance depuis sa création, le Liban n'en a jamais fait officiellement la demande, et qu'intervenir sans autorisation serait considéré comme une atteinte à sa souveraineté.
M. Bassil fera également part à ses pairs des succès de la troupe et de son service de renseignements dans la lutte contre le terrorisme islamiste et le démantèlement de cellules dormantes, malgré les coups douloureux que l'État islamique est parvenu à porter, occasionnellement, au Liban.
Il va de soi que le ministre des Affaires étrangères sondera les intentions et les nouvelles orientations de l'administration Trump à l'égard du Liban, et l'approche qu'elle prendra à l'égard d'un certain nombre de points, notamment celui des réfugiés syriens et des menaces régulièrement proférées à son encontre par Israël.
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commentaires (5)
"Le Liban n'en a jamais fait officiellement la demande", est-ce parce-qu’il a peur qu'en cas de bombardement du Jéréd de Ëérssééél il y est un risque que les Miliciens du héZébbb qui sont dispersés partout autour de ce Jéréd ne soient ; "yâ hassértéééh?" ; Touchéééhs ? Yâ wâïyléééh !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 20, le 15 mars 2017