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Liban - Universités

Un projet estudiantin lauréat d’une compétition internationale contre le terrorisme

Un groupe de l'USJ encourage les jeunes de Bab el-Tebbané et de Qobbé à s'orienter vers l'art.

La remise de prix a eu lieu à Washington et hier, une cérémonie a été organisée sur le campus de la faculté des sciences humaines pour marquer l’événement. Photo Michel Sayegh

Une équipe de 11 étudiants des départements d'histoire-relations internationales, sociologie et philosophie de la faculté des lettres et des sciences humaines, de l'Institut d'études scéniques et audiovisuelles et de l'Institut de sciences politiques de l'Université Saint-Joseph, a remporté la finale d'une compétition internationale « Peer to Peer : Challenging Extremism » (de pair à pair : défier l'extrémisme).

Cette compétition, organisée par EdVenture Partners (EvP-une compagnie américaine qui sert de trait d'union entre des clients potentiels et des institutions académiques) en collaboration avec notamment le département d'État américain, le Centre des études stratégiques du département américain de la Défense et Facebook, consistait à créer, sur les réseaux sociaux, une campagne pour contrer la rhétorique extrémiste qui utilise ces plates-formes comme instruments de recrutement.

Le concours a été lancé dans plus d'une centaine d'universités dans le monde entier, en septembre dernier, soit au début du premier semestre universitaire. La remise de prix a eu lieu à Washington et hier, une cérémonie a été organisée sur le campus de la faculté des sciences humaines pour marquer l'événement. Étaient notamment présents le recteur de l'USJ, le père Salim Daccache, s.j., les doyens, notamment Christine Assaf, de la faculté des lettres et des sciences humaines, ainsi que des professeurs des facultés concernées.

Les trois finalistes, l'Université de Koweït, l'Université de Jordanie et l'Université Saint-Joseph, avaient été sélectionnés pour présenter leurs projets respectifs devant un panel de juges de la National Defense University (Université nationale de défense), de Facebook, du département d'État et de EvP à Washington D.C., le 28 février dernier

L'équipe de l'USJ, composée d'Isabelle Wakim, Léa Ibrahim, Ghinwa Samhat, Charbel Aad, Yvona Nehmé, Layane Hajjar, Myriam Sayyed, Ali Hamouch, Nadine Abdallah, Gaelle Abi Khalil et Charbel Moussalem, était représentée à Washington par les cinq premiers de la liste. Leur projet, Ta3a sob el-fann, (viens du côté de l'art), est une campagne encourageant la jeunesse tripolitaine des quartiers de Bab el-Tebbané et de Qobbé à s'exprimer à travers des projets artistiques pour utiliser l'art comme catharsis au lieu de la violence et des pensées extrémistes.

Ce projet est le fruit d'une longue recherche effectuée par les étudiants sur les recruteurs des groupes extrémistes qui tentent de s'imposer dans les quartiers de Tripoli. Les jeunes de cette ville ne sont pas conscients de la menace qui les entoure et une enquête sur le terrain a permis à l'équipe de conclure que près de 20 % des enfants de Bab el-Tebbané et de Qobbé ont un proche qui a rejoint un groupe extrémiste.

Pour lancer leur projet, les étudiants ont créé une compétition artistique destinée aux enfants de Tripoli en collaboration avec les ONG Bassmeh W zaytouneh et Forever Lebanon, ainsi qu'avec deux écoles publiques. Afin d'atteindre un maximum de personnes, à Tripoli comme à Beyrouth, les étudiants ont créé une campagne sur les réseaux sociaux, demandant à tous les Libanais d'envoyer des vidéos d'eux-mêmes, disant Ta3a sob el-Fann de façon artistique. La campagne s'est résumée par un hub sur Facebook, alliant le travail sur le terrain et la campagne en ligne.

À la fin de leur présentation à Washington, les étudiants de l'USJ ont diffusé la vidéo qui a obtenu le plus de succès sur leur page Facebook. Cette vidéo témoigne du travail de l'équipe. Elle porte sur une chanson à la gloire du Liban créée par deux jeunes Tripolitains âgés de 16 ans et a été considérée par les étudiants comme le meilleur moyen de conclure l'aventure Peer to Peer et d'émouvoir le public qui a pu ainsi évaluer le travail accompli sur le terrain, ainsi que la passion des Tripolitains pour leur pays. Émotion que les étudiants ont partagée ce jour-là avec le public ainsi qu'avec toutes les personnes présentes.

Le projet de l'Université de Koweït, Wa inta/And You? (Et toi ?) se résume par un concept selon lequel chacun peut, à son niveau, avoir un impact positif sur la société. Pour lancer le projet et atteindre le grand public, les étudiants koweïtiens ont organisé plusieurs conférences et demandé à des « influenceurs » de les aider à mettre leur idée en avant. L'équipe de Jordanie, quant à elle, a présenté le projet Athar/Ethics (éthiques) qui concentre son action sur l'intégration des réfugiés syriens dans son pays. Elle a elle aussi fourni un travail de terrain et entrepris d'étendre le projet à tous les camps syriens du pays.

À l'annonce des résultats, les représentants de l'ambassade du Liban à Washington ont été les premiers à féliciter les jeunes Libanais, suivis du jury et des organisateurs. L'équipe libanaise a été ensuite invitée à déjeuner, le lendemain à la résidence de l'ambassadeur où elle a présenté son projet à Carla Jazzar, chargé d'affaires, ainsi qu'à Ali Karanouh, vice-consul.

Après Washington, l'équipe de l'USJ a présenté son projet au Comité contre le terrorisme de l'ONU, à New York. Jean-Paul Laborde, directeur exécutif et sous-secrétaire général des Nations unies, et son équipe ont félicité les jeunes pour leur projet et leur courage, avant d'aborder avec eux la perspective d'une future collaboration « si le projet Ta3a sob el-fann évolue ».

 

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