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Lifestyle - Radioscopie

Nanette Ziadé : Ils me disent que je suis leur rayon de soleil matinal

L'animatrice est une sportive. Une marathonienne... Des ondes aussi, et surtout. Et pour cause, la pétulante blonde enchaîne quotidiennement deux matinales sur deux radios différentes avant de courir vers ses mille et une autres activités de la journée.

Nanette Ziadé, du soleil dans le regard et dans la voix. Photo Colette Tabet

« Quand mes auditeurs me rencontrent pour la première fois, c'est souvent la même phrase qui revient, assure Nanette Ziadé. Ils me disent que je suis leur rayon de soleil matinal ou que j'ai du soleil dans la voix. Parfois, ils s'exclament : "Ah, mais vous n'êtes pas comme je le pensais". Cela me fait beaucoup rire. Certains trouvent aussi que j'ai la voix apaisante ou encore la joie de vivre communicative. Et ça me fait tout drôle, parce que pour la joie de vivre... » La phrase reste en suspens. Derrière le sourire facile, les yeux rieurs et la vivacité solaire se cachent des fêlures, des chagrins, des batailles quotidiennes. Des engagements aussi pour toutes sortes de causes qui lui tiennent à cœur, aussi bien associatives et sociales que pour la défense de la langue française.

Cette langue, qu'elle manie avec finesse et une élégance qui n'a rien de suranné mais qui est une forme d'exigence, compose avec sa voix son capital travail. Car même si elle est parfaitement arabophone et anglophone, Nanette Ziadé est une francophone convaincue et... convaincante.

Pour s'en rendre compte, il suffit de l'écouter distiller ses infos sur Happy Days (qu'elle anime en tandem avec notre collègue, Médéa Azouri) tous les matins de 8h à 10h sur Nostalgie. Puis de la retrouver, en changeant de station, de 10h à 11h, dans Libre cours. Son émission à elle seule sur Radio-Liban 96.2 FM, où elle présente justement, « librement et en fonction de mes émotions et de mon humour du jour », tout ce qu'elle aime. Sa playlist musicale : jazz, musiques du monde et particulièrement les musiques latines, auxquelles elle initie d'ailleurs ses auditeurs avec la complicité de l'ambassadrice d'Espagne une fois par mois. Mais aussi ses choix culturels, à travers des interviews, des recensions de livres et de spectacles...

Le hasard fait bien les choses
Évidemment, c'est « ce soleil dans la voix » qui a amené « par pure coïncidence » Nanette Ziadé à la radio dans les années 80. Étudiante en sciences politiques à l'AUB, ayant « un goût prononcé pour les langues », elle débarque un jour en visite dans les studios de Radio Pax. « Et là, probablement pour s'amuser, l'animatrice m'ouvre le micro et me dit : "Dis bonjour, vous écoutez Radio Pax." J'étais tétanisée. J'ai répété la phrase, le cœur battant la chamade à fond la caisse et j'en ai quasiment perdu le souffle, se souvient-elle. L'animatrice ferme le curseur, me regarde et me dit : "Tu devrais faire de la radio." Et elle m'emmène illico chez le patron. C'est ainsi que ma carrière a démarré à 19 ans. »

« À l'époque, j'aimais la musique comme tout le monde, c'est-à-dire la musique classique et le disco, mais je n'étais pas du tout branchée ondes et médias. Ce n'était pas un univers qui m'était familier », précise-t-elle. Sauf que cette perfectionniste y met tout son entrain. Son professionnalisme rapidement acquis lui vaut d'être repérée par Simon Asmar, alors patron de Magic One O Two, qui l'embauche sur sa radio et l'introduit également à la télé. Elle animera de 1986 à 1989 Mosaïque, une émission culturelle francophone sur la LBC. Entre-temps, elle sera passée à RML ainsi qu'à Radio-Liban Libre où elle présentait l'info politique en français. « Et puis, en 1989, j'ai tout arrêté pour me marier et suivre mon époux à New York. Je ne suis retournée à Beyrouth qu'en 1994. Et là, avec 4 enfants, j'ai un peu hiberné avant de reprendre l'antenne à Radio-Liban en 2000 avec Libre cours », résume-t-elle.

Voilà 17 ans qu'elle présente donc cette heure de matinale quotidienne, qu'elle a enrichie au fil des années de rubriques aussi éclectiques que ses centres d'intérêt. Et deux ans qu'elle fait avec Médéa Azouri les Happy Days de Nostalgie.

Voix, image et corps
Sauf que Nanette Ziadé n'est pas seulement une voix à la radio. Il arrive aussi qu'on l'entende dans des circonstances et des événements où on ne l'attendrait pas : levers de rideau au théâtre, introductions à des spectacles et clips publicitaires, en français, en anglais ou encore en arabe.

Elle n'est pas seulement une voix, car elle passe aussi à l'image. À la MTV, à l'occasion d'événements francophones, comme le Salon du livre de Beyrouth au service duquel elle met « avec bonheur » ses talents d'intervieweuse d'auteurs invités. Car, elle aime autant, dit-elle, « les plateaux de télé que les studios de radio. Ce sont deux facettes d'un métier fait de communication et d'émotion. Et c'est cela que j'adore ».

Et puis elle n'est pas seulement une voix, car cette grande sportive, marathonienne et adepte de Tae Bo, de musculation et de free style, se transforme trois après-midi par semaine en professeure de fitness. « J'ai toujours fait beaucoup de sport. Et dans ce domaine aussi, le fait d'être perfectionniste et exigeante vis-à-vis de moi-même a fait que j'y ai été à fond. Tant et si bien que voilà, je suis devenue coach. »

Bref, elle court, elle court Nanette Ziadé. Avec courage, avec allant, mue par cette curiosité des autres, cette gourmandise de la vie dans sa douceur et son amertume. « J'aurais amplement le temps de me reposer quand je serai très vieille. Quoique, je m'occuperai quand même. J'écrirai, peut-être, ma biographie », lance-t-elle dans un grand éclat de rire.

Alors, ni remords ni regrets ? « Si c'était à refaire, je referais le même métier. La seule chose que je regrette, c'est la direction totalement commerciale que prennent les médias aujourd'hui. Quand c'est l'argent qui parle, c'est forcément des valeurs qui sont tronquées. Et cela me dérange beaucoup, parce que, d'une part, cela met en péril la culture et, d'autre part, cela menace également des valeurs humaines très importantes. »

Voilà qui est dit. Sinon, confidence pour confidence, savez-vous que Nanette est son surnom depuis son premier cri? On lui a promis de ne pas révéler dans ces colonnes son vrai nom, mais tout ce qu'on peut vous dire c'est qu'elle l'a « hérité d'une tante morte très jeune » et qu'il ne correspond pas, mais alors pas du tout, à ce feu follet aux boucles blondes qu'est Nanette. À partir de là, vous pouvez toujours essayer de le deviner...

 

 

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« Quand mes auditeurs me rencontrent pour la première fois, c'est souvent la même phrase qui revient, assure Nanette Ziadé. Ils me disent que je suis leur rayon de soleil matinal ou que j'ai du soleil dans la voix. Parfois, ils s'exclament : "Ah, mais vous n'êtes pas comme je le pensais". Cela me fait beaucoup rire. Certains trouvent aussi que j'ai la voix apaisante ou encore la joie de...

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