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Liban - Campagne

Donner sang compter occupe les rues de plusieurs grandes villes du monde

Pour que le message parvienne aux Libanais, l'ONG s'est tournée vers l'étranger.

Une affiche postée en Belgique.

«Appel humanitaire urgent : une petite fille à Achrafieh – Liban a besoin d'urgence d'un don de sang, du groupe sanguin O+. Pour lui venir en aide, prière de transmettre ce message », peut-on lire, en lettres arabes, sur un papier A4 collé sur un poteau dans une rue de Paris. Le même message concernant une maman de quatre enfants à Baabda est affiché sur un immense panneau à Québec.

La nouvelle campagne lancée par Donner sang compter (DSC) pour sensibiliser les Libanais n'a pas eu lieu dans des salles de conférences ou sur les campus universitaires, mais dans les rues de Rio de Janeiro, de Berlin, de Belgique ou encore de New York. Les photos de ces messages affichés sur les murs de ces grandes villes n'ont pas tardé à faire leur apparition sur les murs des internautes libanais qui se posaient la question : « Qui est derrière ces affiches ? »

« Il fallait créer la surprise et le buzz pour attirer davantage l'attention des Libanais », répond Alice Abou Assi, volontaire dans DSC depuis cinq ans déjà. « Nous avons remarqué, suite aux messages qui circulent sur les réseaux sociaux ou sur les ondes des radios, que les gens se contentent de sympathiser avec le malade sans pour autant prendre l'initiative de répondre à l'appel », explique-t-elle à L'Orient-Le Jour.
« Il y a quelques années, DSC recevait des appels d'individus qui sont parvenus à assurer cinq unités de sang, mais auxquels manquait encore une seule, par exemple. Ces derniers temps, les proches des personnes dans le besoin n'arrivent à assurer aucune unité avant de nous contacter », raconte Mme Bou Assi qui s'empresse d'ajouter : « La demande ne cesse de croître alors que nos capacités sont presque les mêmes. »

L'objectif de la campagne serait, selon elle, non seulement de recruter des donneurs, mais également de mettre les points sur les i concernant les différents obstacles auxquels est confronté quotidiennement le don du sang au Liban.

 

Disproportion accrue
Alors que le pays compte un besoin de 130 000 unités par an, Donner sang compter ne peut en assurer que 10 000. Interrogé à ce sujet par L'OLJ, Yorgui Teyrouz, fondateur et président de l'ONG, affirme que l'organisation ne peut assurer à elle seule la responsabilité de répondre à tous les appels.

« Cette disproportion entre les demandes et les réponses pourrait être réduite si le ministère de la Santé et les hôpitaux adoptaient une approche différente du sujet », estime-t-il. « L'un des problèmes majeurs est l'absence d'unification des critères auxquels doit répondre un donneur potentiel », dit-il. « Une fille peut-elle donner du sang ? Qu'en est-il d'une personne qui vient de se faire un piercing ? Nous n'avons malheureusement pas de réponses exactes et unifiées à ces questions », se plaint M. Teyrouz.

Un autre problème est celui du traitement du donneur dans les hôpitaux. « Lorsqu'une personne qui désire donner du sang arrive dans un hôpital et qu'elle ne remplit pas les critères nécessaires, il faut lui expliquer clairement les raisons. Lorsque plusieurs personnes viennent répondre à un appel, il faut les accueillir toutes, même si le besoin a été assuré, et ceci par respect pour ceux qui ont fait l'effort mais également pour enrichir les réserves de l'hôpital », explique-t-il.

Nombreuses sont les difficultés que rencontre le processus du don du sang au Liban. « Notre dernière campagne a été lancée pour mettre en relief ces obstacles qui peuvent à n'importe quel moment entraver la tentative de sauver la vie d'une personne », affirme M. Teyrouz qui assure que des réunions se tiendront bientôt entre l'ONG et le ministère de la Santé en vue de remédier à ces lacunes et que le potentiel de DSC sera doublé sur différents niveaux.

 

Pour mémoire

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À l’hôpital Notre-Dame des Secours, la sensibilisation au don du sang

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